2. CF Moto 675 NK : une belle découverte

De près, la 675 NK est un roadster très compact mais étonnamment logeable pour les grands. La selle pilote est relativement longue au détriment de l’assise passager, plus que symbolique. Le guidon haut et large n’impose pas de pencher exagérément le buste mais les jambes sont particulièrement pliées. Le réservoir de 15 l est étroit et n’écarte pas les cuisses. L’accueil à bord est cependant assez sportif: l’assise est plate et ferme et la hauteur de selle atteint 81 cm, ce qui n’est objectivement pas négligeable.
Le démarrage du trois cylindres révèle une musique rauque typique de ce genre de motorisation : la bande-son est valorisante, aucun bruit parasite ne gâche la fête. Les premières évolutions révèlent un moteur souple mais un train avant moins vif qu’attendu au regard de la compacité de l’ensemble et des valeurs de géométrie de la moto : moins de 24° d’angle de colonne de direction, 93,2 mm de chasse au sol et 1400 mm d’empattement classent ce roadster dans les plus agiles, le profil assez rond du pneu avant CST ne favorise vraisemblablement pas la vivacité de direction. Mais quoi qu’il en soit, ce caractère s’estompe avec la vitesse : à partir de 50 km/h, il n’y paraît plus ! Aussi, nous avons noté comme un jeu de transmission sur notre moto d’essai (affichant un peu plus de 2 500 km) en dessous de 4 000 trs/mn, or les 50 km/h s’affichent à 1900 trs/mn, les 80 à 2500 trs/mn, 90 à 3 000 trs/mn. Cependant, ce phénomène se minore en manipulant plus doucement la poignée droite : on s’y habitue vite. Au-delà de cette singularité, les évolutions urbaines sont aisées, sauf au moment de faire demi-tour : on connaît nettement mieux en matière de rayon de braquage !

Si le trois cylindres permet de cruiser en sixième du régime de ralenti à 11 000 trs/ mn, le caractère moteur enjoué donne envie de taquiner ce dernier dans les tours et évidemment, à partir de 5 000 trs/mn et au-delà, une plage de régime moteur étendue dans laquelle le trois patte maison tracte fort et s’avère jouissif. Le shifter à la montée des rapports fonctionne très bien, et la boîte très souple permet de passer les vitesses à la volée à la descente, sous réserve de mettre le petit coup de gaz nécessaire : du tout bon. Méfiance en ville tant la 675 NK pousse au crime : il est impératif de surveiller la vitesse car on est fréquemment au-dessus des 70 / 75 km/h !

Les suspensions KYB s’avèrent onctueuses : le train filtre la majeure partie des défauts du bitume et bien que dépourvu de biellettes, la suspension arrière est ferme mais pas trop sèche. C’est un point fort. Ce roadster est donc plutôt confortable ; son moteur bien rempli convient parfaitement à la ballade et la position de conduite relax permet d’aligner les km sans souffrir.
En conduite sportive, la NK s’avère agile et franche. Le train avant inspire confiance et incite à remettre de l’angle mais on arrive assez vite aux limites de la garde au sol. En revanche, le freinage déçoit quelque peu. Non qu’il manque de puissance mais il impose de tirer fort sur le levier qui renvoie un feeling assez dur, comme si le diamètre du piston du maître-cylindre radial était un rien trop élevé. Des plaquettes de frein plus mordantes permettraient peut-être d’obtenir plus de puissance en appuyant moins, améliorant donc la sensation.
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