Renault Scenic 4 : comment expliquer ses mauvais chiffres de ventes ?
Lancé début octobre 2016, le Renault Scenic 4 enregistre des chiffres de vente plutôt décevants. C'est pourtant un véhicule qui ne manque pas de qualités, du coup d'où vient le problème ?
Belle ligne, pratique, modulable, bien équipé et affiché à des tarifs raisonnables, le Renault Scenic de quatrième génération a remporté tous les suffrages lors de nos essais, enregistrant des notes de 15/20 lors de sa présentation, 15,1 pour son cœur de gamme dCi 110 et même 15,3 pour sa version à micro-hybridation, et remportant son premier comparatif contre la Volkswagen Golf Sportsvan et le Citroën C4 Picasso. Même constat pour sa version allongée le Grand Scénic avec un 15,5 lors de notre premier essai et une victoire face au Grand C4 Picasso. Pourtant, les statistiques d'immatriculation ne suivent pas. Ainsi sur les deux premiers mois de l'année 2017 et alors qu'il est sorti précisément le 13 octobre 2016, un total de seulement 2 366 unités s'est écoulé en France, reléguant le Scenic à la 31e place du classement toutes catégories confondues quand son rival aux chevrons, pourtant en perte de vitesse, demeure à la 10e place avec 6 006 unités, et quand 5 322 Scenic 3 trouvaient preneurs sur la même période l'année dernière. Comment expliquer un tel résultat ? On peut déterminer plusieurs explications.
Un changement compliqué de catégorie
En passant de la troisième à la quatrième génération, le Scenic a légèrement changé de catégorie, passant du monospace pur et dur à un crossover se rapprochant d'un SUV, une décision aisément compréhensible tant ce segment est en vogue en ce moment. La dernière mouture garde pourtant toutes ses qualités de familiale, avec une modularité excellente offerte par ses sièges arrière indépendants et un volume de coffre dans la moyenne, à 506 litres dans sa version courte. Mais cela a deux conséquences : déboussoler une clientèle fidèle qui ne se reconnaît plus dans ce nouveau profil sans pour autant en séduire une nouvelle qui avait déjà le Kadjar dans la gamme Renault. À peine cinq centimètres plus long, à 4,45 m, le SUV offre une habitabilité similaire et un volume de coffre supérieur à 527 litres, faisant oublier sa banquette arrière fixe par des tarifs entre 100 et 500 € moins chers à motorisation et niveau de finition identiques.
D'importants stocks de Scenic 3 encore à écouler
Cela peut paraître étonnant, mais près de cinq mois après le lancement de la dernière génération, non seulement des Scenic 3 continuent d'être immatriculés mais les chiffres surpassent largement ceux du Scenic 4, avec 3 456 unités écoulées dans l'Hexagone sur les deux premiers mois de l'année 2017, soit autant de ventes qui pénalisent le nouveau venu.
Des concurrents du Lion aux crocs particulièrement affutés
Ensuite, avec son nouveau statut de crossover, le Scénic a un autre problème qu'il partage avec le Kadjar, c'est d'avoir maintenant comme concurrent le Peugeot 3008. Et le 3008, c'est un rouleau compresseur qui collectionne les distinctions : il vient d'être élu voiture de l'année, et il remporte des notes excellentes dans tous les essais de la presse, que ce soit chez nous ou ailleurs. Et ça se reflète dans les ventes, lui. Sorti cinq jours avant le Scenic 4, il s'est en effet installé à la 7e place des ventes françaises avec 9 610 immatriculations depuis le début de l'année, c’est-à-dire quasiment autant que si on cumule les ventes du Scenic 3, du Scenic 4, du Grand Scenic 4 et du Kadjar sur la même période. Et ce n'est pas fini, parce que le 5008, qui passe lui aussi de la catégorie des monospaces à celle des SUV devenant désormais la version 7 places du 3008, vient à peine d'être lancé et a exclusivement dans sa ligne de mire le Grand Scenic.
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