Volkswagen perd la bataille du cobalt
L’électrification des gammes des constructeurs automobiles est un sujet on ne peut plus stratégique dans un contexte où les politiques bouleversent le marché par des réglementations mettant à mal la suprématie du moteur thermique. Le cours de l’histoire change. Il n’est plus une marque de voitures qui n’annonce prendre date en présentant des plans assurant une offre électrique conséquente à court terme, à des consommateurs pratiquement déjà convertis. Certes, mais pour aller à la guerre, il faut que l’intendance suive. Ici comme ailleurs. Cette intendance s’appelle dans ce cas batterie lithium ion qui a besoin du Cobalt pour faire son office. C’est le pétrole de demain et les constructeurs cherchent absolument à s’en assurer la fourniture. Ce qui n’est pas si simple…
La chasse au Cobalt est ouverte et le constructeur qui n’aura pas su organiser son réseau de fournisseurs se retrouvera le bec dans l’eau. Sans lui, point de batterie pour les véhicules électriques. Il y a donc urgence et Volkswagen, comme ses autres collègues, ont pris l’initiative d’approcher les grands producteurs du minerai pour passer des contrats de fourniture. Une démarche qui a révélé la nouvelle donne en la matière.
Il n’y a pas si longtemps, les constructeurs pouvaient imposer leur loi mais, aujourd’hui, tout est inversé. Volkswagen l’a découvert en se faisant éconduire par les fournisseurs de Cobalt. Ils avaient été approchés pour la mise en place d’un contrat de cinq ans basé un prix fixe. Un appel d’offres qui a carrément été jugé « arrogante ». Une information apparue dans le Financial Times et relayée par le site automobie-propre.com.
Le quotidien américain donne le ton avec cette déclaration de ce que l’on a coutume de qualifier « de source proche du dossier » : « ils ont complètement mal évalué le contenu de l’appel d’offres. Il ne sert à rien de négocier – ce n’est même pas un sujet de discussion ». Volkswagen n’aurait ainsi pas compris que le tarif du cobalt a doublé en seulement un an, passant de 12 à 30 dollars la livre, soit de 10 à 26 euros le kilo. Un tarif qui devrait encore grimper au cours des prochains pour suivre la hausse de la demande.
L’appel d’offres de Volkswagen exigeait 80 000 à 130 000 tonnes de cobalt, sur un marché dont l’offre totale dépasse un peu plus de 100 000 tonnes par an. Vu l’ampleur, on peut considérer qu’il était le pendant de la fameuse « Roadmap E » du constructeur qui veut électrifier plus de 300 modèles d’ici 2025. Cet échec à assurer un partenariat logistique met-il déjà en péril les ambitions du groupe allemand ? Nous verrons.
Volkswagen n’est pas le seul constructeur à chercher à sécuriser ses approvisionnements en cobalt. Selon le Financial Times, Tesla et BMW seraient également à la recherche d’accords similaires. Or, les grands producteurs du minerai sont clairement en position de force et ne comptent pas se laisser dicter leurs prix. Et la plupart d’entre eux viennent de la zone Sud Est asiatique, à commencer par la Chine…
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