Il est vingt-deux heures, c’est Minuit chicanes.


Qu’est-ce qui nous permet, nous autorise, nous oblige de/à qualifier certains modèles, certaines automobiles, de « mythiques » ? Voici le sujet de ce Minuit chicanes ; un sujet, peut-être, sans fin.


Ce matin nous avons relayé une vidéo (un tantinet narcissique…) Honda retraçant l’histoire de la (Honda) NSX, automobile que d’aucuns – et j’en fais accessoirement partie – pourraient sans doute qualifier de mythique. En raison autant de ce qu’elle incarnait ou représentait lorsqu’elle fut lancée notamment en terme de sportivité, d’histoire mondiale de l’automobile, de rapports politico-économiques entre zones de conception et de production d’automobiles.


Une autre automobile est en train de devenir mythique sous nos yeux ébahis… à force. Nous en avons parlé il y a peu ; il s’agit de la MRS, de la Mégane Renault Sport. Dans ce cas de figure, le registre – s’il demeure sportif – diffère amplement. S’il s’agit de n’envisager ce véhicule que sous l’angle de la sportivité, c’est son accessibilité (en terme de tarif autant que de conduite – il s’agit d’une traction, réputée plus rassurante) qui concourt notamment à la rendre mythique.


Mais prenons un autre cas de figure : la Peugeot 504. Cette automobile – depuis longtemps déjà ancienne – est mythique des deux côtés de la Méditerranée, en Afrique et en Europe. Ce qui l’a rendu mythique c’est sa popularité, sa longévité, sa reproductibilité « hallucinante », ses déclinaisons multiples (notamment pick-up, cabriolet, coupé), sa « jeunesse éternelle » ou sa robustesse mais, sans doute par-dessus tout, sa capacité à devenir interlocuteur sinon support d’interlocutions (sorte d’objet magique) entre des régions du monde aux caractéristiques socio-politico-économiques très différentes.


Oui, la Peugeot 504 fait sans doute partie des mythes automobiles les plus justes, les plus flagrants ou les plus prolixes du siècle passé.