Deux célèbres équipementiers automobiles déposent le bilan
Le fabricant de siège Recaro et le constructeur de jantes BBS viennent de déposer le bilan à quelques jours d’intervalle. Dans un marché automobile au ralenti, leurs fournisseurs s’inquiètent pour leur avenir.
Fin de partie pour deux célèbres équipementiers iconiques des années quatre-vingt. Après BBS, le 26 juillet, c’est au tour du fabricant de sièges baquets Recaro de se déclarer en faillite. Et pour les deux marques, l’avenir est plus qu’incertain
Le tribunal d'instance d’Esslingen, en Allemagne, a prononcé la mise en faillite de Recaro. L’usine de Kirchheim Unter Teck a fermé ses portes. Un choc pour les 215 employés pris au dépourvu. « Nous n'avons pas été informés de la fermeture et nous l'avons appris via l'intranet », a déclaré le patron d'IG Metall, Alessandro Lieb chez nos confrères de Seddeutsche zeitung. « Nous sommes déçus et nous nous sentons abandonnés par la direction. […] Nos collègues ont fait de grands sacrifices pour soutenir l'entreprise », renchérit Frank Bokowits, le président du comité d'entreprise de Recaro. Un administrateur judiciaire a été nommé afin d'examiner l’état financier de l’entreprises et voir si la société peut continuer son activité. Faute de quoi il faudra trouver des repreneurs. À noter que la branche sièges enfants, sièges d'avion, chaises de gaming et fauteuils de tribunes de stades n’est pas impacté par ce dépôt de bilan.
Fondé en 1906 « Reuter Carrosserie-Werke » était un fabricant de carrosserie, avant de prendre le nom de Recaro en 1963 et de se spécialiser dans les sièges auto. Les selleries de l’équipementier sont montées de série chez tous les constructeurs. Elles se retrouvent dans les habitacles des Ford, Volkswagen, Aston Martin, Cadilac, BMW… et bien entendu Porsche. En seconde monte la marque propose les baquets Recaro approuvés par la FIA a équipé une grande partie des voitures du championnat du monde des rallyes. Le groupe Recaro, qui fabrique et délivre des licences pour les sièges de sécurité pour enfants, les sièges d'avion, les chaises de jeu et les sièges pour les stades de football, n'est pas affecté par ce dépôt.
Sale temps pour les équipementiers
Quelques jours plus tôt c’est le fabricant de jantes BBS qui se déclarait en cessation de paiements. Après avoir été sauvé de la faillite à cinq reprises, l’équipementier allemand n’a pu éviter le pire. 270 emplois sont concernés. Fondée en 1970, fournisseur officiel de jantes pour la F1, l’entreprise a notamment été associé au premier titre de champion du monde de Michaël Schumacher.
Les équipementiers ne sont pas au mieux. Après s’être battus avec les constructeurs pour la prise en charge de la flambée de coûts des matières premières et de l’énergie, ils sont désormais confrontés au ralentissement du marché automobile. « Il y a un mois, S &P Automotive, l’organisme qui fait référence sur les prévisions dans le secteur, a baissé de 2 % son estimation de production » signalait notre confrère les Échos. « Nous voyons l’Europe en baisse de 3 à 4 %, les États-Unis stables, et la Chine en légère croissance », précisait le directeur général d’OPmobility, Laurent Favre, dans les colonnes du quotidien. L’avenir s’annonce grisâtre pour les équipementiers, soumis à de nouvelles pressions.
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