Volvo C30 T5 (2006-2013) : la petite suédoise qui chante, dès 8 000 €
Pour son retour sur le marché des compactes, Volvo joue la carte de l’originalité avec une C30 qui se donne des airs de coupé. En T5, elle bénéficie d’un très agréable 5-cylindres turbo qui en magnifie l’agrément de conduite.
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi la Volvo C30 T5 est-elle collectionnable ?
Outre le fait que Volvo a déserté la catégorie des compactes, la C30 est une auto à la définition originale, s’éloignant de la standardisation actuelle. Surtout, la T5 se pare d’un excellent 5-cylindres turbo, puissant et musical, qui lui confère un caractère bien particulier. Par ailleurs, ce type de motorisation, déjà rare sur une compacte, a disparu de la gamme Volvo, qui s’électrifie à la vitesse grand V. Raison de plus pour préserver la C30 T5.
Volvo n’a pas toujours eu de la chance avec ses coupés. Si la P1800, après un début de carrière moyen, a connu le succès grâce à sa solidité, il n’en est pas allé de même pour la belle mais peu fiable 480 ES, par exemple. Puis, en 1999, le groupe suédois a cédé sa branche automobile à Ford, ce qui lui a permis de bénéficier de synergies techniques. Le premier modèle à en bénéficier, c’est la S40 (ainsi que son dérivé break V50) de 2004, qui récupère la plate-forme P1 inaugurée par le Ford C-Max en 2003.
À cette époque, une voiture casse la baraque commercialement parlant, tout en se révélant extrêmement profitable : l’Audi A3. Tous les constructeurs rêvent d’un modèle comparable dans leur gamme, surtout les rivaux de la marque aux anneaux, comme Volvo. La solution est vite trouvée : on va prendre une S40, la raccourcir et la doter d’une carrosserie attractive. Celle-ci existe déjà, ou presque : c’est celle du concept SCC de 2001, que l’on adapte à la série.
Dénommé C30, le modèle final sort fin 2006, et il ne manque pas de caractère. Se voulant plus proche d’un coupé que d’une compacte, il arbore certes un museau rappelant nettement celui de la S40 (avec une calandre plus proéminente), mais aussi une poupe inspirée de celle du break de chasse P1800 ES, avec sa simple lunette ouvrante. À l’intérieur, on retrouve le tableau de bord de la S40, mais à l’arrière, en fait de banquette, on a droit à deux sièges individuels, une disposition unique dans la catégorie. Seul ennui : le coffre se révèle petit (278 l) et peu accessible du fait d’un seuil très élevé.
Sous le capot, l’offre de moteurs, très variée, comprend notamment deux 5-cylindres essence, dont un suralimenté. Ce dernier, un magnifique 2,5 l de 220 puis 230 ch après quelques mois de commercialisation, s’installe dans la version T5. Ce n’est autre que le bloc employé dans la Ford Focus ST, sauf que dans la Volvo, il offre 5 ch de plus. Question de hiérarchie des marques, comprenez-vous… D’ailleurs, le constructeur suédois en est le concepteur. Celui-ci dispose ainsi dans sa gamme d’une séduisante compacte, héritière des P1800 ES et 480 ES. Sera-ce suffisant pour lui assurer le succès ?
La C30 T5 s’offre en deux finitions : la Momentum, à 31 950 € (37 100 € actuels selon l’Insee), comprend déjà la clim bizone, l’ordinateur de bord, le régulateur de vitesse ou encore le détecteur de pluie. Pour 2 600 € supplémentaires, la Summum ajoute les sièges en cuir, les projecteurs au xénon, ou encore le radar de recul. En option, on peut s’offrir un GPS, un toit ouvrant, des sièges électriques ou encore un Bluetooth. Globalement, la T5 coûte environ 2 000 € de plus qu’une Audi A3 2.0 Turbo de 200 ch, moins puissante et noble mécaniquement. Ainsi, la suédoise (tout de même fabriquée en Belgique, à Gand), commence sa carrière pleine d’espoir.
En T5, ses performances sont appréciées, de même que son comportement routier, par la grâce d’un châssis très rigide et de trains roulants rigoureux, comprenant à l’arrière un essieu multibras. La boîte automatique, disponible contre 2 000 € supplémentaires, ajoute à son attrait, mais les ventes, sans être vraiment mauvaises, n’atteignent pas le niveau espéré, même si, en 2008, une finition R-Design, au look plus sportif, s’invite au cœur de la gamme.
