Un choix du nouveau patron de Stellantis qui en dit long sur son changement de stratégie ?
Alors que l’ancien président de Stellantis Carlos Tavares pilotait le groupe depuis le Vieux continent, son nouveau président-directeur général préfère se baser de l’autre côté de l’Atlantique. L’époque où c’est la technologie de l’ancien PSA qui s’imposait aux autres marques du groupe est peut-être terminée.

Vous le savez, le groupe Stellantis formé en 2021 est techniquement la fusion des anciennes structures PSA et FCA. Cette fusion a été décidée et pilotée par Carlos Tavares, l’ancien président-directeur général de PSA qui a occupé ce même poste au sein de Stellantis jusqu’à son départ avec fracas à l’automne dernier.
Mais dans la gestion de Carlos Tavares, justement, les voitures conçues par Stellantis pour le marché européen avaient avant tout un goût de PSA : des citadines jusqu’aux modèles familiaux compacts, quasiment tous les modèles de Fiat, d’Alfa Romeo, de Lancia et même de Jeep se sont basés sur des plateformes techniques issues des bureaux d'études de l’ancien PSA. Ce qui n’a pas empêché, d’ailleurs, d’énerver les partisans de l’expertise des marques italiennes dont la technologie a été écartée au profit de celle des marques françaises de Stellantis.
Une stratégie très différente désormais ?
Mais attention, le « nouveau » Stellantis pourrait revoir ses stratégies de synergies technologiques. Il se dit depuis longtemps que les forces des marques italiennes du groupe voient d’un mauvais œil le remplacement progressif de leurs technologies par celles dont les racines proviennent de chez PSA (surtout avec le scandale du Puretech ayant écorné l’image des moteurs essence du groupe en Europe). Et la nomination récente du nouveau président-directeur général Antonio Filosa, cadre historique de FCA et aux commandes de Stellantis USA avant son changement de poste, pourrait aboutir sur une redistribution des choix techniques au sein du groupe.
Il vient d’ailleurs de préciser qu’il travaillera depuis les Etats-Unis (au siège américain de Detroit), alors que Carlos Tavares se basait en Europe. La gestion des marques américaines de Stellantis avait d’ailleurs été beaucoup critiquée ces dernières années et ce choix rappelle aussi que l’amélioration des performances de la formation de l’autre côté de l’Atlantique reste une priorité. Là-bas, il faut reconstruire la marque Chrysler, améliorer les ventes de Jeep, consolider Dodge et supporter Ram. Compte tenu du parcours d’Antonio Filosa, on peut aussi imaginer qu’il risque de revoir les arbitrages technologiques entre les anciennes marques de PSA et celles de FCA. Par exemple avec de nouveaux groupes motopropulseurs à essence conçus en Italie et non plus en France ? Tout cela sera évidemment très intéressant à suivre.
Un salaire de rêve
Antonio Filosa doit être officiellement intronisé au poste de président-directeur général de Stellantis le 18 juillet prochain à l’occasion d’une assemblée générale des actionnaires du groupe. Comme le rapportent notamment les journalistes du Figaro, il pourrait toucher au maximum 18 millions de dollars en 2026 et jusqu’à 23 millions de dollars en 2028 s’il arrive à remplir tous ses objectifs. Seul Carlos Tavares avait touché davantage au titre de son année 2023 avec 23,1 millions d’euros.
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