Route de nuit - BMW M1 par Warhol : huile rehaussée de farine
L’une des Art Cars de BMW a été la victime d’un mouvement d’activistes de l’écologie. Une fois de plus, on s’interroge sur le sens de ces agressions qui touchent les objets d’art. Est-ce vraiment un moyen efficace pour que l’opinion publique prenne conscience de l’urgence des changements de comportement.
Pourquoi n’y ont-ils pas pensé plus tôt ? Le 18 novembre dernier, des militants de Ultima Generazione, mouvement écologiste extrémiste, ont déversé des sacs de farine sur la BMW M1 peinte par Andy Warhol. Cette sublime Art Car est actuellement exposée à la Fabbrica Del Vapore à Milan.
Plus qu’une toile de Van Gogh ou de Vermeer, cette œuvre d’art symbolise tout ce que détestent les écolos les plus radicaux : la M1 exalte la performance, la beauté, le bruit, la vitesse, le gaspillage, le fric, le danger, le plaisir…
Les contestataires ont seulement oublié que cette œuvre avait été réalisée il y a plus de quarante ans et que les valeurs qu’elles expriment sont d’un autre temps. Pilotée aux 24 Heures du Mans 1979 par Marcel Mignot, Hervé Poulain et Manfred Winkelhock, la M1 avait terminé à la sixième place.
Andy Warhol lui-même appartient à une autre époque, celle du pop art des années 1970. Il n’avait pas échappé - en son temps - à la critique en sa qualité d’icône extravagante. Iconoclaste, mondain, frivole, provocateur, il jonglait avec tous les excès et toutes les controverses. Et alors. C’était hier, avant-hier. C’était il y a des lustres.
En 2022, à quoi cela rime d’agresser cette pièce historique sinon de faire un coup médiatique et, pour les agresseurs, de se donner en spectacle et de se montrer sous un jour frénétique et énervé.
Pourquoi s’en prendre à une œuvre exprimant la société des années 1970. Les écolos de base qui se livrent à ces happenings n’ont pas la réponse. Basiques, ils veulent faire du bruit par n’importe quel moyen. Comme quand les talibans détruisaient les trésors antiques.
Ensemble, la BMW M1 et Warhol illustrent un moment précis de l’histoire de l’art. C’est bien là en cela que le geste de contestation paraît dérisoire et hors sujet. Comme toutes les actions perpétrées par des manifestants surexcités, ce geste se résume à du vandalisme primaire et à un mépris de la création artistique.
Dans l’opinion publique, le geste des redresseurs de torts est interprété comme un acte d’une pathétique médiocrité à ranger parmi toutes les actions qui sont menées contre des populations innocentes, étrangères à leurs revendications.
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