Comme je vous l’indiquais précédemment, c’est en tournant la clé que l’on met en route le V10. Même si le v8 4.2 avait une sonorité plus qu’agréable, on entre aujourd’hui dans une autre dimension car le V10 est tout simplement envoûtant et les sensations que j’avais pu ressentir lors des essais des Gallardo et Gallardo SuperLeggera me reviennent immédiatement à l’esprit. Du ralenti roque aux montées en régime dans les aigus, on ne peut que tomber sous le charme de ce moteur. Et pour une fois, on ne peut que remercier les ingénieurs d’avoir trouver le juste compromis dans l’insonorisation puisqu’on profite de son chant sans en être lassé au bout de 50 km.
Il ne faut pas croire que ce V10 qui est encapsulé dans un écrin de verre n’a pour seul intérêt que sa sonorité. Bien au contraire. Il complète parfaitement la gamme R8 car le V8 malgré toutes les qualités que l’on pouvait lui trouver, manquait de souffle dans les hauts régimes. Avec ce V10, ses 525 ch et son couple de 530 Nm dont 400 Nm sont disponibles dès 1000 tr/min, Audi a conçu le moteur parfait ou presque. Ainsi, la poussée est franche mais régulière et tout peut très vite s’accélérer si vous écrasez la pédale d’accélérateur car on est tout simplement collé au dossier du siège par l’accélération. Le rapport poids puissance suffit à renforcer cette impression car il est de 3,1 kg/ch. Parmi les concurrentes seule la Ferrari F430 fait légèrement mieux. Comme vous pouvez vous en douter les performances sont tout simplement sidérantes avec un 0 à 100 km/h abattu en 3,9 s et il faut juste 8 secondes supplémentaires pour atteindre les 200 km/h. La vitesse maximale de 316 km qui fait de cette R8V10, la plus performante de son segment semble très accessible. Ainsi, lors de cet essai sur autoroute allemande, nous avons réalisé extrêmement facilement une Vmax de 270 km/h et je peux vous dire qu’il en restait largement sous le pied mais l’affluence des autobahns allemandes a eu raison de notre témérité et ce malgré l’insistance d’Eddy Clio, habitué aux supercars.
Notre R8 V10 était dotée d’une boîte R-Tronic, comme 85% des modèles qui seront vendus, malgré les 7650 € supplémentaires nécessaires. Cette transmission peut se commander par des palettes au volant, au levier ou agir entièrement automatiquement avec toutefois un mode sport. Contrairement aux productions de Sant’Agata, le mode automatique est nettement plus exploitable au quotidien en raison de son coté moins pointu. A l’usage, on ressent tout de même des ruptures de couple à chaque changement de rapports mais cela est normal car cette R8 n’est pas pourvue d’un double embrayage. Ah tiens, voici un petit défaut. Le mode manuel est relativement classique pour ce type de modèle si ce n’est que la montée des rapports s’effectue en poussant le levier vers l’avant alors que le tirer nous aurait paru plus naturel. Rien de dramatique car on s’habitue tout de même à la longue.
Malgré l’adoption du V10, la R8 conserve l’une de ses principales qualité à nos yeux : sa double personnalité. Ainsi, dès que l’on prend place à son bord, on se sent chez soi. D’accord, il est vivement conseillé de refréner son excitation car la R8 n’est pas une ballerine. Chez Audi, à la sortie du parking, le mot-clé était « attention aux jantes ». Autant dire que nous avions la pression sur les premiers mètres. Passé ce handicap, il est encore nécessaire d’être vigilant dans les rues de Strasbourg car la R8 est large. Après ces premiers kilomètres qui feraient transpirer le plus flegmatique des anglais, on est tout de suite frappé par la facilité de conduite. Toute le monde ou presque peut la conduire car son équilibre est exceptionnel avec une répartition des masses idylliques due notamment à l’implantation du moteur en position centrale arrière. Le confort est très satisfaisant pour ne pas dire étonnant pour ce type de voiture car on n’est pas serré et on ne ressent pas l’impression d’enfermement de certains modèles. Attention, car cette R8 cache très bien joue son jeu et ce ne sont pas les quelques kilos supplémentaires qui viennent gâcher la fête. Si vous désirez jouer, la R8 vous comblera alors et il ne faut pas avoir honte de dire que peu de personnes arriveront à l’exploiter pleinement, mais le plaisir est présent quel que soit votre niveau. La R8 est en effet un bijou technologique et un monstre d’efficacité.
Pour réveiller la furie qui est en elle, il suffit d’activer le mode sport de la boite de vitesses et celui des suspensions Magnetic Ride et le résultat est plus que probant. Les suspensions deviennent ainsi nettement plus fermes et les mouvements de caisses s’évaporent. Ensuite, la transmission Quattro fait le reste avec une motricité sans faille qui supporte la répartition du couple de 90% à l’arrière et 10% sur l’avant qui peut même aller jusqu’à 35% à l’avant. Par certains cotés, cette R8 a des faux airs de propulsion et les virages vous sautent au visage avec une aisance tout simplement effarante. Attention toutefois sur le mouillé car cette R8 peut être sensible à l’aquaplaning en raison de la largeur des pneus. Le freinage est déjà plus que suffisant avec les disques acier mais il est possible pour les puristes les plus aisés de recourir à des disques carbone qui allègent le poids de la voiture de 9 kg, disposent d’une durée de vie de 300 000 km mais alourdissent la facture de 9 800 €. Loin d’être indispensable selon nous.
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