Essai - BMW 218I Gran Coupé (2020) : la petite grande berline en habits basiques
Motorisation d’entrée de gamme de la « petite » berline issue de la Série 2, cette 218I, si elle n’a pas la noblesse des motorisations BMW plus puissantes donne un avant-goût des possibilités de la marque. Reste que le concept coupé berline trouve peut-être là, ses limites et ses grands passagers arrière aussi, obligés de voyager tête baissée, ou de continuer à pied.
Sommaire
Note
de la rédaction
13,3/20
En bref
Berline coupé issue de la Série 1
Moteur essence 1.5L trois cylindres de 140 ch
À partir de 31 150 euros
Quand une marque innove et rencontre le succès, tous ses concurrents s’empressent généralement de lui emboîter le pas. Et pourtant, lorsque Mercedes a lancé en 2013 sa CLA, la version tri corps et coupé berline de sa compacte Classe A, BMW n’a pas bougé. Seul Audi a suivi le courant avec son A3 berline qui est en plein renouvellement, dans une version essence 150 ch affublée, qui plus est, d'une micro-hybridation 48V. Ces autos sont loin d’être des flops, là ou tous les spécialistes leur prédisait un désastre. Pensez donc : une berline, c’est tellement ringard et personne ne jure plus que par les SUV. Sauf que le premium n’en a pas fini avec les bonnes vieilles autos à coffre, et que la bonne idée signée Mercedes et Audi, consistait à offrir une auto statutaire moins chère, car basée sur leur compacte.
La marque à l'hélice débarque sur le segment 7 ans après les autres
7 ans plus tard, BMW a fini par s’aligner sur ses rivales au début de cette année et l’arrivée sur le marché, juste avant le confinement, de cette Série 2 Gran Coupé. Un lancement dont nous vous avions entretenu à l’occasion de l’essai de la version 220D qui, avec les 216D et 218D constitue l’offre diesel du modèle. Mais étrangement, au lancement, deux moteurs essence seulement se logeaient également sous le capot de cette berline : la sportive 231i de 306 ch et la beaucoup moins puissante 218i de 140 ch. Heureusement, une troisième motorisation vient se greffer au milieu de ce troupeau de sans-plomb. Il s’agit du 4 cylindres 220i de 178 ch. Il entrera en production au mois de novembre. En attendant, nous avons pris le volant du petit 140 ch. L’entrée de gamme suffirait-elle à combler les amateurs de sportivité mesurée ? En attendant de le savoir, petit tour du propriétaire d’un coupé qui n’en est pas un, et d’une berline qui n’en est pas tout à fait une.
Car cette Gran Coupé répond aux règles désormais éprouvées de la berline coupé : un profil arrière plus horizontal que les tri corps habituelles et l'absence de montants aux portières censée donner une allure sportive à l'affaire. Mais, malgré cette allure et le fait qu'elle descende en droite ligne de la compacte Série 1, elle a l'air grande cette petite berline. Et pourtant, avec 4,53 m elle est plus courte que ses principales rivales, les Mercedes CLA et l'Audi A4 berline. Cette impression d'avoir affaire à une auto plus longue qu'elle n'en a l'air n'est pas liée à sa hauteur de 1,42 m de haut, à peine 1 cm de moins que la Série 1 dont elle dérive. Ce sentiment de grandeur est plutôt lié au style général qui, même s'il ne risque pas de remporter le Nobel du design (et se contente du prix très franco-français de plus belle voiture de l'année), a au moins le mérite de lui donner cet effet de rallonge. Une rallonge (elle mesure 20 cm de plus que sa petite sœur) qui permet de voir son coffre gonfler. Il voit sa contenance progresser de 50 l par rapport à la Série 1 et culminer à 460 l. De quoi caser les bagages des occupants. Mais s'ils sont grands et assis à l'arrière, ils risquent de voyager dans de plus mauvaises conditions que leurs malles, puisqu'ils passeront leur excursion pliés en deux en raison d'une garde au toit ultra-basse aux places arrière.
