2. Sur la route : lourd, peu agile, mais relativement efficient
Clairement, le RX n'est pas fait pour les spéciales de rallye. Son truc à lui, c'est l'autoroute et les nationales. Un constat équivalent à celui fait pour la version avant restylage.
Pourtant, quelques menues modifications ont été opérées. Rien de révolutionnaire, mais les barres antiroulis ont été majorées d'un millimètre, la structure rigidifiée par des points de soudure plus nombreux, et les suspensions pilotées gèrent mieux les mouvements de caisse. Mais franchement, c'est ténu et le constat volant en main ne peut absolument pas basculer du côté d'un SUV devenu sportif.
Il fait au contraire toujours preuve d'un confort redoutable. Sauf si l'on sélectionne le mode Sport + au sélecteur de conduite. Là, il devient plus ferme et peut même secouer un peu sur mauvaise route. Mais ce n'est pas sa philosophie. Un RX se conduit en normal ou même "éco". Alors, les suspensions filtrent admirablement les aspérités, et autorisent même un certain roulis. Encore une fois donc, il ne faut pas le brusquer.
Et le RX se révèle bien insonorisé. À vitesse stabilisée, seuls quelques rares bruits d'air viennent perturber la quiétude. Et une conduite tranquille ne fait jamais brailler la mécanique. Bien sûr, un enfoncement brusque de la pédale de droite se traduit par un réveil en sursaut de la mécanique, qui mouline comme sait le faire une transmission automatique à variation continue par train épicycloïdal. De même dans les montées. Mais même là, le niveau sonore reste tout à fait soutenable, et c'est de toute façon le bruit plus mélodieux d'un V6 que l'on entend, et pas celui d'un moins agréable 4 cylindres.
Lorsque l'on décide d'exploiter les 313 ch de l'ensemble V6 plus moteurs électriques, un par essieu (167 ch à l'avant, 68 ch à l'arrière, ce qui en fait un vrai 4x4, mais non permanent), on se rend compte que les performances ne sont pas ridicules (7,7 secondes pour le 0 à 100 km/h), même si peu en rapport avec la puissance développée. Il est clair qu'un turbo diesel de 313 ch, chez les concurrents allemands, sera bien plus véloce. Mais on n'a jamais l'impression de manquer de chevaux (encore heureux). Comme déjà dit précédemment toutefois, on réalise que le RX n'est pas fait pour ça. Son poids, supérieur à 2,2 tonnes, se fait très vite sentir, au freinage comme en courbe. Malgré un système de gestion électronique du sous-virage, le RX élargit tout seul comme un grand sa trajectoire dès qu'on passe un peu vite en virage, et l'ESP est très interventionniste. Ou plutôt, il intervient en douceur, mais très (trop ?) tôt. Et la direction ne retransmet que très peu d'information sur le placement des roues ou l'état de la chaussée et de l'adhérence. Pour résumer donc, le RX a l'agilité d'un éléphant sur une branche d'arbre. Ce qui calme vite les ardeurs.
Il faut donc en profiter à train de sénateur, et c'est là qu'il se révèle le plus agréable. C'est aussi dans ces conditions que l'on profite le plus du système hybride. On peut toujours forcer le mode électrique, mais la nature même de l'hybridation de la voiture ne permet que 1 à 1,5 km d'autonomie dans ce mode. Et encore, il ne faut pas dépasser les 65 km/h et si on accélère trop ou qu'une montée se dresse, le thermique redémarre. Mais en se montrant doux avec la pédale de droite, on peut en ville rester de longs moments en mode "EV". Là le silence est total, et la moyenne de consommation descend.
La consommation justement, point important lorsque l'on parle d'un véhicule hybride. Nous avons constaté un peu plus de 11 litres en moyenne sur notre parcours d'essai, en partie montagneux, donc peu avantageux pour le système. Le mini s'est établi à 9,7 litres en conditions de routes de campagne, sans pratiquer d'éco-conduite particulière. C'est à la fois beaucoup, et peu, si l'on considère que nous avons là un engin de 313 ch et 2,2 tonnes, au profil de SUV, avec des roues de 20 pouces. On peut même presque dire que l'efficience est au rendez-vous. Impossible avec un autre SUV de même gabarit, de même poids et essence, de faire mieux. Lors d'un petit "éco run" sur le chemin du retour à l'aéroport, plutôt en descente il faut le reconnaître, nous avons même obtenu un très joli 7,2 litres. Mais au prix d'une allure peu compatible avec une totale absence de coups de klaxon de la part des autres automobilistes.
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