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La pluie est finalement arrivée à la fin de ce premier jour à Estoril, pour un plateau Moto 2 qui a donc été le premier à la braver. Du moins en partie car seulement une quinzaine de pilotes s'est risquée à affronter ces éléments, les autres préférant rester au box pour à la fois préserver le quota de pneus pluie et la santé, une chute étant si vite arrivée.

Meilleur chrono du matin, Marco Simoncelli a remis ça après la pause-déjeuner dans ce Grand Prix du Portugal Moto GP qui n'a pas encore connu la pluie pourtant annoncée. L'Italien de chez Gresini a été impeccable et plein d'autorité en s'imposant au spécialiste d'Estoril et champion du monde en titre Jorge Lorenzo dans une seconde séance libre au résultat extrêmement serré.

Ébranlé par le tout récent décès de son frère qu'un accident de la circulation lui a enlevé au Japon, Yuki Takahashi a néanmoins affronté la piste d'Estoril pour enlever le meilleur chrono de la première séance d'essai libre du Moto 2.

Avant de mettre les roues de sa Honda sur le bitume d'Estoril , Marco Simoncelli avait déclaré que se retrouver aux avant-postes à Jerez lui avait donné le goût de la victoire et le désir irrépressible de recommencer.

Leader du championnat après deux courses, le protégé du clan Rossi, Andrea Iannone, n'a pourtant encore connu aucune victoire sur le sec en cette entame de campagne qui l'a cependant mis à chaque occasion sur le podium. La faute à des qualifications très timides qui lui ont interdit jusque là d'accéder au top 10 de la grille de départ.

Estoril n'est pas un rendez-vous anodin pour Toni Elias. En 2006, poussé vers la sortie, il avait réussi à sauver sa tête en remportant une éclatante victoire au retentissement historique.

Le pilote moto est dur au mal, mais peut être que les Britanniques sont encore un peu plus fêlés que les autres. C'est du moins ce que l'on pourrait penser en lisant la déclaration d'un Sam Lowes qui a pétrifié à Assen tout le paddock du Superbike après sa violente chute dans une course de Supersport pour le coup interrompue au drapeau rouge.

A Jerez, sous la pluie, il a mené la course avant de partir à la faute. De quoi avoir des regrets, mais cette aventure espagnole a réveillé des appétits chez un Marco Simoncelli maintenant bien installé chez Gresini et qui sait que le ciel lusitanien peut lui donner une nouvelle opportunité de briller.

Il arrive sur son terrain favori en leader du championnat après avoir triomphé sous la pluie d'un tracé de Jerez qui, a contrario, ne l'avait jusque là pas vraiment favorisé. Mais Estoril, Jorge Lorenzo connait. Jugez-en: en trois ans, trois positions de pointe et trois victoires !

Il est des périodes noires qui semblent ne jamais finir. Comme si le sort s'acharnait tant et plus pour mieux révéler la fragilité de l'instant. Beaucoup, au Japon, portent le deuil de quelqu'un, mais la catastrophe passée, avec le sentiment d'avoir été miraculeusement épargné, rien n'est pour autant acquis.