La nouvelle Renault Mégane RS qui vient d’être essayée par la presse (et notamment François Chapus) a recueilli pas mal de louanges. Ses prestations et son look peuvent légitimement plaire et inciter quelques uns d’entre vous à passer à l’acte … d’achat. Après l’essai de l'auto, des questions me sont venues à l’esprit. Mais quelle Mégane RS choisir ? R.S ou R.S Luxe ? Châssis Cup ou Châssis Sport ? Pneus Continental ou Michelin ? …etc. Voici une petite tentative de débroussaillage selon les profils d’acheteurs potentiels précédé de quelques impressions après une séance sur le circuit du Laquais et dans ses environs
La nouvelle Megane RS a indéniablement une présence. Personne chez les journalistes généralement pas tendres avec Renault en matière de design n’a réussi à critiquer un physique qui génère le consensus. À l’intérieur, rien ne vous choque. C’est ni triste, ni extraordinaire, c’est juste l’essentiel qui est proposé que ce soit en terme de qualité ou de style. C'est un progrès. Par rapport à sa devancière, cette première approche est nettement plus positive. Reste à lancer la machine, ce qui est généralement le meilleur moment dans une Renault Sport.
De ce point de vue, la Nouvelle Megane RS a des arguments à faire valoir. Tout d’abord, sur Mégane, les définitions suspension des 2 versions de châssis sont différentes par rapport à celles de la dernière Clio RS châssis Cup et Sport. Premier constat qui vous saute aux yeux ou tout du moins qui évite de trop les faire sauter, la « Cup » est devenue confortable. Relativement s’entend, on ne parle pas là de bétaillère familiale pour transport d'enfants en bas âge et de personnes âgées atteintes d'ostéoporose. Après son restylage, je me souviens que la Clio RS Cup, hyper efficace en piste, m’avait sérieusement secoué les graisses, notamment à basse vitesse, et je terminais mon essai en lui préférant la version Sport pour un usage quotidien et urbain et même dynamique sur route et pas ridicule sur circuit.
Sur Megane RS, après l’essai en piste de la Cup puis un parcours routier au volant de la version châssis Sport, on arrive à la conclusion incontournable d’avoir affaire à 2 autos extrêmement confortables et pourtant très efficaces. C’est un peu la marque de fabrique de Renault Sport mais sur Clio RS Cup, le choix fut de proposer une auto typée racing extrême avec les inconvénients que cela représente. Mais la Clio s’adresse à une clientèle plus jeune et un tel réglage sur une Mégane n’aurait pas été pertinent. Pour confirmer tout ça, sachez que les ingénieurs Renault Sport sont allés jusqu’à opter pour une suspension plus souple en vertical que la Megane 180 TCE du catalogue classique (seul l’anti-roulis est raidi de 12.5%)! Incroyable. Bref, une Megane RS Châssis Sport satisfera l’intégralité de la famille et le Cup reste très largement supportable sur le gendarme couché ou dans le nid de poule.
Ce châssis Cup qui est une option à 1600 euros est encore plus attractif lorsque l'on sait qu’il dispose du différentiel à glissement limité qui me parait tout simplement indispensable pour les amateurs de pilotage ou même de conduite rapide. Sur un tour du HTTT Paul Ricard, la 'Cup' met 1 seconde au kilomètrre à la 'Sport', pas besoin de dessin. Avec ce DGL, pour prendre une courbe, l’angle imprimé au volant est réduit de façon spectaculaire , l’auto montre une sérénité absolue au freinage violent, puis un bel appétit pour mordre les cordes tout en ne s’évanouissant pas à la remise précoce des gaz. Si l’intérêt sur circuit est évident, il est tout autant sur la route.
En comportement, le postérieur de Megane RS sait vous émoustiller. Assez mobile pour mettre la banane au négociant en virages, sécurisant du fait de ses réactions constantes, il est conjugué au train avant précis, le meilleur générateur de plaisir du moment pour ceux qui aiment sentir une auto vivre entre leurs mains (une traction). Au registre freinage, si on est proche de l’indestructible, on reprochera un pédalier qui ne facilite pas le talon pointe pour toutes les pointures (pas au volant mais de pied).
Pour terminer, on peut se poser la question du RS Monitor. Indispensable ou pas ? L’option coûte 300 euros et n’est pas cumulable avec la navigation. Si vous avez eu la chance de rouler en Nissan GT-R, vous allez trouver ce système développé en interne et sans grands moyens un peu cheap. Le pistard jovial y trouvera un intérêt, un sujet de discussion entre 2 sessions mais dans tous les autres cas, c’est négligeable. Même le réglage de la cartographie de la pédale d’accélérateur n’amusera que les 10 premiers jours. L’essentiel est de disposer des réglages ESP (On/Sport et Off) du Renault Sport Dynamic Management qui est offert de série et qui modifie déjà la cartographie de la pédale selon les modes choisis. Par conséquent, on peut penser que ce genre de "gadget" ne sera utile que lorsqu'il sera d'une part plus complet (vraie télémétrie, plan circuit, mise en mémoire, interface plus séduisante et plus communicative ...etc) et d'autre part lorsqu'il modifiera plus en profondeur le comportement de la voiture comme un différentiel piloté par exemple. Pour être véritablement intéressant, il devra permettre au pilote de se concocter sa "chose". Si ça n'est pas le cas, on peut s'en passer et préférer la navigation qui vous permettra de trouver le circuit du Laquais plus rapidement et donc, de vous faire profiter de plus de temps de piste ...
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