2. Toyota Land Cruiser 2024 - Au volant : un confort inédit…
Les gros 4x4 à châssis échelle et pont rigide ont une saveur particulière, notamment parce qu'ils ont les défauts de leur qualité, et notamment un confort et une précision de conduite limités. Pour cet essai du nouveau modèle, l'occasion nous a été donnée de reprendre le volant d'un modèle 2023, qui pour rappel dispose du même moteur 2.8 diesel 204 ch, mais dont la plateforme date de... 2009 ! De quoi mesurer les progrès réalisés…
Sur l'ancien modèle, le contraste entre un look de SUV BCBG et des aptitudes routières d'une autre époque est saisissant : esthétiquement, ce 4x4 tente de masquer ses gènes de franchisseur avec une carrosserie galbée dépourvue de toute protection, et une calandre chromée ostentatoire. Sauf que sur l'asphalte, on est loin d'un BMW X5 contemporain : non seulement le 4 cylindres diesel est bruyant, mais la boîte auto 6 rapports "à l'ancienne", bien que très douce à la montée, vous laisse quasiment en roues libres dès que vous relâchez les gaz, en cherchant un régime moteur proche du ralenti. Par ailleurs, la suspension se montre sèche sur les raccords, lâche en détente, et toujours trépidante à l'arrière, tandis que la direction surassistée et avare en sensation invite à lever le pied à l'abord des virages.
Enfin du confort de conduite !
Le cru 2024 est à l'exact opposé de son aïeul : alors qu'il adopte un look années 1970-1980, il fait le maximum pour faire oublier ses aptitudes de baroudeur. Certes, on grimpe toujours au volant en s'agrippant à une poignée intérieure fixée sur le montant de pare-brise, et le dessin du mobilier se veut rétro, mais on a bel et bien l'impression de s'installer dans une auto inscrite dans son époque, avec notamment une instrumentation numérique, lisible, et un frein de stationnement électrique. Une auto ergonomique de surcroît puisque l'on trouve plein de bons gros boutons faciles à manipuler.
Le démarrage du 4 cylindres demeure bruyant, surtout à froid, mais l'insonorisation largement améliorée lui permet de se faire oublier. Du reste, certains amateurs de ce type d'engin sauront apprécier cette mécanique qui vit, le fait savoir, et participe à l'ambiance. Les premiers kilomètres sur l'asphalte confirment notre première bonne impression.
Le Toy' ne peut toujours pas revendiquer la réactivité d'un SUV à vocation routière, notamment à cause d'un poids élevé, des prises de roulis marquées, et des pneus M+S qui n'aident pas le train avant à tourner, mais le confort de conduite est bien présent. On apprécie notamment la direction, consistante à défaut d'être réellement informative, et surtout la nouvelle boîte auto qui conserve toujours un régime suffisant pour assurer du frein moteur, comme sur n'importe quelle voiture moderne. Enfin, l'amortissement se montre prévenant, même si le pont arrière provoque toujours de menues trépidations. Finalement, on reprochera surtout au Land Cruiser ses bruits d'air importants au niveau de ses deux immenses rétroviseurs.
Toujours plus efficace hors-piste.
N'allez pas croire que ces meilleures aptitudes sur route desservent le Land Cruiser hors piste, au contraire : le meilleur travail de la suspension permet d'absorber plus sereinement les trous et bosses dans les chemins, d'autant plus qu'aucun bruit parasite en provenance des trains roulant ou du mobilier intérieur ne vient freiner les ardeurs, et que l'on évolue dans un habitacle chaleureux. On se surprend même à rouler aussi vite sur les larges chemins que sur la route…
Pour ne rien gâter, le Land conserve ses aptitudes de grimpeur, notamment grâce à ses engrenages perfectionnés. Vous abordez une montée de 20 % jonchée de gros cailloux ? Pas de problème : la garde au sol de 205 mm au minimum (215 avec ces roues de 20'') limite les risques de lui raper le ventre, et la sélection de la gamme de vitesses courte permet de faire tourner plus vite le moteur pour entraîner les quatre roues de manière plus fluide et progressive, en évitant des à-coups qui feraient perdre de la motricité.
De la boue vient compliquer votre évolution en entraînant du patinage à l'avant ? Une pression sur un bouton permet de bloquer le différentiel central pour transférer l'énergie perdue vers le train arrière. Même avec des pneus M+S qui font tout moyennement mais n'excellent ni sur route ni sur sol meuble…
Une descente abrupte ? Enclenchez le limiteur de vitesse et laissez faire. Des bosses prononcées envoient systématiquement une roue arrière en l'air en la faisant tourner dans le vide ? Bloquez le différentiel postérieur : la roue située de l'autre côté sera forcément mobilisée. Mieux, notre version Lounge reçoit une barre antidévers déconnectable à l'avant pour augmenter le débattement de la suspension de 10 %.
Un gué ? Tant qu'il n'y a pas plus de 70 cm de fond, ça passe sans problème. Comme ses prédécesseurs, le Land se différencie des SUV 4x4 basique par des capacités hors pistes remarquables, sa seule limite concernant l'angle de fuite, en régression (17° au lieu de 25), l'angle d'attaque restant important (32°). Mais il ajoute une facilité d'utilisation remarquable, d'autant plus que des modes de conduite permettent des pilotages à la carte des assistances électroniques. Un système "crawl" permet même une régulation électronique de la vitesse en tout terrain : ne reste plus alors qu'à intervenir sur le volant. Vous avez dit couteau suisse ?
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