Les bons tuyaux avant d’acheter
Si quelques luxueuses ancêtres valent une véritable fortune (c’est le cas de la Silver Ghost Phaeton de 1907 adjugée plus de 15 millions de francs dans une vente aux enchères américaine au début des années 1990), la plupart des Rolls et Bentley d’après-guerre jusqu’à celles des années 80/90 dépassent rarement 500 000 francs. Une paille quoi! Rassurez-vous, on en trouve pas mal des années 50, 60 et 70 en bon état à moins de 200.000 F.
Estimez le budget d’utilisation
Avant de vous lancer à la recherche de la Rolls de vos rêves, essayez d’estimer son budget d’utilisation. Il n’aura rien de commun avec celui d’une Safrane, fut-elle ministérielle. Surtout si vous ne choisissez pas un bon modèle car, dans ce cas, vous risquez vraiment de graviter dans un autre monde. Déjà la consommation donne le vertige, il faut compter entre 18 et 30 litres aux 100 km (les modèles les moins voraces sont ceux à injection des années 80 qui ont succédé aux versions à carburateurs). Il est certes possible d’installer une alimentation GPL comme la reine d’Angleterre l’a fait l’an dernier pour sa flotte de Rolls et de Daimler. Les 20 000 francs de l’opération laissent entrevoir un seuil de rentabilité atteint aux environ de 25 000 kilomètres.
Pour une Rolls des années 60 ou 70 achetée en bon état apparent, le budget d’entretien est très variable, environ 20 000 F par an sans gros pépins. Dans le cas d’une grosse panne ou d’une ligne d’échappement à changer, l’addition s’alourdit rapidement. La réfection totale d’une boîte automatique tourne par exemple autour de 25 000 F.
Elles s’usent quand on ne s’en sert pas
Attention, les risques de pannes ne surviennent pas obligatoirement avec des véhicules au fort kilométrage (300 000 km ou plus) car la plupart des organes mécaniques et des pièces d’usure sont très résistants (60 à 70 134514880es Rolls construites depuis 90 ans sont encore en circulation), mais bien plus fréquemment avec ceux qui ont été remisés des mois ou des années au fond d’un garage. D’où un radiateur entartré, une pompe à essence ou un embrayage grippés, des contacteurs dans le circuit électrique corrodés. Et quand on sait qu’il faut pratiquement une journée de main-d’œuvre pour la dépose-repose des garnitures d’une portière, on comprend que redonner vie à un lève-vitre électrique défaillant revient rapidement très cher. Exceptionnellement, on a vu des acheteurs de Silver Shadow à 100 000 F (faible kilométrage et apparemment en bon état) qui ont aligné plus encore en réparations successives sans jamais pouvoir vraiment profiter de leur monture. De guerre lasse, ils l’ont revendu en dessous du prix d’achat...
Réparateurs spécialisés obligatoires
Il faut par ailleurs faire appel à des mécaniciens qui connaissent bien la marque (Rolls ou Bentley), qui plus que toute autre recèle des particularités de conception. Les ingénieurs anglais ont rarement songé à faire simple... A partir des années 60, tous les modèles demandent aux réparateurs une sacrée science du faisceau électrique, complexe à souhait avec des relais à profusion.
Les pièces fabriquées par Rolls-Royce ou exclusivement pour le constructeur ne sont pas données, mais on atteint rarement des prix exorbitants. Leur disponibilité, même pour des modèles anciens n’apparaît pas problématique. Enfin, il faut penser à disposer d’un garage assez grand et plutôt sûr et ne pas se contenter d’un simple emplacement de parking. Si on opte pour une version longue, le chauffeur s’impose…
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération