Essai - Peugeot 5008 BlueHdi 180 EAT8 : une nouvelle boîte

Ils sont partout ! Les SUV ont aussi supplanté les bons vieux monospaces dans le domaine du transport de troupes. Dorénavant, lorsqu’il s’agit de déplacer 7 personnes, ce n’est plus au Renault Grand Scénic que les Français pensent mais au Peugeot 5008.

Avec une rampe de lancement aussi brillante que le 3008 dont il découle, le modèle du Lion a rapidement pris le leadership sur son marché domestique. Il a d’ailleurs été rejoint par plusieurs petits camarades du groupe Volkswagen qui ont procédé de la même manière : rallonger la carrosserie d’un SUV existant et lui offrir deux places supplémentaires, à l’image du Tiguan Allspace, du Skoda Kodiaq et du prochain Seat Tarraco.

A peine un an après son lancement, le 5008 profite déjà de la nouvelle boîte de vitesses EAT8 actuellement en plein déploiement sur l’ensemble de la gamme (308, 508, etc.). Cette dernière a pour objectif principal de favoriser la baisse des taux de rejets et de répondre facilement aux nouvelles normes de dépollution Euro 6C qui entrent en vigueur au 1er septembre 2018.

Cette boîte douce et rapide encaisse plutôt bien le couple (400 Nm) du gros 2.0 BlueHdi 180 de cette version haut de gamme GT, mais la valeur ajoutée par rapport à son prédécesseur est minime. Le gain de 7% de carburant annoncé par Peugeot n’est absolument pas visible sur le ticket de caisse puisque nous aurons relevé une moyenne de 6,6 l/100 km durant notre essai contre 6,8 l/ 100 km pour son devancier, ce qui reste flatteur. Son arrivée n’impacte pas non plus le placement du 5008 dans la grille du bonus/malus puisqu’avec 124 g de CO2/km, il écope d’une minuscule pénalité de 90 €.

Cette nouvelle boîte ne bouleverse en rien la physionomie de conduite du français qui, dans cette version 180 ch, conserve des relances musclées et une belle allonge. Cette boîte à verrouillage électrique est en revanche plus paresseuse lorsqu’il s’agit de passer en marche arrière. Elle met un peu trop de temps à notre goût à s’enclencher, ce qui s’avère problématique pour effectuer une manœuvre rapide.

Le comportement routier est dans la lignée du 3008. Le français est précis, confortable et extrêmement bien maintenu quand il s’agit d’attaquer les courbes. L’allongement de l’empattement réduit naturellement l’agilité du véhicule mais le train avant incisif et le petit volant atténuent cette sensation. On salue également l’amortissement de très haute volée, qui garantit au conducteur un confort général très soigné, et ce malgré une monte pneumatique de 19’’. De manière générale, il se positionne comme un excellent voyageur. Enfin, le problème de visibilité sur le I-Cockpit (compteur) persiste. Malgré différents réglages, les grands gabarits auront face au regard la jante du volant plutôt que les informations de conduite.

Face à la concurrence, la motorisation et le châssis du 5008 sont à la hauteur. Toutefois, les possibilités d’amélioration sont plus limitées. Par exemple, il ne peut bénéficier d’une transmission intégrale, de suspensions pneumatiques ou encore d’un système de conduite semi-autonome, à l’inverse du Volkswagen Tiguan Allspace par exemple.

A vivre, le 5008 est un bonheur. Il offre beaucoup de place à l’arrière ainsi qu’une excellente modularité composée de trois sièges indépendants aux dossiers réglables. Le coffre est digne d’une soute d’Airbus avec un volume qui oscille de 780 à 1 940 litres. Des valeurs parmi les meilleures de son segment. En ce qui concerne les deux places supplémentaires, il ne s’agit pas de strapontins mais de sièges capables d’accueillir un adulte de taille moyenne avec un niveau de confort correct. Ces derniers sont escamotables dans le plancher et peuvent même s'extraire pour augmenter le volume de coffre.