Les Français et les voitures d'occasion : une histoire de "Je t'aime, moi non plus"
Année après années, le rapport entre achats de voiture neuves et d'occasion est toujours le même. Il se vend presque 3 fois plus des secondes que des premières ! Un plébiscite donc… Mais un achat où se mêlent craintes de vice caché et désir de bonnes affaires, choix pléthorique et arnaques potentielles. Le site d'annonce La Centrale et Opinion Way décryptent en une grande enquête le rapport des Français avec le monde de l'occasion. Revue de détail.
Cette étude, réalisée par Opinion way pour La Centrale part de plusieurs constats. Nous l'avons dit en préambule, le marché de l'occasion représente presque 3 fois celui du neuf. C'est donc une évidence qu'il est important de l'étudier et de connaître les motivations et craintes des acheteurs sur ce marché. Mais également, les usages ont changé. La facilité du web, les arnaques qui s'y sont développées, tout cela concourt à rendre nerveux les acheteurs comme les vendeurs.
La Centrale (rappelons ici que Caradisiac et cet acteur historique de la petite annonce font partie du même groupe) a donc voulu sonder les Français concernant leur vision du marché de l'automobile d'occasion, les motivations, craintes et besoins de se rassurer par rapport à l'achat d'une seconde main. Mais aussi concernant leurs critères, souhaits, et appréhensions concernant à la fois les annonces et les vendeurs. Il en ressort quelques informations intéressantes…
Raisons de craquer : état, décote des neuves, disponibilité
Par exemple, concernant les raisons d'achat. En dehors du prix bien sûr, 62 % des Français pensent qu'une voiture d'occasion peut être dans un état proche du neuf, et 52 % trouvent que la décote trop rapide des voitures neuves peut les pousser à acheter en seconde main. Pour 30 % des sondés, la disponibilité immédiate du véhicule joue dans leur décision.
À la question : "Diriez-vous qu'acheter une voiture d'occasion permet d'acquérir un véhicule plus haut de gamme qu'un véhicule neuf pour le même budget… ?", 75 % des personnes interrogées répondent par l'affirmative. Encore une bonne raison pour craquer pour une occasion.
Mais également, 66 % des acheteurs potentiels pensent qu'acheter une occasion est le meilleur moyen de faire une bonne affaire, et 83 % affirment qu'il est facile de trouver un site web ou un magazine de qualité de petites annonces automobiles.
Craintes : arnaques, absence de recours, historique difficile à retracer
Concernant les angoisses les plus répandues, les Français sont clairs. Ils sont 70 % à penser ne pas être capables d'identifier un vice caché, 50 % craignent de passer à côté d'un accident antérieur ou de ne pouvoir vérifier le kilométrage, par peur de ne pouvoir retracer correctement l'historique du véhicule. Enfin, 48 % pensent qu'il sera difficile d'avoir un recours en cas de litige.
Parallèlement, 84 % des personnes interrogées pensent que les arnaques sont nombreuses sur le marché de l'occasion, 83 % pensent qu'il faut s'y connaître, 79 % qu'il est risqué d'acheter une seconde main à un particulier.
À l’opposé, seulement 29 % des participants pensent qu'il est risqué d'acheter auprès d'un professionnel.
(En réalité, il est aussi risqué d'acheter auprès de l'un qu'auprès de l'autre, en tout cas au niveau de la fiabilité et des vices cachés, NDLR).
Le match professionnels/particuliers
Les Français plébiscitent l'achat à un professionnel pour avoir les meilleures garanties (83 %), pour acheter un véhicule en meilleur état et mieux entretenu (80 %), pour un achat plus simple (77 %). Par contre, les annonces sur internet sont applaudies par rapport au plus grand choix proposé (54 %) et surtout, pour des prix qui sont considérés comme plus intéressant que chez les professionnels (57 %)
Une affaire de confiance
Que le vendeur soit professionnel ou particulier, la confiance est un critère essentiel, le seul qui puisse faire basculer la décision d'achat. Car si aujourd'hui tout le monde consulte internet pour se renseigner sur l'achat d'une occasion et pour consulter les annonces, l'étape du passage "au réel" reste cruciale.
Ainsi, concernant les vendeurs, les acheteurs d'occasion considèrent important le mode de paiement qu'ils demandent (à 85 %). Pas une surprise, sachant que les arnaques arrivent le plus souvent à ce niveau. Mais plus surprenant, on remarque que des critères très subjectifs entrent en ligne de compte. Par exemple 85 % des Français accordent une grande importance à la tonalité et à la qualité des échanges avec le vendeur (à l'oral comme à l'écrit), 83 % au lieu de rendez-vous qui est proposé (dans un lieu public, chez le vendeur, chez soi), 82 % à la distance géographique, 79 % au fait tout simplement de pouvoir discuter de vive voix par téléphone.
Comme quoi rien ne remplace le contact réel.
Site généraliste ou spécialisé ?
La perception des Français concernant les sites dits "généralistes", comme leboncoin ou paruvendu, et ceux dits "spécialisés" comme L'argus ou La Centrale est diamétralement opposée.
Concernant les sites généralistes, ils sont 44 % à penser qu'ils contiennent des informations fiables, 43 % qu'ils sont suffisamment complets et 25 % seulement que les annonces sont suffisamment contrôlées avant la mise en ligne.
Pour les sites spécialisés, ces chiffres grimpent respectivement à 75 %, 74 % et 66 %. Des écarts énormes, qui montrent, selon le prisme par lequel on les regarde, soit que les sites généralistes ont perdu la bataille de la confiance, soit que les sites spécialisés ont réussi, par leur professionnalisme et la sécurité qu'ils offrent, à rassurer les acheteurs comme les vendeurs.
Un constat à nuancer lorsque l'on voit l'efficacité de sites comme le bon coin. C’est-à-dire qu'ils entraînent une certaine défiance, mais qu'on ne peut s'en passer. Il faut juste apprendre à faire le tri.
L'étude Opinion Way pour La Centrale a été réalisée du 12 au 15 février 2016, selon la méthode des quotas, sur un échantillon de 1 004 personnes en France et 1 074 personnes en Bretagne.
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