Aspark : l'équipementier japonais qui se rêve constructeur de luxe italien
LES VOITURES LES PLUS RAPIDES DU MONDE - Le spécialiste de l'électronique nippon a eu une idée folle : fabriquer la voiture électrique la plus rapide du monde. Et en 2023, Aspark Owl a atteint 438,7 km / h.
Masanori Yoshida avait pourtant tout pour être heureux. Ce businessman d’Osaka a fondé l’équipementier Aspark en 2005 et les constructeurs l'ont toujours suivi. 20 ans plus tard, avec ses 25 agences à travers la planète, ses 200 millions de chiffre d’affaires et ses 3 500 collaborateurs, il a réussi dans la vie, comme on dit.
Mais rapidement, Masanori s'est senti frustré. Si certains de ces homologues qui s’ennuient s’offrent à coups de millions un voyage dans l’espace, lui qui travaille dans l’automobile sans créer d’automobile, va décider de fabriquer une voiture de sport électrique de A à Z, et pas n’importe laquelle : la plus rapide au monde, et l’une des plus chères.
Un hibou ultrarapide
La création de supercars est plutôt une spécialité italienne que japonaise ? Pas grave Yoshida se rêve transalpin mais en bon nippon il reste pragmatique. On est en 2015 et les ingénieurs d’Aspark se mettent au travail à Osaka.
Deux ans plus tard, le modèle n’est pas fini, mais un premier prototype est néanmoins dévoilé au salon de Francfort 2017 histoire de prendre la température auprès des visiteurs. Une température qui grimpe en flèche lorsqu’ils découvrent la fiche technique de l’engin. Car elle affiche 1 100 ch, un 0/100 km / h en 1,9 s et un tarif de 2,6 millions d’euros. Le public allemand est ébahi, et celui de Paris aussi, puisque ce concept car est exposé au Mondial l’année suivante.
Mais dans l’industrie automobile, une règle ancienne veut qu’entre le concept et le modèle de série, les spécifications techniques soient revues à la baisse. Alors, lorsque la version définitive, et homologuée, de l’Aspark déboule au salon de Dubaï en 2019, tout le monde s’attend à ce que le hibou soit moins costaud. Or c’est l’inverse qui se produit.
Une auto de série plus puissante que le concept
C’est simple : la puissance est pratiquement multipliée par deux pour atteindre 2012 ch. Le 0 / 100 km / h est explosé lui aussi avec 1,69 s. Une inflation qui gagne aussi le tarif qui atteint désormais 2,9 millions d’euros. 50 exemplaires seront produits, pas un de plus.
Sauf que pour fabriquer ces 50 bolides, il faut une usine. En construire une de toutes pièces, il n’en est pas question. Alors, puisque Masanori Yoshida rêve d’Italie, il va trouver la Manifattura Automobili Torino. L’entreprise de la capitale du Piémont est une habituée du genre. Les petites productions, elle connait bien puisqu’elle produit déjà l’Apollo pour le compte de Gumpert.
Pour mieux vendre une auto, lui faire obtenir un petit record ne peut pas faire de mal. L’Aspark va en décrocher trois en 2023. Sur la piste de l’aéroport anglais d’Elvington, elle va atteindre 309 km / h en 200 m et 319 km / h en 400 m. Quelques jours auparavant, le hibou a pulvérisé un autre record, plus mythique encore, celui de la voiture électrique la plus rapide au monde. À Papenburg en Allemagne, elle a atteint 438,7 km / h et le patron Masanori Yoshida ne s’ennuie plus du tout.
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