Imaginez un smoking avec lequel vous pouvez faire votre footing quand vous voulez, sans transpirer
Après un examen minutieux de son si beau plumage et la satisfaction de constater que le ramage est lui aussi enthousiasmant, il est temps de s'intéresser à la douloureuse. Le design de la Virage la plaçait à mi-chemin entre la DB9 et la DBS en terme de discrétion et d'agressivité. Pour la puissance de son moteur et les réglages de son châssis nous l'avons vu, le positionnement est également à mi-distance entre ses deux sœurs. Tout naturellement, l'équidistance est aussi de mise au sujet de son prix. Alors qu'une DB9 demande un peu plus de 170 000 euros et qu'une DBS exige un chèque à 240 000 euros, la Virage se négocie à partir de 193 700 euros en version Coupé et 207 200 euros en variante cabriolet Volante. De quoi la placer exactement en face de supersportives comme la Lamborghini Gallardo LP570-4 Superleggera, la Ferrari 458 Italia, la Mercedes SLS AMG ou la toute dernière McLaren MP4-12C, toutes plus efficaces que l'Anglaise en terme de performances pures. De quoi faire perdre de l'intérêt à la nouvelle Aston ? C'est tout l'inverse.
La Virage représente peut-être la formule parfaite pour une Aston Martin telle qu'on l'imagine. En faisant évoluer par petites touches un style décliné depuis le milieu des années 2000, la marque anglaise a réussi à lui donner ce soupçon de virilité qui manquait dans le dessin de la DB9 sans la faire basculer dans le trop plein d'agressivité de la DBS. Et pour couronner le tout, son comportement dynamique et ses performances sont réellement bonnes sans rien sacrifier au rayon du confort et de la polyvalence. Au final, la Virage est l'expression ultime de la GT utilisable au quotidien, celle qui se refuse à verser dans l'ultra-sport pour rester galante et courtoise avec ses passagers en tout circonstances. Imaginez un smoking souple comme un survet', avec lequel vous pouvez faire votre footing quand vous voulez sans transpirer. Voilà exactement la philosophie de la Virage.
Au risque d'être trop parfaite ? Avec trois autos au style et la fiche technique grosso-modo similaire ( DB9, Virage, DBS ), on peut penser que la sélection naturelle par le client risque d'être impitoyable à l'avenir même si Aston Martin annonce vouloir poursuivre la carrière de ces trois modèles en parallèle. La DBS est-elle vraiment plus performante que la Virage ? La DB9 reste-t-elle sensiblement plus confortable par rapport à cette dernière, elle-même déjà très agréable à vivre ? Pas sur que les trois sœurs ( presque ) jumelles puissent cohabiter si facilement. On imagine que ceux qui veulent absolument l'Aston la plus puissante et la plus chère – sans avoir les moyens d'atteindre la One-77 – continueront d'opter pour la DBS et que les moins dépensiers se tourneront vers la DB9 ( à moins de se contenter d'une V8 Vantage ). Mais pour tous les autres acheteurs, cette Virage devrait s'imposer comme un choix incontournable.
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