Volkswagen, Mercedes et BMW soupçonnés d'entente : c'est la crise en Allemagne
La révélation du magazine allemand Spiegel a fait l'effet d'une énorme bombe. Selon ce dernier, les principaux constructeurs allemands (VW, Audi, BMW et Mercedes) se sont entendus dès les années 90 sur les systèmes de dépollution. Aujourd'hui, la Commission européenne annonce enquêter en vue d'une possible action en justice. Le gouvernement allemand, lui, s'alarme d'un séisme dans le monde auto allemand.
Avec la sortie de l'affaire Dieselgate lors du salon de Francfort, en 2015, nous pensions avoir tout vu. Pourtant, au fil des mois, les suspicions en tout genre s'accumulèrent, notamment à l'encontre d'Audi ou Porsche. Puis, ces derniers jours, c'est Mercedes qui a choisi de rappeler volontairement 3 millions de véhicules pour mettre à jour le système de dépollution. Le groupe Daimler aurait même, selon la presse allemande, déjà avoué en coulisse la faute. Il ne restait plus que BMW qui semblait hors d'atteinte de tous ces vents violents, mais la dernière information relayée par nos confrères du Spiegel jette un énorme pavé dans la mare : les constructeurs allemands se seraient entendus depuis les années 90 sur les systèmes de dépollution.
"BMW Group rejette catégoriquement les accusations. La technologie spécifique de BMW assure des émissions faibles en condition de conduite réelle", a commenté le groupe dans un communiqué officiel. BMW annonce cependant faire un "geste" en rappelant des milliers de véhicules Euro 5 pour les mettre à jour : "le groupe BMW confirme son engagement à conduire un rappel volontaire pour une mise à jour software des véhicules diesels Euro 5, et cela sera gratuit pour les propriétaires". Cette action n'est toutefois pas à mettre en parallèle avec cette affaire de triche supposée. Elle rentre en effet dans le cadre du plan allemand pour relancer le diesel après que plusieurs grandes villes, dont celles de BMW ou Mercedes, ait décidé de bannir les diesels trop polluants de leur centre. Les constructeurs ont ainsi accepté de prendre en charge une partie du coût des rappels.
La crise est malgré tout réelle outre-Rhin. Volkswagen annonce qu'une réunion extraordinaire va être tenue cette semaine par le conseil de surveillance, et le gouvernement allemand s'inquiète de cette hypothétique tornade. Un cataclysme qui avait déjà secoué le monde du poids lourd il y a quelques années. Accusés de former un cartel, plusieurs constructeurs ont écopé d'une lourde amende de 2,9 milliards d'euros. Un record en Europe.
Pour l'instant, l'Europe n'en est qu'au stade initial des investigations, à savoir la récolte d'informations en association avec les autorités allemandes pour savoir s'il faut ouvrir une enquête officielle. Si cela se produisait, il faudrait probablement des mois voire des années avant qu'un verdict ne tombe. C'est malheureusement le coup de bambou que ne souhaitent pas les 800 000 employés du secteur automobile en Allemagne.
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