Une ergonomie parfaite, comme d'habitude
À l'avant, évidemment, les occupants sont bien mieux traités, surtout le conducteur. Les commandes, logiquement semblables à celles de la Série 1 sont dirigées vers lui. Le bon vieux piano BMW et son ergonomie remarquable placent les différentes touches sous les doigts du conducteur sans qu'il n'ait besoin de se déconcentrer. Une science de l'ergonomie dans laquelle le Bavarois excelle, même si c'est parfois au détriment de l'esthétique. Devant ce conducteur, le tableau de bord est numérique et l'écran multimédia s'étale sur 10 pouces. il est digital, mais, selon la finition, il peut également être commandé d'un geste de la main sans même toucher l'écran, pour augmenter le son ou changer de musique. C'est une technologie parfaitement inutile, mais qui a le mérite d'épater les passagers. En prime, cette planche de bord, comme l'ensemble de l'habitacle, est parfaitement assemblée, avec des matériaux au top.
Mais une fois posées les qualités et les défauts ergonomiques et pratiques de cette auto, il est temps de vérifier ce qui, finalement, justifie encore et toujours l'achat d'une BMW : le plaisir de conduire. Sauf que sur le papier, il n'est pas au rendez-vous. C'est une traction et si l'on y ajoute les données de ce moteur de ce modèle d'entrée de gamme on trouve le portrait-robot d'un épouvantail à même de faire fuir les amateurs. 3 cylindres, 1,5 l, et 140 ch : la messe est dite. Avant de partir en courant, prenons néanmoins le volant. Bon d'accord, la finition de ce modèle d'essai est siglée "M Sport". Mais des sigles ici et là, une sortie d'échappement, un volant et des sièges spécifiques ne font pas plus le bolide qu'une hirondelle n'amène les beaux jours. La suspension pilotée "direct drive" et la boîte auto double embrayage Steptronic 7 rapports made in Getrag ? C'est déjà mieux. Et de s'apercevoir rapidement que non seulement l'ensemble est cohérent, mais qu'il redonne le sourire aux pessimistes qui pensaient que cet attelage n'était pas digne de Munich.
Comme Kirikou, ce moteur n'est pas grand, mais il est vaillant
Car si ce bloc se fait tout petit, il est plein de bonne volonté. À l'image de Kirikou, le personnage du dessin animé de Michel Ocelot, "il n'est pas grand, mais il est vaillant". Ses 140 ch répondent présents, grâce au couple de 220 Nm déployé dès les premiers tr/minutes. Le moteur grimpe gentiment dans les tours sans se faire prier,. Et même si les accélérations sont forcément limitées par la puissance de l'engin et les 1 375 kg de l'auto, cette Série 2 s'offre un 0/100 km/h en 8,7s. Rien de démentiel bien sûr, mais rien non plus de rédhibitoire. De plus, le travail effectué sur l'acoustique du moteur rajoute un plaisir déjà réel même sans cette mélodie. Côté suspension en revanche, l'on est en droit de se poser la question de l'utilité de sa sophistication. En mode "confort" elle offre un compromis assez parfait, mais en poussant le bouton jusqu'au mode "sport", la voiture et ses passagers subissent des trépidations parfaitement inutiles. Les liaisons au sol n'en sont pas dégradées et la voiture ne rebondit pas sur la route, mais la sécheresse de ce mode le rend plutôt antipathique.
La tradition maison est donc respectée : le plaisir est compris dans le prix de vente (élevé), même si les 140 ch de l'auto montrent vite leurs limites. En prime, ses 111g l'exonèrent de malus et sa conso ne dépasse pas les 7 l, même sans se traîner dans les méandres de l'écoconduite. Évidemment, l'abandon de la propulsion sur les petits modèles de la marque constituera à jamais un crève-cœur, mais cette Série 2 enroule les virages et l'on attend toujours impatiemment le suivant à son volant dont le maniement et la justesse de direction restent de très haut niveau.
Chiffres clés *
- Longueur : 4,52 m
- Largeur : 1,80 m
- Hauteur : 1,42 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 430 l / NC
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 143 g/km
- Malus : 170 €
- Date de commercialisation du modèle : Octobre 2019
* pour la version (F44) GRAN COUPE 218I M SPORT AUTO 7.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
Photos (21)
Sommaire
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération