Alfa Romeo Spider séries 3 - 4 (1983 – 1993), beauté plastique, dès 15 000 €
Surnommée « Aerodinamica » lors de sa sortie en 1983, la troisième série du mythique spider Alfa n’a pas du tout fait l’unanimité, à cause d’accessoires de carrosserie en plastique nuisant à son homogénéité esthétique, chose plus ou moins corrigée sur la série 4. Cela leur vaut une cote attractive !
Les collectionnables, c’est quoi ?
Ce sont des autos revêtant un intérêt particulier, donc méritant d’être préservées. Pas forcément anciennes, elles existent pourtant en quantité définie, soit parce que le constructeur en a décidé ainsi, soit parce que leur production est arrêtée. Ensuite, elles profitent de particularités qui les rendent spécialement désirables : une motorisation, un châssis, un design, ou un concept. Enfin, elles sont susceptibles de voir leur cote augmenter. Un argument supplémentaire pour les collectionner avant tout le monde !
Pourquoi l'Alfa Romeo Spider série 3 - 4 est-elle collectionnable ?
Si les deux premières générations du spider Alfa sont depuis longtemps choyées par les collectionneurs, il en va différemment des deux dernières. Pourquoi ? A cause de leur carrosserie chargée de plastique. Pourtant, il s'agit de pures Alfa, dotées de moteurs remarquables, de roues arrière motrices et d'une propension élevée à délivrer de belles sensations. Les séries 3 et 4 sont également emlématiques d'une certaine époque où la marque milanaise faisait feu de tout bois pour survivre, en actualisant comme elle pouvait d'excellents modèles. A préserver d'urgence !
Alfa Romeo a produit quelques voitures-miracles, la Giulia, présentée en 1962, n’étant pas des moindres. Elle est déclinée en un très séduisant coupé Sprint en 1963, puis en Spider, type 105, en 1966. Surnommé « Duetto » de façon non officielle, celui-ci arbore un dessin superbe, dû à Aldo Brovarone, un des meilleurs designers de Pininfarina et pourtant l’un des moins connus.
Néanmoins, l’accueil réservé à l’Alfa est mitigé, sa ligne tout en fluidité ayant été annoncée par de nombreux concepts, dont la Giulietta Spider Speciale de 1961. Cette première série, fine et fuselée, surnommée « coda longa » (queue longue) ou « osso di sepia » (os de seiche), dure jusqu’à la fin 1969. Là, le Spider italien est largement remanié : arrière désormais tronqué, selon de principe aérodynamique de Kamm, parebrise plus incliné et parechocs modifiés, notamment.
Cette deuxième série, dite « coda tronca » aura une destinée bien plus enviable puisqu’elle ne s’arrêtera qu’à la fin 1982. C’est là qu’arrive la troisième série, dite Aerodinamica. La tôlerie n’évolue pas, simplement, elle s’orne, si l’on peut dire, d’accessoires en plastique censés moderniser à peu de frais la voiture, sous un prétexte vaguement aérodynamique. C’est alors la mode. Les jolis parechocs en inox sont remplacés par des boucliers, mais l’habitacle n’évolue pour ainsi dire pas. Les moteurs non plus.
On retrouve le fameux « bialbero » maison tout en alliage, en 1,6 l 110 ch et 2,0 l 128 ch, celui-ci étant alimenté par deux carbus double corps Dell’Orto. Toujours performant, le spider Alfa ne peut plus masquer ses rides, à cause de son essieu arrière rigide et de sa structure ancienne. Mais il conserve une certaine clientèle, d’autant plus qu’il n’a pas réellement de concurrence.
Il évolue une nouvelle fois en 1986, allant encore plus loin dans les parements en plastique dans sa version huppée Quadrifoglio Verde, dotée de jupes latérales. Dans l’habitacle, cette fois, la planche de bord est redessinée, mais de modifications techniques, point. Le style faisant l’unanimité contre lui, Alfa décide de changer son fusil d’épaule.
En 1990, la marque milanaise présente la 4 série de son spider, amplement redessinée. La poupe retrouve les rondeurs et la finesse de celle de l’Os de Seiche, tout en s’ornant de feux rappelant ceux de l’Alfa 164. Pour leur part, les boucliers épousent bien les formes de la carrosserie. En revanche, le cockpit ne change pas. Le look étant très apprécié, les ventes remontent, d’autant que l’adoption de l’injection (qui fait chuter la cavalerie de 128 ch à 126 ch) et de la direction assistée facilitent la conduite. La mode des roadsters, relancée par la Mazda MX-5 l’a certainement aidé ! l’Alfa Spider prend sa retraire en 1993, produit à 37 208 unités en série 3 et 21 407 en série 4.
Combien ça coûte ?
A 15 000 €, on trouve des Spider série 3 en très bon état, en 1,6 l ou en 2,0 l, la différence n’étant pas très marquée. A 18 000 €, on peut exiger un exemplaire en condition vraiment excellente, et affichant moins de 100 000 km. Les Série 4 réclament 2 000 € de plus. A 25 000 €, on dégotte des autos impeccables d’à peine plus de 50 000 km.
Quelle version choisir ?
Ne pas fuir les séries 3 : ils offrent les vraies sensations du Spider à prix plancher. Evidemment, les Série 4 sont plus faciles à vivre, mais certains préfèrent le côté plus brut des précédents. Le moteur 2,0 l est plus performant que le 1,6 l, mais celui-ci se rattrape par sa vivacité.
Les versions collector
Tous les Spider en parfait état d’origine sont collector. A fortiori la série limité Beauté (120 unités), introuvable à moins de 30 000 €.
Que surveiller ?
L’histoire d’amour entre l’Alfa Spider et la rouille n’est pas une légende. Planchers, bas de caisse, longerons, fond de coffre, tout y passe, plus sur les séries 3 que 4. Bien inspecter l’auto sur un pont et se méfier de ce qui se trouve sous les éléments en plastique. C’est l’aspect le plus important à contrôler, surtout que la plupart des autos ont déjà été restaurées, et pas forcément dans les règles de l’art.
Mécaniquement, s’il a été bien entretenu, le Spider est robuste. Vidanges rapprochées, réglages réguliers de l’allumage et de la carburation sur les séries 3 (inutile sur la 4, car c’est géré par électronique), sans oublier le jeu aux soupapes. Pas plus pas moins. La distribution, par chaîne, ne bouge pas, et avec ce traitement, le bloc passe aisément les 200 000 km, en respectant les temps de chauffe.
La boîte est, elle aussi, solide, hormis le synchro de seconde qui craque souvent. Pas de soucis particuliers côté trains roulants, à surveiller comme sur n’importe quelle ancienne, mais le boîtier de direction prend du jeu.
Quant à la finition, elle est légère, mais le cockpit résiste plutôt bien.
Au volant
A bord du Spider Série 4, on retrouve certes le tableau du Série 3 mais enjolivé : partie basse du tableau de bord rembourrée, ambiance bicolore, sièges mixtes tissus/cuir. La position de conduite est convenable, et la position inhabituelle du levier de vitesses ne l’empêche pas de bien tomber en main. Il se révèle plutôt agréable à manier, tout comme le volant, assisté. En somme, l’Alfa est plaisante à mener en ville, où son moteur régale par sa douceur et sa souplesse. Sur route, il fait preuve d’un joli punch, et adore monter dans les tours. Ce faisant, il a conservé sa sonorité légendaire : jamais 4-cylindres de série n’a émis plus jolie mélodie !
Le châssis est moins enthousiasmant. La caisse manquant de rigidité, le pare-brise tremble sur les aspérités, la direction se révèle assez floue et la caisse prend beaucoup de roulis. La tenue de route n’en demeure pas moins saine, et la suspension procure un confort correct. Un mélange de vintage et de moderne très savoureux ! Car, oui, ce Spider se déguste à allure plutôt paisible, capote baissée (d’un geste rapide) surtout qu’il aura alors le bon goût de consommer moins de 10 l/100 km.
L’alternative newtimer*
Alfa Romeo Spider 916 (1995 – 2005)
Sacrilège : utilisant une plate-forme issue de la Fiat Tipo, l’Alfa Spider 916 n’est pas une propulsion mais une traction ! Heureusement, sa ligne signée Pininfarina, originale et élégante, a de quoi séduire, tout comme les moteurs, un 4-cylindres 2,0 l de 150 ch et un V6 3,0 l de 192 ch, le fabuleux Busso. Performant, assez confortable, sûr mais pas très efficace, ce cabriolet se révèle très plaisant à l’usage.
Remanié en 1998, le Spider voit sa finition se bonifier, et accueille un petit 1,8 l de 144 ch, cependant que le 2,0 l grimpe à 155 ch. En 2003 intervient un deuxième et dernier restylage, apportant une calandre agrandie et une fabrication encore améliorée. Le 2,0 l bénéficie d’une injection directe JTS, le V6 adopte des culasses à 24 soupapes en tout, et développe 240 ch grâce aussi à la cylindrée augmentée à 3,2 l : superbe bouquet final ! En 2004, la production s’arrête. Dès 5 000 € en 4-cylindres et 10 000 € en V6.
Alfa Romeo Spider (1990), la fiche technique
Moteur : 4 cylindres en ligne, 1 962 cm3
Alimentation : injection électronique
Suspension : bras superposés, ressorts hélicoïdaux, barre antiroulis (AV) ; essieu rigide, ressorts hélicoïdaux, bras longitudinaux (AR)
Transmission : boîte 5 manuelle, propulsion
Puissance : 126 ch à 5 800 tr/mn
Couple : 166 Nm à 4 200 tr/mn
Poids : 1 110 kg
Vitesse maxi : 190 km/h (donnée constructeur)
0 à 100 km/h : 9,0 s (donnée constructeur)
Pour trouver des annonces d'Alfa Romeo Spider, rendez-vous sur le site de La Centrale.
* Les newtimers sont des véhicules iconiques ou sportifs plus récents que les youngtimers, mais dont la valeur monte. Plus fiables et faciles à utiliser au quotidien, ils doivent leur essor à des caractéristiques techniques souvent disparues, comme de gros moteurs atmosphériques.
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