Renault-Nissan : l'État souhaiterait une fusion
Lors d'une rencontre avec des responsables japonais à Tokyo, des représentants du gouvernement français ont mis sur la table la demande d'une fusion. Le Président de la République y serait favorable.
L'État ayant lâché Ghosn, il prépare activement la suite. Une nouvelle direction pour le groupe Renault devrait être mise en place très prochainement, avec peut-être un duo composé de Jean-Dominique Senard, actuel patron de Michelin, et Thierry Bolloré, qui est depuis le printemps le directeur général adjoint du Losange.
Mais le gouvernement se soucie surtout de l'avenir de l'Alliance et de sa gestion. La sortie de route de Ghosn met en danger la coopération, le franco-libanais apparaissant comme l'élément sans lequel tout s'effondre. Sa mise à l'écart pourrait bien déclencher une bataille du pouvoir entre les Français et les Japonais. Du côté de Nissan, on veut prendre du poids, en lien avec le statut de plus gros vendeur de l'Alliance.
Mais l'État français, principal actionnaire de Renault, veut qu'un Français soit toujours aux commandes de l'Alliance. Le Losange, qui a sauvé Nissan d'une faillite en 1999, détient 43 % de Nissan. Ce dernier détient 15 % de Renault, mais sans droit de vote à l'assemblée générale.
Pour tâter le terrain sur l'avenir de l'Alliance, le gouvernement a envoyé des représentants à Tokyo, notamment Martin Vial, directeur général de l'Agence des participations de l'État. Et selon l'agence de presse japonaise Kyodo, ceux-ci ont exhorté le Japon à envisager une fusion entre Renault et Nissan. Kyodo affirme par ailleurs qu'Emmanuel Macron serait favorable à un tel scénario.
Cette semaine, dans une interview donnée aux Echos, le patron de Nissan avait fait savoir qu'il était contre la fusion. Lorsque Carlos Ghosn avait été maintenu à son poste de PDG de Renault en 2018, l'État lui avait donné pour mission prioritaire de solidifier les liens de l'Alliance. La fusion était une des pistes sur le long terme. Certains pensent que les Japonais l'ont mis hors jeu en l'arrêtant pour l'éviter.
Mise à jour 17h > Bruno Le Maire, Ministre de l'Économie, a déclaré lors de son déplacement en Égypte que le scénario d'une fusion "n'est pas sur la table". Il a ajouté : "Ce qui est sur la table aujourd'hui, c'est la gouvernance de Renault".
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