Essai - Alfa Romeo Giulia Veloce 2.0 280 ch: trèfle à 4 pattes
La gamme Giulia s’enrichit d’une version à vocation sportive qui adopte la très suggestive appellation Veloce. Parmi ses spécificités, quatre cylindres et autant de roues motrices, une boîte automatique à 8 rapports, 210 ch pour la version diesel, et 70 de mieux pour la version essence qui nous intéresse aujourd’hui.
En bref
Version sportive de la Giulia
Moteur essence 4 cylindres 280 ch
Transmission intégrale
Boîte auto 8 rapports
53 790 €
L’Alfa Giulia était l’une des nouveautés les plus attendues de l’année 2016, et la bête n’aura pas manqué le rendez-vous, suscitant l’enthousiasme par ses aptitudes dynamiques et une qualité de présentation à la hauteur de ses prétentions premium. Une réussite, donc.
Après quelques mois de commercialisation, la gamme s’élargit vers le haut avec une déclinaison Veloce - prononcez vélotché - dont la vocation sportive s’affirme à travers une présentation extérieure spécifique. Boucliers avant ajourés, entourages de portes noirs et jantes de 18 pouces (voire 19 en option, comme sur notre modèle d’essai) composent la panoplie extérieure, tandis que l’habitacle se pare d’un volant sport, d’inserts en aluminium et de sièges en cuir noir, tabac ou rouge. Tous les équipements de confort et de sécurité attendus répondent également à l’appel, de la caméra de recul à l’assistance au maintien dans la file, en passant par le freinage automatique d’urgence. La console centrale se voit surplombée par un grand écran multimédia de 8,8 pouces, dont on regrette juste qu’il ne soit pas tactile.
Pour animer le tout, choix est laissé entre deux mécaniques à 4 cylindres : la première est un bloc diesel 2.2 en aluminium développant 210 ch et un couple de 470 Nm disponible dès 1 750 tr/mn, la seconde un inédit moteur essence 2 litres de 280 ch, avec 400 Nm à 2 250 tr/mn. Tous deux s'accordent exclusivement à une boîte auto ZF 8 rapports à commande séquentielle et à une transmission intégrale Q4 qui, si elle préserve le caractère 100% propulsion de l’auto dans des conditions normales d’utilisation, permet un renvoi de couple au train avant allant jusqu’à 50% en cas de perte d’adhérence.
C'est donc extrêmement bien disposé (et, avouons-le, avec une certaine impatience) que votre serviteur a pris les commandes de la bête pour un essai pluvieux de près de 600 km alternant milieu urbain, réseau secondaire (miam!) et autoroute.
Par où commencer? Comme c'est une Alfa, prenons directement place à bord et réveillons la mécanique. Pour cela, encore faut-il trouver le bouton-poussoir! "Alors, voyons... Ah, oui, là, sur le volant! Comme une Ferrari, tiens. De bon augure pour la suite...", pense-t-on à cet instant précis. Le pouce gauche accomplit son office...Et c'est la douche froide avec un petit bruit tout timide et tout bien élevé, celui d'un quatre cylindres bien propret, loin des promesses que font miroiter les deux larges sorties d'échappement. Pour qui a connu les râles tonitruants du V6 3.2 d’une 156 GTA, exemple pas pris au hasard, on est loin du compte.
Ce désagrément passé, on prend quelques instants pour s'intéresser à l'habitacle et saluer le travail fourni en termes de choix des matériaux et de justesse des assemblages. Sauf à jouer les maniaques, il n'y a rien à redire sur la présentation d'ensemble. C'est dit (ou écrit, plutôt) ! Même satisfecit en termes d'ergonomie: tout tombe sous la main, la position de conduite est ajustable au millimètre, le volant a un parfait diamètre (n'était cet inutile méplat, dont on espère que la mode passera vite…) et les grandes palettes en aluminium annoncent la couleur. Celle de la zone rouge, qui curieusement démarre dès 5500 tr/mn, soit à peine plus haut qu'un diesel. Erreur de montage de combiné d'instrumentation en usine? Que nenni. Vérification faite sur la fiche technique, le 2.0 turbo délivre sa pleine puissance à 5 250 tr/mn, ce qui donne une plage d'utilisation curieusement restreinte pour un moteur essence à vocation sportive. Mais au moins ceci laisse-t-il augurer d'un caractère "plein" et généreux.
Et c'est exactement ce qui se produit, la mécanique de cette Giulia Veloce faisant preuve dès les premiers instants d'une parfaite disponibilité. Les accélérations sont franches et linéaires, on ne ressent pas de temps mort dans les montées en régime et la souplesse d'utilisation se montre exemplaire. Ce caractère accommodant se voit servi par une transmission qui travaille en douceur, même en ville ou dans les embouteillages. Précisons que le huitième rapport permet des régimes de rotation assez faibles à vitesse stabilisée, en l'occurrence 2 100 tr/mn à 130 km/h.
Assez logiquement, ces bonnes dispositions se voient décuplées à mesure que le pied droit s’alourdit. Cette Alfa est capable de relances éclairs et d’accélérations assez foudroyantes, avec un 0 à 100 km/h expédié en 5,2 s soit seulement trois dixièmes de plus qu’une très affûtée BMW 340i xDrive (facturée 54 400 €, soit 1 400 € de plus que l’Alfa, à quoi s’ajoute un malus supérieur de 1960 €).
Ecrasez la pédale d’accélérateur et laissez vos omoplates s’enfoncer dans des sièges assurant un maintien idéal en virage. L'auto s’occupe du reste, même dans des conditions d’adhérence difficiles où l’ESP a le bon goût de n’intervenir qu’avec parcimonie (et à bon escient…). Même sans jouer des palettes, la boîte fait preuve d’une parfaite réactivité. La direction ultra-précise et à la consistance parfaite commande quant à elle un train avant des plus incisifs, pour un plaisir de conduite exacerbé, tandis que la suspension pilotée (fonction qui permet d’assouplir l’amortissement quand on enclenche le mode Dynamic sur la mollette de la console centrale) respecte un bon équilibre entre le confort et les exigences de fermeté d’un modèle sportif. Malgré un poids relativement élevé (1530 kilos à vide, dont 60 résultant de la greffe de la transmission intégrale), l’auto donne une très agréable sensation de légèreté: c’est vif, raisonnablement joueur, et 100% efficace. Ou tout simplement véloce, en français dans le texte.
Cette Alfa Giulia à essence comble les sens : elle est belle, performante, plutôt confortable, pratique (banquette arrière rabattable en 3 parties) et son comportement est parfaitement à la hauteur de ses prétentions sportives. Une véritable réussite, donc, à laquelle ne rend pas justice la « non-sonorité » d'un moteur hélas un peu glouton. Même en utilisation routière tranquille, il sera bien difficile de descendre sous la barre des 9l/100 km. Or, cette voiture n'a pas franchement vocation à être menée de façon tranquille...
Chiffres clés *
- Longueur : 4,64 m
- Largeur : 1,86 m
- Hauteur : 1,43 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 480 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 8 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 148 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2016
* pour la version II 2.0 TB 280 Q4 VELOCE AT8.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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