Volkswagen investit (beaucoup) plus dans le diesel et l'essence que dans l'électrique
Le logo TDI est né en 1989, et il n'est manifestement pas près de disparaître. En effet, Matthias Müller a réaffirmé lors de la présentation annuelle des résultats du groupe, que le diesel était une solution d'avenir. Et les investissements le prouvent.
Lors de la conférence de presse du groupe Volkswagen au salon de Genève, le président du directoire Matthias Müller (MM) avait surpris en affirmant que "le diesel allait connaître une renaissance dans un futur proche", qu'il était même "eco-friendly". On peut lui donner en partie raison, du moins en ce qui concerne les émissions de CO2 réduites par rapport aux motorisations essence.
Loin de revenir sur ses propos, le grand manitou du groupe allemand enfonce le clou. Il a affirmé à Berlin, lors de la conférence annuelle présentant les résultats du groupe, que "le diesel n'est pas un problème, mais une partie de la solution".
Plutôt gonflé pour celui qui a pris les rênes en 2015 d'un groupe surpris en flagrant délit de triche concernant les émissions polluantes de ces mêmes moteurs diesels. Cela dit, le dieselgate, s'il a occupé un bon moment les esprits, les articles de presse et les politiques, n'aura au final pas ébranlé les performances du groupe Volkswagen, qui se porte aujourd'hui mieux que jamais. Et qui investit à tout va.
Dans l'électrique ? On pourrait penser que oui, et même essentiellement tant les communications des marques Audi, Volkswagen, Skoda, Porsche sont dirigées en ce sens. Électrification de la gamme, objectif que tous les modèles disposent d'une version électrique ou hybride rechargeable en 2030, il semble que tous les efforts du groupe portent dans cette direction. Et pourtant...
Des investissements 3 fois plus importants pour les véhicules thermiques que pour les électriques
Pourtant, il n'en est rien. Bien sûr, l'investissement dans l'électrique est réel, mais bien inférieur à celui pour les motorisations traditionnelles !
Les chiffres sont en effet têtus. Et Matthias Müller d'annoncer un investissement de 90 milliards d'euros d'ici à 2022 pour les motorisations conventionnelles et les véhicules traditionnels, dont 20 milliards en 2018. En comparaison, le groupe investira 34 milliards d'euros pour les véhicules et les motorisations électriques, la conduite autonome et les nouveaux services de mobilité, dont 6,6 milliards pour 2018.
Le calcul est vite fait, VW group investit 3 fois plus dans le diesel et l'essence que dans l'électrique !
Et MM semble donc regretter que le diesel ne soit plus en odeur de sainteté. "Nous investissons énormément pour réduire encore la consommation et les émissions, alors j'espère que le diesel ne sera pas mort d'ici là. Car le diesel moderne n'est pas un problème, mais au contraire une partie de la solution" a-t-il affirmé encore.
A-t-il raison, a-t-il tort ? D'un strict point de vue technique, le diesel est meilleur pour le réchauffement climatique avec des émissions de CO2 par km moindres, c'est un constat. Du point de vue pollution, c'est plus partagé, chaque motorisation a ses avantages et inconvénients, ses points forts et faibles.
Mais d'un point de vue politique, du moins actuellement, avec les volontés de restreindre la circulation des diesels, l'interdire dans certaines villes, en Allemagne aussi bien qu'en France, le calcul est risqué. A moins que les politiques virent encore de bord, ce ne serait pas la première fois.
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