En bref
300 ch 407 Nm 4x4
Différentiel central piloté
44 950€
242 gr de CO2/km
Le plus gros problème avec Subaru, c'est qu'ils n'ont jamais réellement conçu et fabriqué de voitures pour l'Europe. Leurs marchés de prédilection restent l'Asie et l'Amérique du Nord où les réglementations (et les ventes) sont d'un tout autre acabit que par chez nous. Dès lors, au moment de réfléchir à une nouvelle génération de WRX STI, les règlementations tue-l'amour françaises ne font pas vraiment partie du cahier des charges des ingénieurs. Par chance, il fut un temps, dans les années 90, où les Impreza GT puis STI ont rencontré leur public en Europe grâce aux rallyes et aux performances d'un équilibriste génial plus doué dans la trajectoire sur terre que dans le pilotage d'hélicoptère. La légende s'est écrite à ce moment précis et a duré jusqu'à la fin des années 2000 lorsque la marque, qui reste de petite taille, s'est retirée du WRC. Ils ont bien tenté en 2008 de concevoir une STI hatchback 5 portes spécialement pour l'Europe mais la mayonnaise n'a pas pris et sa définition bancale n'a fait que rétrécir encore un peu la frange de puristes adorateurs de la STI. Une fois ce constat d'échec de la version compacte établi, ils ont rectifié le tir et rajouté un coffre et une pelle à tarte lors du restyling en 2011 mais il était trop tard. Les normes antipollution avaient évolué, la concurrence s'était aiguisée et malgré les qualités indéniables du produit, les ventes ont continué à s'effondrer. L'an dernier, en France, il ne s'en est vendu que 54 exemplaires.
Déceptions
Lorsqu'elle est apparue, cette nouvelle génération portait en elle - comme à chaque fois – l'espoir d'une renaissance et d'une remise à niveau majeure d'un produit qui conserve encore un brin de légende, un minimum d'aura. Le concept magnifique présenté en début d'année dernière a attisé l'intérêt des fans tout en touchant un auditoire plus large séduit par les formes agressives de ce show-car qui ne furent malheureusement pas conservées au passage en série.
La déception naît à ce moment, lorsqu'est découverte la WRX STI 2014 au dessin tellement timide et pas plus remarquable que la précédente. Elle se poursuit sous le capot lorsqu'on découvre une nouvelle fois le 4 cylindres à plat turbocompressé de 2,5 l de cylindrée offrant 300 ch et 407 Nm de couple. Certes, la courbe de couple est retravaillée, les consommations aussi, mais les prestations n'évoluent pas alors que les rejets de CO2 stagnent au Moyen-Âge, soit à 242 gr/km, ce qui ajoute d'après le barème écologique 2014 le malus maximal de… 8 000 €. Pour une auto facturée 45 000 euros, c'est près de 20 % à ajouter !! Conscients de tout ça, les responsables de Subaru France ont choisi d'offrir le malus à leurs clients durant les premiers mois de la commercialisation mais combien de temps cela va-t-il durer ?
De grosses évolutions tout de même
Bref, avant même d'avoir pris le volant de la WRX STI S 2014, on est déçu. Pourtant, ce n'est pas faute de la part des ingénieurs d'avoir énormément travaillé sur cette nouvelle génération qui progresse dans bien des domaines et dans un premier temps sur sa polyvalence d'usage et sa capacité à accueillir des passagers.
Les dimensions évoluent peu mais à bon escient puisque dans une longueur accrue de 2 cm (4,60 m), l'empattement grandit de 2,5 cm intégralement dévolus à l'espace aux jambes des passagers qui se trouvent à leur aise à bord de ce qui reste avant tout une… familiale. Le montant de pare-brise a été avancé de 20 cm pour affiner le profil et offrir plus de luminosité tout en diminuant l'impression de confinement, l'angle d'ouverture des portes est plus large et le coffre prend du volume (460 l), la carrosserie est plus légère tandis que la monocoque est plus rigide, bref, ce n'est pas un simple restyling de la version précédente ! On note également les nouvelles jantes 18'', 1kg plus légères et tout de même 15 % plus rigides par rapport à celles de l'ancien modèle, elles sont chaussées de nouveaux pneus Dunlop SP Sport MAXX RT spécifiques (245/40).
Dans l'habitacle, si le dessin de la planche de bord n'est guère plus enthousiasmant que précédemment, on apprécie l'effort consenti sur la qualité des matériaux et sur les affichages de l'ordinateur de bord mais, attention, on parle d'une amélioration par rapport à l'ancienne génération car on reste très éloigné de ce qui se fait chez les Allemands comme Audi par exemple. L'éclairage à leds est de série tout comme la pelle à tarte sur le coffre qui pèse tout de même 7 kg (pour un poids total de 1 507 kg) et qui a vite fait d'emporter la malle lors de l'ouverture.
En fait, Subaru a réservé le plus gros de ses efforts non pas au style de la robe mais à ce qui se passe dessous. Les ingénieurs ont beaucoup travaillé les liaisons au sol et parlent d'amélioration du comportement, de plus grande efficacité, de maîtrise de la puissance, un chapitre que l'on va découvrir en passant à la page suivante
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération