Renault fait une entrée historique dans les médias
On disait autre fois « à chacun son métier » lorsque l’on causait des professions des uns et des autres. Dans notre époque où la technologie multiplie les transversalités à l’infini, l’adage est désuet et la dernière initiative de Renault montre qu’une adaptation permanente ouvre des opportunités. Le losange va ainsi investir massivement dans un groupe de presse et donc, dans les médias. Une réponse du berger à la bergère puisque Google, par exemple, s’est mis en tête de s'ancrer dans l’automobile…
Maintenant, il ne s’agit pas que de cela. Carlos Ghosn, patron du groupe automobile français répond ainsi à une de ses préoccupations : lorsque le conducteur d’aujourd’hui sera demain le simple passage de son véhicule bardé d’écrans et totalement connecté, le contenu déterminera le choix de la voiture. Les opérateurs de télécoms incluent dans leurs forfaits l'accès à des titres de presse en version numérique qu’ils ont achetés ? Renault décide adoube le schéma et se lance dans la même aventure.
C’est au travers du groupe de presse Challenges que le constructeur fait son entrée historique dans les médias. Une participation de 40 % y est prise dans un ensemble où 60 % seront détenus par son actionnaire historique et PDG, Claude Perdriel. Ce dernier restera le PDG d’un groupe composé aussi des titres Sciences & Vie, La Recherche, L'Histoire et Historia. Une diversité qui a justement séduit Carlos Ghosn puisque ces magazines s'intéressent à des thèmes "exploitables à une échelle mondiale" comme l’économie, les sciences, et l’histoire.
Concrètement, Renault va investir 5 millions d'euros et éponger les dettes du groupe. Le groupe, dont le chiffre d'affaires oscille entre 43 et 45 millions d'euros, devrait "embaucher" à la suite de cette annonce. "Notre objectif est mondial, avec un test grandeur nature dans le groupe Challenges", a expliqué Carlos Ghosn, qui n'exclut pas d'autres acquisitions ou partenariats dans la presse à l'avenir. Quant au patron du groupe Challenges sa position reste pragmatique, considérant qu'il faut se préparer à un avenir de la presse écrite "effrayant".
Pour le reste, les paroles de Carlos Ghosn sont intéressantes à disséquer : « ensemble, on voudrait pouvoir rechercher et travailler sur le contenu de demain. Il faut qu'on regarde la possibilité de créer du contenu à la demande, en fonction du profil de l'utilisateur ». En écho, la direction de Challenges a insisté sur le fait que ses journalistes continueront à traiter de l'actualité automobile de façon indépendante.
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