2. Questions/Réponses sur la carrière de Mig

La moto est une grande partie de sa vie et Fabrice Miguet se rappel au bon souvenir, de ces premières années. Une histoire qu'il commente tout en se replongeant dans un paquet de photos ressorti pour l'occasion. Dans sa collection, plusieurs photos lui tiennent à cœur notamment une où l'on retrouve Barry Sheene assis à ses cotés.

Comment t'es-tu retrouvé sur une moto de course ?

"Bien avant de monter sur une moto de course j'ai roulé sur la route, mais je trouvais que je roulais trop vite et que j'étais un peu énervé, la seule issue était de passer par la course et les circuits."

A quel age as-tu fait ta première course ?

"A 22 ans en 1991, j'ai fait deux courses en coupe Kawasaki. Ensuite en 1992, 93 et 94 j'ai fait quelques courses en Promosport. Mon premier Tourist Trophy, je le fais en 1999. Là sur l'île de Man tout le monde me doublait. Je découvrais tout le circuit, mais je voulais cette découverte. Je n'étais pas venu huit ou quinze jours plus tôt pour découvrir le parcours je voulais que ce soit une véritable découverte pendant les essais officiels. Je voulais garder ce plaisir. Le TT, c'est pour me défouler."

En 1999 Tu as aussi participé à une course à Chimay en Belgique, tu aime déjà les courses sur route ?

"J'aime les sensations que ces circuits m'apportent. Le danger ne m'obsède pas sinon tu ne pourrais pas rouler."

A propos de danger sur le TT, tu en connais l'histoire de ce danger.

"Je suis conscient du risque, tu apprends à conduire avec la « résonabilité » selon l'endroit du circuit ou tu te trouves. Quand j'entends dire que les pilotes sont cinglés au TT, il faut au contraire beaucoup réfléchir sinon tu ne fais pas long feu. Il n'y a pas le droit à l'erreur n'importe ou. Cette année les plus rapides prenaient 206 Miles (330 km/h)."

Tu traverses des villages à plus de 200, ça doit être impressionnant.

"Ce n'est pas impressionnant puisque c'est toi qui le fait, cela procure des sensations c'est différent."

Les 60 kms du TT, tu dois les connaitre par cœur ?

"Oui, chaque trou, chaque bosse, il faut savoir qu'au Tourist Trophy on s'inscrit dans plusieurs catégories. Pour moi, c'est Superstock, Superbike et Sénior. Il y a 6 jours d'essais, on fait nos tours d'essais dans chaque catégorie, je fais plus de 20 tours d'essais avant la course et en course c'est quatre tours par catégorie, on roule énormément, en tout, on fait plus de 2000 kms."

Ton meilleur résultat au TT c'est en 2003 ou tu pointes au 17ème rang.

"Oui, je m'intéresse peu au résultat mais en 2003 je fais 17ème avec une 1000 GSXR. (Ndlr : Il faut savoir qu'il y a à peu près une quinzaine de motos d'usine chaque année, ça donne une idée du pilotage du client.)"

En 2004 et 2005, tu roule Français puisque tu te retrouve sur une Voxan.

"Oui sur une 1000 Voxan de 100 chevaux moteur d'origine et au TT je perdais une seconde au kilomètre par rapport aux autres 1000cc de 180 CV"

Tu as aussi participé aux 24 heures du Mans ?

"Oui, la première fois on abandonne sur bris de la boite de vitesse et en 2001 on le refait avec une bonne moto. Mais un de mes coéquipiers tombe deux fois avec la moto, nous n'avions plus de carénage de rechange : abandon."

Tu as voulu aller courir en Estonie une fois, pas triste.

"En fait on voulait partir trois mois, faire le Northwest, le Grand Prix d'Ulster, le TT et l'Estonie. Mais on a cassé le moteur du camion qui à Calais. Un copain du Mans a bien voulu me prêter un camion pour un mois. Nous sommes revenus au Mans en train puis repartis et arrivés à temps pour le Northwest. Mais nous n'avons pas pu monter jusqu'en Estonie après le TT."

En 2004, tu tentes les 200 Miles de Daytona, un grand moment ?

"Folklorique même. J'avais envoyé une caisse avec deux motos sur place. Pour la récupération des motos, les négociations de dates s'étaient faites par téléphone. Arrivé sur place, j'ai appris que les motos ne seraient dédouanées que le jeudi, le contrôle technique avait lieu le mercredi, la veille. Je me suis donc mis à chercher une moto sur place. Je me suis d'abord adressé aux grosses concessions, pas nécessairement la meilleure idée. A force de chercher, je trouve une moto accidentée dans une casse, c'était le lundi, rien que le patron des lieux valait le déplacement. Le « deal » était simple, on lui remontait la moto, il nous la prêtait. J'ai acheté un carénage, il nous a trouvé une ligne d'échappement, nous avons travaillé jour et nuit et le mercredi, je présentais la moto au contrôle technique. Résultat pas qualifié, mais expérience inoubliable."

Et cette année, tu as fait le TT ?

"Oui, mais j'ai cassé le moteur de la moto aux essais et j'ai du retrouvé une moto sur place. J'ai repris le carénage de la moto cassée et je suis parti en course. A l'arrivé je termine 30ème. (ndlr : 1h 57min et 31s pour faire 6 tours de 60km !!)"

Un grand merci à Fabrice qui nous a reçu, et à Mathieu pour les photos.