Réunion de famille (part3) .
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Sur la route, la première génération est aussi différente de la version 2008 que vos prestations physiques actuelles sont différentes de celles d’il y a 13 ans. Pas beaucoup moins efficaces, mais certainement nettement moins violentes et plus sécurisées. Moins d’efforts, plus de confort.
Dans la WRX 2008, vous êtes clairement dans une auto actuelle. Bien que toujours équilibrée, elle est beaucoup plus souple dans tous les domaines. En termes d’amortissement, c’est même beaucoup trop souple lorsque vous attaquez puisque vous tâtez vite des butées. Effet positif de cette souplesse, le transfert de masse s’effectue avec plus d’amplitude et l’auto devient joueuse sans que l’on soit obligé de rouler comme un Loebisé du cerveau pour s’en apercevoir. Le sous-virage se combat avec plus de facilité et le lever de pied en courbe devient rigolo.
Par contre, cette satanée gestion des gaz imbrûlés provoque toujours les mêmes symptômes quelle que soit la voiture : une fois le pied de l’accélérateur levé, le moteur pousse encore une fraction de seconde avant de couper véritablement. Bien sûr, si c’est gênant en conduite un chouia sportive (on s’adapte quand même après quelques kilomètres), j’imagine qu’une conduite de « père de famille » n’est pas sujette à ce désagrément. Dans le même registre, le toucher de direction est moins direct. Le choix d’une auto confortable destiné à convaincre madame de la pertinence de l’achat d’une Subaru Impreza justifiait certainement cette filtration empêchant les remontées dans le volant.
Pourtant, les réjouissances existent. Le flat-four bien qu’insonore n’est pas indolore. Les 230 ch sont bien présents et poussent nettement plus tôt que chez son ancêtre de 1995. C’est rond, c’est plein, et ça vous catapulte autant, sinon plus qu’avant. Dans ce domaine, on est en plein dans la tendance coupleuse actuelle qui plait à la grande majorité, moi le premier. Elevé au diesel et culpabilisé à outrance, le conducteur d’aujourd’hui ne sait plus (ou ne veut plus) pousser un moteur dans les tours. Malgré ce changement de mentalité, l’Impreza WRX 2008 continuera d’en scotcher plus d’un tout en étant plus facile puisqu’il n’est plus besoin de jouer du levier de vitesse pour s’autoriser des relances canons. Les épingles politiquement incorrectes deviennent alors plus faciles.
Par rapport à sa ‘mère’ de 1995, cette mouture dispose d’un freinage bien plus convaincant. Reste à jauger son endurance qu’il me semble avoir mis à mal en fin de journée. Etait-ce un caprice d’ABS (mais je n’ai ressenti aucune vibration dans la pédale) ou une surchauffe (plus probable puisque la distance de freinage s’est allongée en même temps que la pédale s’enfonçait), je ne saurais le dire avec exactitude. En tout cas, l’Impreza WRX 2008 est une auto moderne, bardée des sécurités électroniques classiques (ESP) que l’on peut toutefois débrancher si on souhaite jouer les « translateurs ».
Idéalement, la nouvelle Subaru Impreza se destine aux papas ayant pris de l’âge mais qui veulent avoir du coffre devant et aux mamans qui aiment le coffre derrière mais aussi des suspensions qui ne leur détendent pas les élastiques de soutien gorge à chaque raccord de bitume. De ce point de vue, la WRX 2008 se révèle pertinente.
En cette période de pétrole à prix d’or, une Subaru Impreza WRX peut effrayer. J’ai donc questionné sur le sujet et on m’a certifié que les chiffres de 20 litres au 100 km étaient largement exagérés. La nouvelle mouture qui tire plus court que sa devancière devrait garder les mêmes consommations, soit entre 11 et 13 litres en conduite normale, ce qui ne veut pas dire normalisée ! On parle de consommation réelle, non économique, et pas de chiffres irréalisables destinés à l’homologation. En conduite très soutenue, cela devrait tutoyer les 15 litres et il n’y a véritablement que les fous de circuit qui atteindront difficilement les 20 litres.
En conclusion
Selon mon prêteur Thierry Satta, concessionnaire Subaru devant l’éternel, les clients de la nouvelle Subaru Impreza recherchent paradoxalement la discrétion. Ce sont des personnes qui souhaitent disposer d’un « outil » efficace sans en faire étalage plus que de raison. Ils veulent une auto qui n’attire pas la convoitise et les jalousies. Pour résumer, ce sont ceux qui ne souhaitent pas s’afficher dans une Audi ou une BMW ! Le choix décalé en somme. J’imagine que les dirigeants de Subaru espèrent tous çà : devenir l’alternative à l’omnipotence (et omniprésence) des allemandes. Soyons francs, il y a encore un peu de chemin.
Tarifée 31.500 euros, la WRX 2008 se positionne au dessus d’une Renault Mégane RS F1 Team 225 ch (30.000 euros), au même niveau qu’une Audi A3 2.0 TFSi de 200 ch mais bien au dessous d’une Audi S3 263 ch (41.300 euros) équipée des 4 roues motrices. Les tractions puissantes Seat Leon Cupra, Mazda3 MPS, Ford Focus ST sont au dessous des 28.000 euros mais restent, à mon sens, incapables d’égaler les prestations globales (dynamique et moteur) de cette Impreza WRX 2008.
J’ai préféré…
Pour ma part, vous l’avez deviné, je n’ai plus 20 ans et si en 1995 j’aurais choisi la GT sans discussion, aujourd’hui, c’est sans honte que je préfère nettement la définition plus consensuelle de la WRX 2008. Une auto confortable, discrète (sauf les feux blancs que je ferais bien sauter !), pratique, facile, sécurisante, qui atomise à peu près tous ce qui se portera à sa hauteur sur les routes de campagne et surtout, qui plait à ma femme ! L’Impreza est passée du statut de voiture de célibataire à celui de familiale. Le choix est défendable si l’on se place du côté des dirigeants de Subaru (et de ses comptables).
Il le serait encore plus s’ils décidaient de ravir les fans de la première heure qui n’ont jamais vieilli en proposant une auto qui reprennent les ingrédients du succès de la première mouture. Une Impreza dépouillée, dotée de réglages plus sport et débarrassée de ses béquilles électroniques, le tout pour moins de 25.000 euros ne me semble pas hérétique, non ?
Pour tous ceux là, si ce vœu devait prendre un peu de temps à se concrétiser (et s'ils trouvent la prochaine STI trop chère), sachez que Satta System Sport a ressorti la boîte à outils. Le concessionnaire historique Subaru du Sud de la France prépare en effet un kit sport pour la WRX. Comme ils l’avaient fait lors de la sortie de la deuxième génération, la famille Satta remet l’Impreza sur le métier pour lui donner un accent nettement plus sportif que sa définition d’origine. Ils travaillent notamment les suspensions et la cartographie moteur pour donner à un châssis jugé prometteur des prestations aiguisées. Des nouvelles sous peu.
L'article complet débute en partie 1 et se poursuit en partie 2.
Un grand Merci à Thierry Satta et à son frère pour leur disponibilité et leur bonne humeur mais surtout pour avoir permis cette sympathique rencontre.
Découvrez les établissements Satta sur leur site internet .
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