L’huissier pressé prêt à monnayer son voyage
Habillé en costume-cravate et transportant un attaché-case plus vrai que nature, Alexandre semble tout droit sorti de la City à Londres. Mais ici, il campe le rôle d’un huissier de justice (très) pressé qui doit aller à Chartres de toute urgence pour procéder à une saisie judiciaire. Le panneau est explicite et surtout dispose d’un argument choc : un billet de 200 F collé sur le carton !
Au début, notre homme ne s’engage pas trop face aux automobilistes. Il va ainsi attendre plus de dix minutes devant la bretelle d’accès du périphérique.
Un billet de 200 francs collé sur le carton !
A plusieurs reprises les motards passent et se retournent en voyant le fameux panneau et son insolite billet de 200 F ! Mais cela ne suffit pas pour les arrêter. Un troisième motard s’arrête au feu. La conversation s’engage. Alexandre avouera tout de suite : "il a changé d’attitude quand je lui ai dit que j’étais huissier de justice et que je devais faire une saisie judiciaire. Il m’a alors juste dit bonne chance." Alexandre ne saura jamais si cet encouragement était sincère ou ironique.
Des piétons passent, sans même un regard pour notre infortuné "costard-cravate". Pourtant, ce n’est pas marqué sur son front qu’il est huissier de justice…
Après plusieurs minutes, il se décide à démarcher les automobilistes immobilisés au feu. Il engage ainsi la conversation une première fois, une deuxième, puis une troisième. Vient enfin une Porsche cabriolet.
L’absence de toit facilite le contact. "Je suis prêt à participer aux frais, les 200 F devraient couvrir le prix de l’essence." dit-il. Notre conducteur répond goguenard "Non, non ça ne suffira pas." Passionné ou vénal notre Porschiste ?
Alexandre se fait ensuite "brancher" par deux jeunes conducteurs plutôt agressifs : "Si personne te prend, on revient avec la Baccara." Alexandre n’ose trop rien dire. Dans l’équipe on se dit qu’il ne vaut mieux pas trop rester là. Le billet de 200 francs semble un peu trop alléchant et il pourrait bien le perdre sans pour autant monter dans une voiture…
Une dernière tentative se soldera par un échec. Alexandre raconte : "une autre voiture fait mine de s’arrêter, il y a un jeune à son volant visiblement prêt à baisser la vitre. Mais le passager lui a fait clairement signe de ne pas s’arrêter, d’un air de dire : je ne veux pas qu’il monte dans la voiture."
Trente-cinq minutes d’attente pour rien, et ce n’est pourtant pas le trafic qui manque !
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