Byd nage dans le bonheur, mais l'Occident n'a pas besoin d'avoir peur
Champagne à Shenzhen : le constructeur chinois Byd vient d'annoncer ses résultats et ils sont en hausse de 41,33% par rapport à l'exercice précédent. Mais si Tesla voit son hégémonie menacée par la marque de l'empire du milieu, les autres constructeurs occidentaux sont tranquilles pour le moment : 88 % des ventes de Byd sont réalisées sur son marché interne.
Évidemment, quand un constructeur vend une auto par an, et que l’année suivante il en vend deux, on peut affirmer que son chiffre d’affaires a été doublé et s'en féliciter. Mais il n’est pas riche pour autant. En revanche, quand le chinois Byd affiche un score de 3 millions de voitures distribuées en 2023, et que l’an passé il augmente ses ventes de 41,3 % à 4,2 millions, c’est un exploit presque inédit dans l’industrie auto.
À titre de comparaison, le groupe Renault (Alpine, Dacia, Renault) a vendu 2,2 millions d’autos en 2023 et serait ravi que ses chiffres 2024 soient similaires, sans même espérer une hausse. Pas vraiment le même niveau de baraka.
La suprématie de Tesla menacée
Chez Build Your Dreams on flotte donc sur un nuage de félicité. Une sérénité qui, en toute logique, devrait effrayer les marques occidentales qui cauchemardent rien qu'à l'évocation de l’épouvantail chinois. Sauf qu’elles n’ont aucune raison d’avoir peur. Bien sûr, Tesla peut trembler car son hégémonie mondiale sur l'électrique est menacée. Mais les marques européennes et américaines classiques peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Pour le moment du moins.
Car 88 % des ventes de Byd sont chinoises. Pour la marque, l'export est anecdotique. Les mesures de protectionnisme européennes et américaines porteraient-elles leurs fruits ? Il est vraisemblable que les 100 % de taxes douanières imposées par les États-Unis et le Canada, font hésiter Byd, tout comme le bonus à l’achat US. Il est de l’ordre de 7 500 dollars mais seules les autos électriques fabriquées sur place en profitent. Pas les Chinoises.
Les hybrides sont majoritaires
En Europe, les taxes sur les importations en provenance de l’Empire du milieu ne s’élèvent qu’à 17 % pour Byd, mais ici non plus, le chinois ne bénéficie pas de ce qu’il reste comme bonus dans les pays de l’Union. La route vers l’Ouest est-elle bloquée pour autant pour lui ?
Ce serait ignorer les ressources de la maison de Shenzhen. Car sur les 4,2 millions de voitures qu'il a vendues, seules 40 % sont totalement électriques. Les autres sont hybrides, un genre de plus en plus recherché en Europe, ou l’électrique à 100 % stagne.
En y ajoutant les volontés de la marque chinoise de construire des usines en Europe, et en mesurant l’énorme trésor de guerre dont le constructeur dispose, on peut se dire que si la réussite de Byd n’est pas de nature à troubler les Européens pour le moment, leur repos risque d’être de courte durée.
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