Faite de divorce, de fusion, de renaissance, de faillite et d'expansion, l'histoire d'Audi est l'une des plus chaotiques et complexes de l'histoire de l'automobile.

La saga Audi

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À l'origine, il y a Auguste Horch, un ingénieur fou de mécanique et de compétition, qui fonde une entreprise automobile en 1899, à Zwickau. Trop ambitieux sans doute, il finit par affoler ses actionnaires en proposant des automobiles certes de grand standing, mais trop coûteuses et qui se vendent mal. Débarqué de son entreprise avec une très belle indemnité, il fonde une société concurrente dans une rue voisine. Contraint de changer d'appellation, pour clause de non-concurrence, il adopte le nom d'Audi, qui est la traduction latine de son patronyme (signifiant "écoute"). Tandis que la production des Horch se poursuit sans grand succès, les premières Audi conquièrent une belle notoriété en raflant de nombreux succès en compétition.

Une gamme très vaste

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Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Auguste Horch replonge dans ses vieux démons en proposant à nouveau des automobiles de prestige. La crise économique, particulièrement rude dans les années vingt en Allemagne, n'épargne d'ailleurs aucun des constructeurs automobiles. Si Mercedes se fortifie après la fusion des sociétés Daimler et Benz, Audi au bord de la faillite est quant à elle reprise par la firme DKW. Cette dernière connaît encore une certaine prospérité avec sa production de motos et un modèle économique et révolutionnaire à traction avant. Cette première fusion incite le gouvernement nazi à restructurer complètement l'industrie automobile allemande, qui par ailleurs se voit subventionnée par d'immenses commandes de matériel militaire. C'est ainsi qu'en 1932 naît le consortium Auto Union, qui regroupe les marques Audi-DKW, Wanderer et Horch. Comble de l'ironie et petite revanche, Auguste Horch est nommé peu après président du conseil de surveillance du groupe. Amorçant une politique de prestige avec une fabuleuse monoplace de Grand Prix, Auto Union rationalise dans le même temps, sérieusement, la production civile. Horch conserve le très haut de gamme ; DKW les motos et les petites voitures populaires à moteur deux-temps ; Wanderer et Audi s'intercalent, quant à elles, au milieu de gamme, avec des productions empruntant des organes mécaniques aux uns et aux autres.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Auto Union qui a massivement participé à l'effort de guerre est démantelée par les Alliés. La majeure partie des installations sont détruites par les bombardements, tandis qu'une partie des usines passe sous contrôle soviétique. Après un timide redémarrage des activités (pièces détachées, entretien), la production est relancée en 1949 dans la localité d'Ingolstadt. La nouvelle société Auto Union produit d'abord des petits utilitaires, des motos puis des automobiles à moteur deux-temps sous la marque DKW.

L'ère de Ferdinand Piech

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Après une prise de contrôle par Daimler-Benz en 1958, le groupe est racheté par Volkswagen en 1964. Dès lors débute une ère nouvelle. Les anciens modèles DKW à moteur deux-temps sont abandonnés au profit de berlines aux lignes plus modernes, animées par de classiques mécaniques quatre-temps et commercialisées sous la marque Audi. Cette première renaissance de la marque se limite pour l'instant à une gamme de modèles au sein du groupe Auto Union. La véritable renaissance de la marque Audi interviendra en 1969, après une nouvelle fusion inspirée par Volkswagen. En absorbant la marque NSU, le vieux groupe Auto Union disparaît peu à peu de la scène au profit de la seule appellation Audi-NSU. L'arrêt de la production de modèles NSU, en 1977, donnera toute la dimension à la nouvelle marque Audi, qui connaît alors un vaste succès commercial.

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L'arrivée de Ferdinand Piech, le petit-fils de Ferdinand Porsche et ancien directeur du service compétition de Porsche, donnera un nouveau coup de fouet à la marque à l'aube des années 1980. Piech veut débarrasser Audi de son image "petit-bourgeois", et affiche l'ambition de concurrencer Mercedes et BMW. Faute d'image, il va miser sur les technologies de pointe : moteur cinq cylindres, suralimentation et, surtout, quatre roues motrices. Un défi audacieux, remarquablement servi par les succès du coupé Quattro en rallyes et une politique constante de renouvellement de gamme offrant de multiples options, motorisations et équipements. Aujourd'hui, Audi a totalement réussi son pari en rejoignant le club très fermé des constructeurs haut de gamme tout en cultivant sa différence. Ainsi, Audi reste le seul "grand" constructeur à proposer une gamme complète de modèles à transmission intégrale et à parier sur des technologies d'avant-garde telles que l'aluminium.

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