2. Paquebot de croisière

Lorsque l’on prend le volant d’une voiture mesurant quasiment 5 m de long, parcourir les rues d’un centre-ville n’est pas l’exercice auquel on pense en premier. Pourtant, c’est bien ainsi que débute, ou presque, notre essai de la Mazda 6e. En effet, après nous être extirpé d’une zone industrielle au bitume impeccable, nous voici dans le centre d’une petite ville aux abords de Düsseldorf, en Allemagne.
Dire que ce n’est pas le terrain de jeu favori de cette berline a tout d’un poncif. Pourtant, hormis son gabarit inadapté et des contours pas toujours faciles à appréhender, cette nipponne s’est montrée souple dans l’exercice des freinages/redémarrages. Même le confort s’est montré fort acceptable alors que les rues étaient presque toutes revêtues de pavés. Voilà donc une séance de roulage qui débute sous les meilleurs auspices.
Comme toujours lorsqu’il s’agit de prendre le volant d’une auto aux gênes chinois, nous ne savons guère à quoi nous attendre. Si les progrès réalisés ces dernières années par les ingénieurs officiant sur le premier marché mondial ont été spectaculaires, rares sont encore leurs autos capables de rivaliser réellement avec les meilleurs produits européens.

Plusieurs heures à parcourir des routes au dénivelé parfois important et dont les rayons des courbes frôlent souvent les 360° ont suffi à nous rassurer. Cette Mazda est bien née. La présence de pneumatiques Michelin sur les exemplaires destinés au marché français n’est sans doute pas étrangère à la sensation de sérénité qui se dégage de la conduite, y compris si l’on hausse un peu le rythme. Sauf à vraiment faire preuve de trop d’optimisme (ou d’inconscience ?), la 6e reste accrochée au bitume en toutes circonstances. L’amortissement parvient alors à maintenir les mouvements de caisse, mais il se montre moins remarquable sur les zones où l’asphalte est en piteux état. Cette Mazda n’est pourtant jamais inconfortable.
De même, si son comportement routier est parfaitement serein, ni le train avant, ni la direction ne se montrent suffisamment incisifs pour que l’on puisse ressentir la moindre once de plaisir de conduite. À l’instar de la majeure partie de la production automobile actuelle, la Mazda 6e n’est pas désagréable à conduire, elle ne délivre juste pas d’émotions. Il ne faut pas non plus compter sur les performances pour donner le sourire, car, avec plus de 2 tonnes à vide à tracter, les 258 ch et 320 Nm ont fort à faire.
S’il est un point sur lequel les constructeurs chinois se montrent souvent très optimistes, c’est l’autonomie de leurs voitures électriques. Visiblement, cette berline a davantage hérité de la rigueur japonaise que de "l’enthousiasme" chinois. Ainsi, si Mazda annonce, pour la variante de 68,8 kWh, une consommation moyenne de 16,6 kWh/100 km, à l’issue de notre essai, où nous n’avons pas ménagé outre mesure notre voiture, l’appétit de cette dernière s’est élevé à 17 kWh/100 km. Viser les 400 km entre deux recharges semble donc parfaitement réaliste.
Il faudra, bien sûr, compter sur une centaine de kilomètres en moins sur autoroute. Mais la Mazda 6e gagne tout de même ses galons de routière sur ce terrain grâce au silence qui règne à bord, malgré la présence de vitres de portes sans encadrement. S’il y a toutefois un point sur lequel les ingénieurs seraient bien inspirés de revoir leur copie, c’est sur la fermeté, ou plutôt le manque de fermeté, de la direction qui donne parfois une impression de flou assez désagréable.
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