En 2009, la C30 bénéficie d’un léger restylage, apportant notamment des projecteurs agrandis. Mieux, la T5 voit son prix chuter d’environ 3 000 €, Cela ne suffit pas à relancer la carrière de la C30, d’autant que la 230 ch pâtit d’un malus écolo de 1 500 €. Cette compacte atypique quitte la scène en 2013, produite à 209 674 unités, toutes versions confondues.
Combien ça coûte ?
À 8 000 €, on trouve des exemplaires en bon état, mais flirtant avec les 200 000 km. À 10 000 €, on peut espérer dégotter une auto affichant moins de 150 000 km, alors qu’à 13 000 €, le kilométrage chute à 80 000. Des prix variant plus en fonction de l’état et du kilométrage que de la finition.
Quelle version choisir ?
Vu la différence de prix quasi-nulle, autant opter pour la Summum, nettement mieux équipée.
Les versions collector ?
Toutes, à condition d’être en parfait état et d’afficher un très faible kilométrage. Les restylées, plus rares, sont aussi plus recherchées.
Que surveiller ?
Établie sur la base connue de la S40 et dotée d’un bloc éprouvé, la C30 T5 se révèle vraiment endurante, moyennant certes un entretien rigoureux et cher, surtout si on l’effectue chez Volvo. À fort kilométrage, le pépin électronique n’est pas si rare, mais d’autres marques réputées font bien pire ! Attention à ne pas oublier de changer la courroie de distribution.
Au volant
Elle a une jolie bouille cette C30. Dans l’habitacle, la sobriété est de mise, la seule touche de fantaisie étant cette console centrale flottante, en alu, qui cache un rangement. Volvo oblige, l’ergonomie est très bien pensée (on le voit notamment avec les commandes de clim), alors que l’habitabilité arrière se révèle convenable. En revanche, le coffre est rikiki ! À l’avant, on profite de sièges confortables, mais manquant de maintien latéral. Mais la position de conduite est irréprochable. À la mise en route, le son doux et rauque du 5-cylindres donne le sourire.
Tout comme la conduite par la suite : ce bloc dispense une belle souplesse, puis administre des accélérations consistantes, dans un chant raffiné et fortement plaisant. Un peu trop étouffé, peut-être… D’ailleurs, cette C30 se révèle extrêmement bien insonorisée. Agréable à manier, la boîte permet de bien exploiter le moteur, donc on augmente la cadence. À l’évidence, avec sa suspension relativement souple, cette C30 n’est pas sportive comme peut l’être une Renault Mégane RS.
C’est plutôt une petite GT raffinée, et nantie d’un comportement routier peu vif mais sain, efficace et équilibré : le sous-virage n’est jamais problématique. En usage touristique, cette suédoise au chant de sirène procure un grand agrément ! Finalement, le vrai défaut de la Volvo, outre son coffre, c’est sa consommation un peu élevée, de l’ordre de 12 l/100 km en moyenne.
L’alternative youngtimer
Volvo 480 Turbo (1988-1995)
Révélée fin 1985, la 480 est la première traction de Volvo. S’inspirant dans sa définition du coupé P1800 ES, il s’agit d’un petit break de chasse, mais cette fois, son look se veut futuriste. Avant fuselé doté de projecteurs escamotables, calandre reléguée sous le pare-chocs… la 480 tranche avec les autres Volvo, très conservatrices ! Sous le capot, elle récupère un bloc 1,7 l Renault, qu’elle dote d’un turbo fin 1987. Du coup, la puissance effectue un bond spectaculaire de… 11 ch ! Elle s’établit à la valeur – modeste – de 120 ch.
En fait, la suralimentation profite surtout à la souplesse du moteur, la 480 Turbo visant une clientèle américaine plus éprise de confort que de performances, sur son marché où la vitesse est limitée à 55 mph (88 km/h). Étrangement, la Volvo va peu évoluer : 122 ch en 1993, antipatinage en 1994… Pas sportive mais bien présentée, suffisamment véloce et originale, la 480 Turbo se révèle très abordable : à partir de 3 500 €.
Volvo C30 T5 (2007), la fiche technique
- Moteur : 5 cylindres en ligne, 2 521 cm3
- Alimentation : injection électronique, turbo
- Suspension : jambes McPherson, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu multibras, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AR)
- Transmission : boîte 6 manuelle ou 5 automatique, traction
- Puissance : 230 ch à 5 000 tr/min
- Couple : 320 Nm à 1 500 tr/min
- Poids : 1 350 kg
- Vitesse maxi : 240 km/h (donnée constructeur)
- 0 à 100 km/h : 6,7 s (donnée constructeur)
> Pour trouver des annonces de Volvo C30, rendez-vous sur le site de La Centrale.
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