Essai – Kia Optima Hybride Rechargeable : la Passat GTE dans le viseur

Ces dernières années, le groupe Kia Hyundai fait feu de tout bois en matière de motorisations alternatives et force est de constater, s'il ne fait pas partie des pionniers comme Toyota par exemple, ses modèles se montrent extrêmement aboutis, au point de ne pas avoir à rougir face aux références historiques. Et l'Optima hybride faisait partie de la première offensive sud-coréenne dans le domaine à sa sortie en 2012. C'est désormais en version hybride rechargeable qu'elle est proposée. Elle conserve à cette occasion la même partie thermique, un 4 cylindres 2.0 GDi à injection directe développant 156 ch avec boîte de vitesses double embrayage DCT à sept rapports, une base éprouvée, à laquelle est désormais associé un moteur électrique synchrone à aimant permanent de 67 ch et 205 Nm (contre 40 ch) alimenté par une batterie lithium polymère de 9,8 kWh (contre 1,4 kWh pour l'hybride simple).

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En cumulé, l'Optima Hybride Rechargeable développe 205 ch à 6 000 tr/min et 375 Nm à 3 330 tr/min et, avec une capacité de batterie multipliée par sept, l'autonomie en 100 % électrique jusqu'à 120 km/h passe d'un petit 1,5 km à, officiellement, 54 km pour la berline et 62 km pour le break SW. Ce dernier se montre aussi plus frugal, avec 1,4 l/100 km de moyenne annoncé en mixte et 33 g/km de CO2, contre 1,6 l/100 km et 37 g/km pour la quatre portes. Une fois la batterie à plat, il faudra compter 3 heures sur une wallbox et 4h30 sur une prise domestique pour obtenir une charge complète.

Le quatre cylindres 2.0 GDi de 156 ch reçoit le renfort d'un moteur électrique de 67 ch.

Esthétiquement, la Kia Optima Hybride Rechargeable berline ou SW se reconnaît à sa calandre à volets actifs, ses boucliers avant et arrière redessinés « pour améliorer les performances aérodynamiques », ses inserts bleutés, ses jantes à cinq branches de 17 pouces spécifiques et sa trappe supplémentaire dans l'aile avant gauche, et peut bénéficier d'une teinte qui lui est réservée, le Gris Agate, celle de notre modèle d'essai. À l’intérieur, rien ne la différencie par contre de son homologue thermique à part une page de l'écran central de 8 pouces présentant des informations telles que flux d'énergie, style de conduite et efficacité énergétique que l'on retrouve aussi sur la partie numérique de 4,3 pouces de l'instrumentation. Cependant, le volume de coffre est sévèrement entamé par l'implantation de la batterie sous le plancher, passant de 510 à 307 litres pour la berline et de 552 à 440 litres pour la SW.

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Des jantes spécifiques et quelques inserts bleutés permettent de distinguer l'hybride rechargeable du reste de la gamme de l'Optima.

Deux niveaux de finition sont disponibles, le complet « Premium » et le très complet « Ultimate ». Le premier offre de série projecteurs LED, régulateur de vitesse adaptatif, rétroviseurs extérieurs électriques, dégivrants et rabattables électriquement, caméra de recul avec radars de parking avant/arrière, climatisation automatique bizone, chargement du smartphone par induction, navigation avec écran tactile couleur 8 pouces, ouverture et démarrage sans clé, système audio Harman/Kardon comprenant un amplificateur externe, 8 haut-parleurs et un caisson de basses, sellerie cuir-tissu noir, sièges avant et volant chauffants, ainsi que siège conducteur à réglages électriques 8 axes avec mémorisation deux positions. Le second complète avec caméra 270°, détection de trafic arrière, surveillance des angles morts, aide active au stationnement, toit vitré panoramique et ouvrant, hayon arrière électrique à ouverture mains libres, lunette et vitres arrière surteintées, sellerie cuir noir, sièges arrière chauffants, sièges avant ventilés et siège passager à réglages électriques.

La première phase de l'essai consiste à profiter de la batterie pleine pour vérifier l'autonomie en 100 % électrique et les 62 km paraissent particulièrement optimistes, 40 à 50 km semblant être une fourchette plus raisonnable en respectant les règles élémentaires d'éco-conduite. En laissant l'électronique gérer d'elle-même le passage d'un moteur à l'autre, nous obtiendrons 6,8 l/100 km de moyenne sur un Paris/Genève/Paris avec une seule charge au départ (qui aura nécessité d'être branché sur secteur pendant 6 h 30 en partant de 12 %, soit bien plus qu'annoncé), quatre personnes à bord et le coffre plein, ce qui est une excellente performance.

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Sur la SW, la batterie sous le plancher ampute le volume de coffre de 112 litres.

Ainsi chargée et avec déjà 1 815 kg à vide, il ne faut par contre pas s'attendre à des reprises particulièrement vigoureuses malgré les 205 ch annoncés. Déjà pas d'une grande réactivité en temps normal, la boîte double embrayage semble aussi souvent perdue avec le régulateur de vitesse adaptatif enclenché, hésitant entre deux rapports et donnant ainsi des à-coups désagréables. Outre ces moments précis, l'Optima Hybride Rechargeable se montre tout à fait confortable et silencieuse.

Une fois vide, il faudra plus de 6h30 pour recharger la batterie en la branchant sur une prise domestique.

En berline comme en break, la rivale toute désignée de la coréenne est sans aucun doute la Volkswagen Passat GTE. Avec des matériaux plus valorisants dans l'habitacle, l'allemande se montre aussi plus performante, avec des accélérations et des reprises bien meilleures grâce au couple supplémentaire apporté par sa partie thermique suralimentée, ainsi que plus dynamique, avec des mouvements de caisse mieux maîtrisés, et l'implantation des batteries rogne moins sur le volume de coffre. Mais les deux font jeu égal en matière de consommation, que ce soit en mode 100 % électrique ou en hybride, et la Kia garde une longueur d'avance considérable en matière de budget. Affichée à 45 990 € en berline et 47 490 € en SW dans la finition la plus haute, elle est environ 3 000 € moins chère que la Volkswagen Passat GTE tout en se montrant très largement mieux équipée.