Série d’été - comment va… Renault ?
La pause estivale nous permet de dresser un bilan de mi-saison d’activité des principaux constructeurs automobiles, sur fond d’électrification et de pénurie de composants électroniques ralentissant la production et les livraisons. Chaque jour durant les trois premières semaines d’août, Caradisiac s’intéresse ainsi aux principaux acteurs du marché français. Grâce à l’Arkana et la Mégane e-Tech, Renault résiste mieux que pas mal de ses concurrents dans un marché européen toujours impacté par une crise de l’offre, donc en forte baisse.
Malgré ses légères insuffisances côté autonomie, la nouvelle Renault Mégane eTech cartonne dans le classement des meilleures ventes en France. 25 000 commandes ont été enregistrées depuis le lancement commercial en mai dernier, à 75 % sur les versions en haut de gamme, ce qui est très bon pour la marge. Cela dit, comme l’auto vient d’être lancée, ces chiffres sont largement influencés par les commandes des concessionnaires. Ils expliquent sans doute pourquoi Renault a surperformé en juillet dans l’hexagone : dans un marché en baisse de 7,06 %, le losange a progressé de 14,45 %, soit 15 149 ventes en tout et une pénétration de 14,09 %. De janvier à juillet, comptabilisant 142 167 autos immatriculées, le constructeur de chute 14,15 % en phase avec le marché (- 15,31 %).
En revanche, si le marché européen chute de 14 % sur le premier semestre 2022, Renault dégringole de 20,8 % (347 690 ventes), ce qui reste moins violent que les dévissages de VW, Peugeot, Fiat ou encore Citroën.
Renault dispose de bons atouts dans sa gamme, comme l’Arkana. Ce SUV, lancé en 2020, s’est déjà écoulé à plus de 100 000 unités (à 60 % en E-Tech), dont 18 168 de janvier à juillet 2022 en France. De très bons chiffres, puisqu’il s’agit en quelque sorte d’un véhicule de niche, s’agissant d’un coupé. Cela dit, le Peugeot 3008 reste devant.
Autre modèle ayant le vent en poupe, le Captur qui, à 29 733 immatriculations sur 6 mois 2022, devance pour fois le Peugeot 2008 et s’adjuge la cinquième place du marché français. A la seconde, on trouve la Clio qui, elle, ne parvient pas à prendre le dessus sur la Peugeot 208, loin s’en faut : à 37 828 ventes, elle est devancée de près de 15 000 par la sochalienne.
Pour trouver d’autres Renault, il faut plonger à la 13è place, pour tomber sur la Twingo avec ses 13 517 ventes, à la 17 place, où l’on trouve la Mégane (11 591 ventes) et à la 25è où se situe la Zoé (9 077 ventes). Des modèles vieillissants, mais moins que les Kadjar, Grand Scenic et Koleos, qui n’apparaissent plus dans le Top 30 français. L’ex-Régie a donc du pain sur la planche pour raviver sa gamme, et attend avec impatience l’arrivée sur le marché de l’Austral, remplaçant du Kadjar.
Plus globalement, Renault ne peut s'appuyer que sur trois modèles performants commercialement, la Clio, le Captur et l'Arkana, la Mégane E-Tech devant encore faire ses preuves, même si elle semble bien partie. Jadis pionnière sur l'électrique, la marque française s'est fait largement doubler sur ce secteur et doit mettre les bouchées doubles pour rattraper ses concurrents. Elle ne peut plus non plus compter ni sur l'originalité de son design, ni sur des concepts innovants pour faire la différence, alors que cela lui avait énormément profité dans les années 90. Enfin, l'alliance avec Nissan semble affaiblie, ce qui nuit aux synergies techniques actuellement indispensables.
Malgré tout, l’entité Renault Group, qui englobe Renault, Dacia et Alpine maintient son chiffre d’affaires par rapport au premier semestre 2021 (21,1 milliards d’euros). Ce, malgré des ventes mondiales en baisse 11,9 %, en partie à cause de l’arrêt des opérations en Russie. En clair, ce dernier point n’est pas crucial, car le groupe français, comme d’autres, a augmenté sa marge opérationnelle.
Elle s’établit désormais à 988 millions d’euros, soit 4,7 % du CA, soit une progression de 556 millions et 2,6 points face aux six premiers mois 2022. Le groupe estime que la crise des semi-conducteurs lui coûtera 300 000 ventes en 2022. Reste à savoir s'il pourra les récupérer une fois la situation revenue à la normale, vraisemblablement en 2023, sachant que son offre en matière de modèles électriques restera insuffisante.
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