Au menu cette semaine : un cap symbolique chez Toyota, des constructeurs qui simplifient notre quotidien ou encore un logo de Tesla qui n'a été au goût d'un équipementier sportif.
La Commission Européenne vient de lancer un dernier avertissement à cinq pays dont la France. Sans action de leur part face à la pollution de l’air dans un délai de deux mois, des amendes vont tomber.
Heureux sont les ignorants dit-on et dans le cas de l’industrie automobile, on se persuade qu’il en était mieux ainsi avant. Avant quoi ? Le « dieselgate » bien sûr qui a porté un coup à la crédibilité de cet univers jusque-là libre comme l’air. Mais maintenant qu’on les identifie comme des pollueurs, l’atmosphère a changé. Volkswagen a lui seul a ébranlé un édifice que l’on croirait reposer sur du sable. Le spleen gagne des dirigeants qui intéressent la justice. Le patron du groupe Fiat Chrysler a même le moral à zéro.
Le parfum du scandale du dieselgate commence à envelopper les hauts dirigeants de Volkswagen qui se voient contraints de s’expliquer devant la justice et autres commissions d’enquête. Il en est une en Allemagne qui tente de faire son office et elle est d’ordre parlementaire. Pour travailler, elle doit procéder à des auditions. Or on apprend que l'ex-président du directoire puis du conseil de surveillance de Volkswagen Ferdinand Piëch refuse de s'exprimer devant elle.
Des records d'un côté, des mauvaises nouvelles pour nos portefeuilles de l'autre : voici ce que nous avons retenu de l'actualité de la semaine.
L’onde choc d’un « dieselgate » dont l’histoire rappellera qu’il faut associer le nom de Volkswagen continue à produire son effet. Après avoir ébranlé la crédibilité des constructeurs dans leurs démarches d’homologation au regard des émissions polluantes, après avoir courroucé les automobilistes qui découvrent des zones géographiques dans le monde à la tolérance variable face à la tricherie, voici que ce sont les institutions européennes qui sont secouées. Et pour cause. Elles ont démontré leur totale inefficacité en autorisant sur les routes de la planète des véhicules nocifs pour la santé.
Avec le durcissement des cycles d'homologation et des normes environnementales en Europe, ce sont les systèmes de dépollution qui vont voir leur prix grimper fortement dans les années à venir. L'équipementier Faurecia tente justement de chiffrer l'augmentation de ces tarifs avec une inflation à deux chiffres d'ici 2025.
Gouverner c’est prévoir dit-on. Pour ce qui est des constructeurs automobiles dans la tourmente d’un « Dieselgate » initiée par Volkswagen, cette anticipation a pris la forme de « provisions » sur les comptes au cas où il faudrait faire face à des mauvais jours. Ceux-là peuvent s’annoncer lorsque certains signes avant-coureurs pointent à l’horizon. Par exemple un dossier transmis par une administration compétente à la justice. C’est le cas de Renault en France, qui se trouve par ailleurs sur une liste non exhaustive. Mais le losange est sûr de son fait. Alors pourquoi faire des provisions ?
Voilà une information qui ne va pas lever les doutes de collusions entre les États et leurs constructeurs automobiles. Depuis l’éclatement du scandale du « dieselgate », la façon dont sont mesurées les émissions polluantes est sur la sellette. L’Europe s’interroge et recherche la voie d’une procédure indépendante d’homologation qui semble bien difficile à trouver. Avec cette suspicion venue d’Italie, les choses pourraient brusquement s’accélérer.
C’est un fait dont l’énormité gêne même si, techniquement et politiquement, les spécialistes et autres protagonistes puiseront des arguments pour vous amadouer. Mais, froidement, la situation est la suivante : Volkswagen a reconnu avoir vicié les tests antipollution de ses voitures au moyen d’un boitier électronique dont le but était de tricher et de tromper. 11 millions de voitures sont mises en cause dont 8,5 millions en Europe. Pourtant, c’est aux États-Unis que la marque déboursera 23 milliards en réparations diverses. De ce côté-ci de l’Atlantique, la comparaison des situations donne un désagréable sentiment d’impunité.