Sécurité routière : 2018 sacrée meilleure année, c'est confirmé !
Stéphanie Fontaine , mis à jour
2018 est bien la meilleure année en matière d'accidentalité, avec 3 248 tués sur les routes métropolitaines, annonce la Sécurité routière ce mercredi. Par rapport à 2017, c'est 200 vies de gagnées, et 20 par rapport à 2013, l'année jusque-là de référence. Les effets positifs du 80 km/h ont naturellement été mis en avant.

Bilan consolidé. "L'année 2018 est l'année la moins meurtrière sur les routes françaises", confirme Emmanuel Barbe, le délégué à la Sécurité routière, ce mercredi, lors de la présentation des chiffres définitifs de l'accidentalité. Ceux-ci sont même meilleurs que ceux précédemment avancés, fin janvier, avec 3 488 victimes pour la France entière (l'outre-mer compris), et 3 248 sur les routes uniquement métropolitaines, soit respectivement 200 et 20 morts de moins qu'en 2017 et 2013 (voir notre tableau ci-dessous).
En conséquence, le bilan du 80 km/h a lui aussi été réévalué : de 116 vies épargnées grâce à l'abaissement de la vitesse sur le réseau secondaire l'été dernier, on est passé à "127 vies économisées", a calculé Manuelle Salathé, la secrétaire générale de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR). "Les vitesses moyennes ont baissé de 4 km/h de juin à septembre, puis ont repris 1 km/h depuis novembre", a-t-elle ajouté, cela signifie, que par rapport à ce qui était observé jusque-là, "elles restent inférieures à 3 km/h"… En clair, c'est grâce au 80 km/h tous ces bons chiffres, et son effet continue de fonctionner !
Mois/Année | 2013 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 |
Janvier | 243 | 236 | 255 | 229 | 238 |
Février | 221 | 263 | 204 | 216 | 253 |
Mars | 200 | 255 | 267 | 233 | 250 |
Avril | 236 | 243 | 281 | 286 | 236 |
Mai | 224 | 294 | 297 | 268 | |
Juin | 293 | 285 | 324 | 288 | |
Juillet | 344 | 356 | 343 | 329 | |
Août | 322 | 301 | 297 | 248 | |
Septembre | 312 | 334 | 297 | 323 | |
Octobre | 308 | 315 | 319 | 275 | |
Novembre | 252 | 258 | 272 | 272 | |
Décembre | 313 | 337 | 292 | 292 | |
Total | 3 268 | 3 477 | 3 448 | 3 248 |
Source : à partir des chiffres publiés par la Sécurité routière
Comment expliquer alors le mauvais début 2019, malgré un bon mois d'avril dont le bilan a été rendu public ce mercredi ? C'est parce que ce sont sur les autres routes que ça s'est détérioré ! "Malgré des aléas météo et des radars vandalisés, la comparaison entre janvier-avril 2019 et la moyenne janvier-avril 2013-2017 indique que : la mortalité sur route hors agglo gagne 38 vies quand les autres routes en perdent 45", peut-on ainsi lire dans les plaquettes de la communication officielle.
À part les cyclistes (+17 tués), tous les usagers ont profité de l'embellie 2018, analyse également l'ONISR. Et les premiers à en bénéficier sont les automobilistes, avec 83 morts de moins à déplorer. La vitesse, dans 27 % des cas, et l'alcool pour 18 %, restent sinon les deux principales causes des accidents, selon l'Observatoire.
Quid du vandalisme des radars et du maintien du 80 ?
Reste que ce bilan aurait pu être encore meilleur si les radars n'avaient pas été autant détruits, a laissé entendre Emmanuel Barbe, qui a reparlé d'une "baisse de la baisse" de la mortalité à partir de novembre, quand le vandalisme à leur encontre s'est intensifié. "Il faut rester prudent", a concédé le délégué, mais "cette hypothèse paraît tout à fait raisonnable".
Quel est le bilan alors exact de ce vandalisme : combien de radars touchés ? réparés ? remplacés ? Comme à son habitude, Emmanuel Barbe s'est refusé à toute précision sur le sujet, si ce n'est de dire qu'il restait malgré tout "beaucoup de radars" en état de fonctionner.
Quant à l'avenir du 80 km/h sur le réseau secondaire, rien de nouveau n'a été divulgué. Dans le cadre du projet de loi d'orientation des mobilités, en discussion à l'Assemblée nationale à partir de la semaine prochaine, un amendement prévoit de donner aux présidents des conseils départementaux la capacité de déroger au 80 km/h. En l'état, cela voudrait dire que si cet amendement est adopté, les routes nationales pourraient rester à 80 tandis que les départementales revenir au 90 en fonction des décisions de l'exécutif local… un vrai capharnaüm en perspective !
Les préfets auront-ils eux aussi la main, comme l'amendement déposé initialement au Sénat le prévoyait ? Les députés et/ou le gouvernement le feront-ils ainsi à nouveau évoluer ? Quand cette loi sera-t-elle votée définitivement ? À toutes ces questions, aucune réponse n'a été donnée.
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