Renault : le rétrofit de la Zoé, c'est possible ou pas ?
En voilà une question sensible qui ouvre un sujet démontrant à quel point le véhicule électrique change la donne du marché de l’automobile. Une voiture garde son moteur thermique peu ou prou jusqu’à la fin de son existence si bien que, lorsque son constructeur sort un nouveau modèle ou une profonde évolution de celui-ci, la procédure pour le client qui veut en profiter, c’est de passer à la concession pour acheter la nouveauté. Mais avec un engin équipé de batteries, on peut garder la caisse et changer celles-ci. C’est l’opération rétrofit qui intéresse aujourd’hui une Renault Zoé née avec des batteries 22 kWh et à présent proposée avec un nouveau pack de 41 kWh. Pourquoi ne pas simplement changer les batteries plutôt que de casser sa tirelire et prendre une nouvelle voiture ?
Un dilemme posé par le site automobile-propre.com. Une interrogation légitime car c’est non seulement techniquement possible, mais cela se pratique hors de nos frontières. On apprend ainsi qu’en Belgique, le rétrofit de batteries se pratique depuis plusieurs mois. Pour 3 500 euros TTC, les propriétaires de l’ancienne version de la Zoé peuvent changer leur pack de 22 kWh pour un neuf de 41 kWh. Après une opération qui demande trois jours d’immobilisation du véhicule, ils repartent avec une autonomie doublée.
En Belgique, les Renault Zoé en circulation sont estimées à une centaine. En France, un peu plus de 45 000 Zoés y roulent, dont environ 33 000 ont été vendues avant 2017 et sont équipées de l’ancienne batterie de 22 kWh. On imagine la ruée dans les concessions du losange dont les ateliers seraient vite débordés. Est-ce pour cela que le thème est occulté par le constructeur ? Sans compter le fait qu’il aurait sur les bras une partie des nouveaux modèles qu’il espère écouler avec cette évolution de l’autonomie.
Une situation qui, au passage, ne concerne pas seulement Renault. Elle se partage avec tous les véhicules électriques équipés de batteries que l’on peut remplacer. Une Nissan Leaf est a priori aussi dans la réflexion car elle a également vu son autonomie augmenter. Par extension, le constructeur automobile de demain pourrait se transformer en simple fournisseur de batteries. De quoi reconsidérer le métier et réorganiser les ateliers qui devront non seulement démonter et remonter, mais aussi stocker, ces sensibles batteries lithium-ion…
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