Renault et PSA n'ont pas d'atome crochu avec Proton
C’est peut-être l’occasion d’une belle tête de pont vers le stratégique marché d’Asie du Sud Est qui est en train n’échapper à nos deux groupes automobiles français. Tant le lion que le losange ambitionnent de faire fusionner à leurs marques le malaisien Proton en pleine déconfiture. Renault pensait avoir fait le plus dur en avançant masqué sous une bannière Mitsubishi qui est maintenant sienne. Mais c‘était sans compter sur le chinois Geely, déjà taulier de Volvo.
La marque Proton est devenue un enjeu depuis qu’elle est considérée comme perdue, et à regret, par un gouvernement malaisien qui la voyait comme son fleuron industriel. Mais la gamme a périclité et alors qu’elle dominait à 74 % son marché domestique au début des années 1990, elle ne représente guère plus de 15 % des ventes du pays aujourd'hui. L'État malaisien, avec ses 31 % de parts, aura le dernier mot sur le sort de Proton. De son côté, Mitsubishi possède 16 % du blason. Et dans Mitsubishi, il y a 31 % de Nissan, lui-même possédé à 44 % par Renault.
Les troupes de Carlos Ghosn se pensaient donc en position favorable pour damer le pion à celles de Carlos Tavares tout aussi avides de s’ancrer dans le troisième marché d'Asie du Sud-Est, raflant au passage un important outil industriel. De quoi répondre aux attentes potentielles de plus de 600 millions de consommateurs.
Un enjeu qui n’a pas échappé au chinois Geely qui s’est mis sur les rangs et qui aurait toute l’attention des dirigeants malaisiens. La réponse définitive est attendue pour ce printemps. Il se vend près de 600 000 voitures par an en Malaisie qui suit l'Indonésie et la Thaïlande. Proton dispose de deux sites industriels dont celui de Tanjung Malim qui produit 150 000 voitures mais qui est dimensionné pour aller jusqu'à un million d'unités.
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