Essai - Volkswagen T-Roc : intentions fratricides
Voilà plus de 40 ans que la Golf est le pilier de la gamme Volkswagen, et l'indéboulonnable patronne de sa catégorie. Elle a imposé de nouveaux standards, tirés les autres constructeurs vers le haut et est invariablement la cible à abattre. Et si celui qui mettait fin à son règne était un ennemi venu de l'intérieur ! ? Premier élément de réponse avec l’essai du T-Roc TSI 190 ch.
EN BREF
1er crossover urbain de VW
à partir de 21 990 €
A ce jour, la mode du SUV ne semble pas vouloir s'essouffler et continue à tout écraser sur son passage. Le conducteur de ce début de troisième millénaire, c'est du SUV qu'il veut, de toutes formes, de toutes tailles, y compris dans le segment de la sacro-sainte Golf. Mais la chance de cette dernière jusque-là, c'est que la clientèle de Volkswagen est une des plus fidèles, et que le constructeur ne proposait pas encore de réelle alternative SUV à son enfant prodige. Le Tiguan ? Un peu trop grand. Mais voici qu'arrive le T-Roc, qui présente les bonnes dimensions et coche à peu près toutes les cases que désirent les "Volkswagenistes". Portrait d'un tireur d'élite…
Commençons par le look de ce nouveau venu. Un look assez remarquable en général, et surtout incroyablement osé de la part d'une marque qui ne nous a pas habitués à cela. Une face expressive voire agressive, un profil tendance coupé, une robe bicolore, le tout saupoudré de quelques détails d'un indiscutable modernisme… Si on avait voulu faire passer la Golf pour une vieille conservatrice décatie, on ne s'y serait pas pris autrement ! Et en même temps, le design n'a rien de caricaturalement "jeune", ni de racoleur. Mais les regards des passants lors de notre essai ne trompaient pas : le public accroche bien. Bref, pour le T-Roc, c'est un premier tir dans le mille !
En passant à bord, on se dit que la seconde cartouche est prête. Là où l'habitacle d'une Golf semble à peu près figé depuis les années 90, celui du T-Roc est 21 siècle en plein. Et si l'avenir montre que le tir ne fait pas exactement mouche, ce sera la preuve que ce sont bien les clients traditionnels de la marque qui sont… trop traditionalistes, et préfèrent le conservatisme de la Golf. Car pour nous, l'ambiance dans le T-Roc est vraiment plus joyeuse, plus fun. Par exemple, c'est, avec celui de la Beetle, de certains Transporter et depuis peu de la Polo, le seul habitacle Volkswagen dont la planche de bord présente… devinez quoi… des couleurs ! Voilà la petite folie que s'offre le T-Roc, qui par ailleurs équilibre et rassure les fans de la marque avec une mise en forme plutôt classique et sobre. Bilan : un compromis très bien dosé. Un autre tir parfait !
Après le regard, le toucher. Et là, on sent souffler un vent qui pourrait dévier la balle. Nous le disions plus haut, la Golf a imposé de nouveaux standards et si nos constructeurs nationaux sont passés des plastiques Kinder Surprise aux choses plus sérieuses, c'est grâce à elle. Mais que voit-on aujourd'hui ? Arrière toute. Le T-Roc tourne le dos à la quasi-obligation des plastiques moussés et autres matériaux flatteurs. Retour aux plastiques durs (mais manifestement très costauds) partout à bord. Scandaleux ? Une balle dans les airs ? Pas si sûr… Car en fait, nous avons souvent trouvé un peu exagérée cette obsession de la "qualité perçue" jusque dans les segments les plus modestes. Obsession qui augmente le poids de la voiture, fait grimper la facture, n'est pas très sensée d'un point de vue environnemental et qui, tout compte fait, a un impact anecdotique sur le succès d'une voiture. C'est encore plus vrai aujourd'hui que le client préfère sûrement un moteur plus propre ou de quoi brancher son smartphone plutôt qu'une planche de bord qui lui ferait dire "Mmmh, c'est doux". Bref, ça ressemble à un nouveau bon calcul de Volkswagen, et nous sommes prêts à parier que dans moins longtemps que cela, d'autres constructeurs suivront.
Les places arrière ? Bon, c'est moins bien que dans la Golf. Quand votre serviteur mesurant 1,90 mètre règle le siège conducteur comme il se doit, il est mal installé derrière lui-même. Mais au moins ne touche-t-il pas le toit avec la tête, ce qu'aurait pu faire craindre la ligne plongeante du pavillon. Enfin un tir manqué ? Eh bien non ! Car honnêtement, le T-Roc a-t-il vocation à être le minibus de l'équipe de France de basket ? Non, plutôt à être une familiale. Or en général, les membres d'une famille ne mesurent pas tous 1,90 mètre. Par contre, les familles ont besoin de volume pour transporter leurs petites affaires. Et voilà où le T-Roc, aussi encombrant qu'une Golf mais moins habitable à l'arrière, fait la différence : 445 litres de coffre, contre 380 pour la Golf. Il presse la détente et… oui : à nouveau en plein centre !
Chiffres clés *
- Longueur : 4,23 m
- Largeur : 1,81 m
- Hauteur : 1,54 m
- Nombre de places : 5 places
- Volume du coffre : 445 l / 1 290 l
- Boite de vitesse : Auto. à 7 rapports
- Carburant : Essence
- Taux d'émission de CO2 : 155 g/km
- Bonus / Malus : NC
- Date de commercialisation du modèle : Novembre 2017
* A titre d'exemple pour la version 2.0 TSI 190 CARAT 4MOTION DSG7.
Le bonus / malus affiché est celui en vigueur au moment de la publication de l'article.
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