Réunion de famille (part 2) .
.
Le pari des pontes de Fuji Heavy Industries est difficile.
L’idée de base n’est pas de séduire forcément un autre type de clientèle mais plutôt d’offrir au client de 1995, une auto plus en phase avec ses aspirations actuelles. Un gars qui avait 25 ans en 1995, en a 38 en 2008. Le célibataire un peu énervé d’il y a 13 ans vit probablement en couple avec des enfants. Cette Subaru Impreza WRX 2008 lui est destinée. Pour être précis, elle est même destinée à séduire sa femme, ce que les premières ventes semblent confirmer.
Les premiers enseignements tirés par les revendeurs montrent que l’Impreza 2008 laisse insensible les amoureux de la première heure mais pas leur conjointe. Pour résumer, les couples entrent pour voir un Forester ou un Outback et c’est madame qui s’arrête sur la nouvelle Impreza. Puis vient le moment de l’essayer (juste pour voir) et là, c’est généralement monsieur qui en redemande !
Des Impreza sur la route :
GT 1995
Attention, ne croyez pas que nous retrouvons l’esprit de la première génération dans cette dernière mouture. Non, ce serait mentir que de l’affirmer. Passer de l’une à l’autre montre clairement que nous avons là 2 autos différentes. La GT de 1995 est brute. Pas brutale, elle est brute dans le sens où elle vous met en relation directe avec la route sans gros filtre.
La direction, l’accélérateur répondent sans inertie. Malgré un amortissement ferme, la GT parvient étonnamment à préserver une once de confort pour son apprenti-pilote. C’est d’autant plus vrai si l’on se rappelle, sans véritable nostalgie, ce que l’on considérait être des suspensions sportives à l’époque. Les 4 Koni ‘boudeboa’ associés à des ressorts raccourcis (qui n’avaient de ressort que le nom) faisaient florès sur toutes les pseudo-sportives coursifiées du moment. Cet assortiment qui vous faisait claquer des dents même en été ne convenait vraiment qu’au billard des circuits. La définition de la Subaru Impreza GT pouvait alors paraître « souple » à tous ces futurs enrichisseurs d’ostéopathes et autres kinés. Aujourd’hui, on peut la qualifier de relativement ferme.
Prendre le volant de cette première génération éclaire tout de suite l’essayeur du jour. Le succès de l’Impreza repose sur une recette simple. Un équilibre sympathique, une adhérence facile à cerner grâce aux roues en 15 pouces, une pêche démoniaque, une motricité d'arapède plutôt sécurisante et une certaine constance dans les réactions.
Au rayon ‘moins’, je note un freinage "diaphane" (très léger quoi), un sous-virage prononcé à allure « tout juste répréhensible » et un certain creux sous 3500 tr/mn. Cela rend les relances dans les épingles négociées au frein à main un peu laborieuses puisqu’il faut tomber la une pendant que l’auto glisse pour repartir comme une balle…… (Pardon ? On ne doit pas négocier les épingles au frein à main ? Ah tiens, et comment vous faites, vous ?) Le flat-four de 211 ch est en effet sage jusqu’à cette barre des 3500 tr/mn. Ensuite, si le turbo catapulte les 1300 kg de l’ensemble avec vigueur, on apprécie son caractère non-violent qui fait de l’Impreza une auto ‘facile’. Le package est homogène et franchement jouissif. Et pour connaître quelques possesseurs de ce millésime, il semble qu’une fois acquis le mode d’emploi complet et après avoir personnalisé quelques peu les réglages, la jouabilité est carrément rigidifiante !
Bref, c’est la compagne idéale. Physiquement passe-partout mais étourdissante dans l’effort !
WRX 2008
Physiquement, la WRX ne se distingue de la 2.0R Sport que par une prise d’air nasale. Il lui manque un peu de hanches pour vraiment s’affirmer. 2 paires d’élargisseurs d’aile couleur caisse seraient d’ailleurs les bienvenues mais nous nous contenterons de ce bleu WRC évocateur.
La nouvelle Impreza WRX version 2008 est une série limitée… par les normes anti-pollution à venir qui rendent frileux les penseurs japonais et leurs homologues européens. Pour respecter les moyennes de rejets CO2, il était prévu que la WRX n’existe même pas chez nous. Puis, les dirigeants de Subaru ont consenti à cette série limitée dont il reste encore des exemplaires à vendre à ce jour. Et les derniers développements laissent penser que la WRX pourrait s’installer durablement dans la gamme, surtout si la version diesel arrivant bientôt parvient à réaliser des scores de ventes honorables.
La WRX 2008 reprend le moteur de la précédente génération mais avec une cartographie retravaillée. Le flat four 2.5 litres développe 230 ch à 5200 tr/mn et 320 Nm de couple à 2800 tr/mn.
à terminer en partie 3 et à débuter en partie 1
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération