On le sait, il existe une différence, parfois effarante, entre les résultats des mesures réalisées en laboratoire, et celles réalisées en condition réelles. C’est grandement le cas pour ce qui concerne les rejets de polluants.
Par exemple, et c’est ce qui a conduit l’Europe à réagir, une étude de l’ICCT (International Council on Clean Transportation) a prouvé que sur 15 véhicules Diesel Euro6, testés en conditions réelles de conduite, un seul affichait le même niveau que celui mesuré en labo. Mais en moyenne, les émissions relevées sont 7 fois supérieures à la norme pour laquelle ils ont été homologués ! Effarant vous dit-on…
En 2017, les rejets d’oxydes d’azote (Nox) seront mesurés en conditions réelles. À quand la même chose pour le CO2 et la consommation de carburant ?
Du coup, l’Union Européenne a décidé de frapper fort. Le but : que dès 2017 (ou devrions-nous dire seulement en 2017 ?), l’homologation se fasse sur les émissions de Nox en conditions réelles de conduite. Et c’est déjà une petite révolution.
La première pierre est d’ailleurs posée, il s’agit de la définition de la procédure d’essai. Elle aura lieu avec des équipements embarqués et a été validée hier par la Commision européenne et un comité d’experts des états membres.
Mais ce n’est qu’une première étape. Et pas la plus ardue. En effet, il va maintenant falloir définir la norme, une nouvelle norme. En gros, un coefficient multiplicateur entre valeur en laboratoire et maximum admissible en conduite réelle. Le chiffre de 1,5 est évoqué, c’est celui déjà en vigueur pour les poids-lourds.
Pour faire simple la norme Euro6 (et les suivantes) et ses seuils d’émissions, resterait applicable, mais les mesures en conditions réelles ne devraient pas dépasser 1,5 fois cette norme.
Un premier pas encourageant donc, vers plus de transparence sur les "vrais" rejets de nos automobiles.
Mais commencer par s’attaquer aux Nox est assez facile. Car cela n’est pas mis en avant par les constructeurs.
Le plus intéressant serait de s’attaquer aux rejets de CO2, et par là même, à la consommation réelle des voitures. Valeur dont tout le monde aura constaté le décalage avec la réalité. Mais ça, ça ferait beaucoup plus de bruit, et remettrait en cause tout un système de bonus/malus, basé sur des rejets de CO2 qui sont complètement faussés par le système de mesure et d’homologation actuel (NEDC).
Ça, ce serait une gageure et une avancée dans la transparence vis-à-vis du consommateur. Alors à quand ?
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