Éclaircissons cette introduction aux parfums culinaires pas forcément très explicite.
Préambule important à destination des contestataires
Avant que se déchainent les commentaires sur le fait qu’une Thema est en fait une Chrysler 300 fabriquée au Canada, sachez que les gens de Lancia sont eux aussi au courant. Évidemment, le discours marketing forcément simpliste tente d’injecter un minimum d’italianité dans ce concept purement US mais dès que l’on se trouve en tête à tête avec Saad Chehab, le nouveau très jeune et très enthousiaste patron de Chrysler-Lancia ou encore Alberto Di Lillo, responsable design de la marque, les langues se font moins boisées. Lancia a failli disparaître corps et âme et la marque ne doit sa survie qu’à la fusion avec Chrysler. Une fois décidé de marier Chrysler et Lancia, l’urgence imposait avant tout de vendre et donc de composer au plus vite une gamme cohérente et complète. Un nouveau modèle réclamant au minimum 5 années de travail avant sa sortie, il fallut parer au plus pressé en piochant chez Chrysler les modèles jugés manquants à la gamme Lancia.
L'idée est de refonder la marque comme l'ont fait Chevrolet en Europe ou Citroën. Il faut alors se rappeler que cette dernière a aussi eu droit à ses LNA et ses Saxo avant de connaître le succès.
La nouvelle Chrysler 300 a été projetée par le précédent propriétaire – Cerberus – et à l’arrivée de Fiat, l’auto et sa nouvelle plateforme LX existaient déjà. Le travail des hommes de Turin a consisté à en améliorer la qualité, une étape nécessaire avant sa diffusion européenne afin de la lancer le plus rapidement possible. Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que ce premier étage de la fusion Lancia-Chrysler n’est qu’une entrée, un amuse-gueule. En aparté, les responsables et designers admettent que tout ce qui se déroule aujourd’hui n’est que transitoire et qu’ils réfléchissent déjà à la prochaine Delta qui sortira d’ici 3 ans. Elle sera alors le produit d’une réflexion de design globale qui aboutira à ce que les Chrysler-Lancia deviennent une entité cohérente. L'identité Lancia partagée par les modèles de la famille ne se résumera plus à une simple calandre comme c'est le cas ici. À ce moment, et seulement à ce moment, nous pourrons alors juger réellement du travail, des options et des décisions prises aujourd’hui. Ceci pour dire qu’il n’est pas opportun à ce jour de déterminer si oui ou non, une Thema est une Lancia ou même une auto italienne, tout le monde sait que ça n’est pas le cas.
Quant à ceux pour qui Lancia n’est que synonyme de Delta Integrale, de Stratos et de rallye, Saad Chehab rappelle l’historique de la marque pour démontrer qu’il n’existe pas un ADN Lancia mais plusieurs selon les époques et donc selon les générations. Il ne remonte pourtant pas à la naissance de Lancia en 1906 mais aux années 50 en posant une question : Quel modèle symbolise le mieux Lancia ? Un coupé Aurelia B20, un roadster B24, une imposante Flaminia déjà très américaine, une frêle Fulvia Coupé à moteur V4, une Beta Monte-Carlo, une HPE, une Stratos, une Delta, une Gamma, une Thesis ? Vous l’avez compris, un minimum d’honnêteté pousse à admettre que Lancia ne peut se résumer à sa seule Delta, aussi célèbre soit-elle.
L’objectif est de refonder une marque comme a pu le faire Citroën au début des années 2000 sans céder à l’identité de marque qui pousse certains à répliquer un même design sur plusieurs segments. Lancia-Chrysler a fait le choix de faire différent avec chaque modèle mais là aussi il faudra attendre la prochaine génération pour juger de la réussite de cette entreprise qui n’est à ce jour qu’un vœu exprimé. Mais rappelons que Citroën a eu ses LNA, ses Saxo, ses C5 1ere génération avant de connaître le succès aujourd’hui.
Revenons à notre Thema du jour.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération