2. Suzuki GSX-S 1000 - Sur route (très) mouillée : une stabilité déconcertante
Abordons maintenant le chapitre le plus intéressant de ce test. Précisons pour commencer que cet essai s’est déroulé durant les tempêtes qui ont lieu en Espagne, marquées notamment par les inondations qui ont meurtri la ville de Valence, fin octobre 2024. La présentation de cette moto ayant eu lieu à Séville, on peut dire que nous avons été épargnés. On a donc attaqué cette journée de premier contact avec la GSX-S 1000 2025 sous des trombes d’eaux qui ont duré toute la sainte journée. Ajoutez à cela du brouillard sur les routes les plus sinueuses du parcours et vous aurez à peu près le tableau apocalyptique des conditions de ce test. De plus, le staff de Suzuki a été optimiste dans la préparation de cet événement en greffant des pneus Dunlop Sportsmart mk4 au lieu des Roadsport 2 montés d’origine. Ce changement s’est fait afin d’avoir un grip optimal sur les petites routes présumées sèches pour cet essai. En regardant les sculptures des Sportsmart, on s’est dit avec les autres journalistes que l’essai allait être périlleux, car les rainures de celui-ci ne semblaient pas promettre la meilleure évacuation d’eau. Mais non !
Il a suffi d’arriver sur les premiers virolos pour se rendre compte que malgré la pluie battante, la GSX-S 1000 pouvait être malmenée pratiquement comme si la route était totalement sèche. Bien évidemment, il nous aura fallu quelques virages pour prendre pleinement confiance avec la moto. La première pause arrive, on descend de la moto et on constate tout de suite que les pneus sont tièdes malgré la température de la route constamment refroidie par les flux d’eaux incessants. Alors oui, les pneumatiques n’expliquent pas entièrement le fait que la moto soit particulièrement stable. Mais on souhaitait tout de même saluer la performance.
Ce sentiment de sécurité au guidon de la Suzuki s’explique aussi du fait de sa partie cycle saine. La fermeté des suspensions et la rigidité du châssis permettent à la machine de vous procurer de très bonnes remontées d’informations. Les assistances bien dosées en fonction de votre paramétrage, vous aideront aussi à décupler cette aisance sous un déluge.
Le 4 cylindres en ligne de 1 000 cm3 et son couple vous rendront la vie facile au sein des petites départementales sinueuses. Vous pourrez évoluer sur 2 types de configurations en fonction de votre philosophie de conduite :
- pilotez dans les tours en restant sur le 3ème rapport
- ou passez la 4ème pour subir un peu moins les vibrations à haut régime et profiter de relance plus douce.
Seul bémol sur le réseau secondaire, 152 ch, c'est déjà trop !
Au rayon des éléments à revoir sur le mouillé, mentionnons un manque de feeling sur le frein avant. Il est possible que la paire d'étriers Brembo radial à 4 pistons mette un peu de temps à évacuer l’eau des 2 disques de 310 mm. Un maître-cylindre radial aurait peut-être amélioré ce feeling flou.
Sur autoroute
Pour nous rendre sur les petites routes de campagne aux alentours de Séville, nous avons emprunté des portions d’autoroute, de quoi pousser le moteur dans ses derniers retranchements. Et effectivement, on sent que la base sportive est une composante majeure de ce moulin. Il raffole donc des grosses montées dans les tours. On atteint donc très vite les 130 km/h légaux sur les autoroutes tricolores. Mais bon, même si la GSX-S 1000 est à l’aise à haute vitesse (stabilité, absence de guidonnage, etc.), admettons qu’elle n’est pas taillée pour cette utilisation. C’est un roadster sportif donc oubliez la protection aérodynamique. Et puis, passé les 9 000 trs/min, la moto est finalement assez bruyante pour une machine homologuée Euro5+. Il manquerait aussi un régulateur de vitesse pour circuler de manière plus détendue sur les grands axes.
En ville
Forcément, sur le papier, la GSX-S 1000 ne fait pas rêver en matière de déplacement urbain. Mais finalement, la Suzuki sait se montrer efficace en ville. Dans un premier temps, c’est cette position neutre qui vous mettra à l’aise dans vos manœuvres à basse vitesse. En effet, il sera facile de poser vos pieds à plat par terre, même pour les plus petits d’entre nous. La moto ne braque certes pas comme un petit scooter, mais pour un roadster sportif c’est largement ok. Ensuite, Suzuki a mis au point des technologies telles que le “Low RPM Assist” qui vous aideront lorsque vous voudrez vous déplacer à faible allure en utilisant le point de patinage. Cependant, il nous est arrivé à 2 ou 3 reprises de caler, car nous nous sommes fait avoir par cette assistance qui vise à augmenter automatiquement le régime moteur en fonction de l’embrayage. Vous pourrez alors penser que votre régime moteur est suffisant pour lâcher votre embrayage. Mais non.
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