Teardrop : la petite larme devenue caravane
La tendance est à la larme, ces microcaravanes à dormir plus qu'à vivre. La popote se fait à l'extérieur de ces engins plutôt spartiates qui ont néanmoins quelques avantages : toutes les autos peuvent les tracter avec un simple permis B.
C’est souvent de la nostalgie que naissent les tendances. Il en va ainsi des teardrops, ces microcaravanes devenues les stars des manifestations dédiées à la vanlife, et que l’on peut croiser de temps à autre sur les routes. En fait, c’est une vieille histoire américaine, qui remonte aux années 30. Une époque ou quelques bricolos transforment des remorques en minicaravanes ovales. Mais plutôt qu’un ballon de rugby, ces engins évoquent plutôt une larme. On les appelle rapidement teardrop trailers, et elles vivent leur petite vie discrète jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale.
Des surplus de l'armée deviennent caravanes
L’Amérique d’alors voit son automobile pulluler, ses premières autoroutes tracées et ses habitants avoir soif de liberté. En plus, les surplus de l’armée sont nombreux et peu onéreux. De l’acier aux roues des Jeep et aux morceaux d’ailes et de carlingues, rien ne se perd et tout se transforme, en teardrop par exemple. Et tout le monde s’y colle. Une remorque, quelques soudures et le tour est joué. D’autant que les autorités sont peu regardantes sur les homologations et à peu près tout ce qui roule a le droit de rouler.
Puis, le temps passant et la demande de confort venant, on a oublié la petite teardrop, jusqu’à l’explosion de la vanlife, jusqu’au Covid qui a redonné des idées de liberté aux automobilistes, et des envies de dormir ailleurs qu’entre quatre murs. Et voilà que la petite larme ressurgit, et que des dizaines de PME se mettent à en fabriquer et à en vendre.
Un permis B suffit
Mais quel est l’intérêt de ces petites toutes petites caravanes ? Outre leur forme marrante et ovale, elles ont un avantage sur les grandes : leur légèreté. Elles pèsent souvent moins de 750 kg, la limite imposée par le législateur pour conduire une auto avec une remorque avec un simple permis B. De la même manière, nul n’a besoin d’une assurance spéciale si la petite teardrop respecte cette limite de poids. Nul n’est besoin non plus de posséder une auto puissante pour la tracter : n’importe quelle citadine fera l’affaire.
Mais une caravane toute riquiqui a évidemment quelques inconvénients. Ainsi, l’intérieur d’une teardrop, c’est avant tout un lit. Il peut être d’une taille respectable de 140X200, mais qu’il soit pliable ou pas, on ne disposera ni d’un vrai salon ou l'on tient debout, ni d’une salle de vain à bord de l’engin. Et la cuisine ? Elle se pratique généralement à l’extérieur en soulevant le hayon de la microcaravane, on découvre un réchaud et un petit évier. On se consolera en cas de pluie, puisque le hayon de la petite larme protège des gouttes.
Enfin, il n’est plus question, lorsque l’on vadrouille en voiture avec une caravane liliputienne, de s’arrêter n’importe où dans la nature, comme avec un van ou un fourgon. Le camping devient obligatoire dès que l’on tracte. Adieu la liberté, même s’il est plus simple de détacher sa teardrop à l’étape qu’une bonne grosse caravane à double essieu. Quant aux prix de ce type d’engin, s’ils démarrent aux alentours de 6 000 euros pour des modèles très spartiates, ils se situent à une moyenne de 12 000 euros. Enfin, les teardrops haut de gamme peuvent atteindre 25 000 euros, soit le prix d’une vraie caravane. Même si celle-ci est moins maniable et moins jolie.
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