Présentée à Genève il y a un an, la première traction à plein temps proposée en Europe par la marque Premium du groupe Toyota arrive sur le marché avec quelques arguments frappants. Elle affiche par exemple 3,8 l/100 en cycle mixte et des émissions de CO2 réduites à 87 g/km en cycle mixte normalisé, des valeurs comparables à la plus petite et la plus sobre des modèles Volkswagen, la Polo TDi BlueMotion.
A motorisation identique, comment la CT 200h réussit-elle à afficher une consommation moins ou aussi faible que la Prius ou l’Auris HSD et des émissions de CO2 inférieures tout en aussi lourde et avec un Cx supérieur (0,28 au lieu de 0,25 pour la Prius) ? Plusieurs raisons expliquent ce petit miracle. Tout d’abord, la Lexus chausse en version de base « Emotion » (qui ne représentera en France que 5 % des ventes) des pneus Michelin en 195/65R15 à très faible résistance au roulement, ce qui n’est pas le cas de la Prius dont les Bridgestone B250 Ecopia en 195/65R15 et les Michelin Primacy HP en 215/45R17 ont juste une résistance au roulement optimisée. Avec les jantes de 16" et 17" des autres versions, on grimpe à 4,1 l/100 et à 94 g/km de CO2.
Passons sur ce tour de passe passe pour le deuxième facteur d’explication de la baisse : le système de récupération de la chaleur des gaz d’échappement de troisième génération étrenné par la CT 200h est plus efficace que les précédents de Toyota. Cette petite amélioration du moteur thermique est l’un des très rares changements par rapport au système hybride partagé par l’Auris HSD et la Prius. Troisième raison, si le Cx de cette dernière est plus flatteur que les 0,28 à 0,29 (selon les jantes) de la CT 200h, la Prius est plus haute de 7 centimètres, et en conséquense, sa surface frontale plus importante que celle de la CT 200h. D’où un SCX plus favorable à la compacte Lexus. Enfin, les consommateurs d’énergie tels que la climatisation avec chauffage proactif des sièges, l’éclairage à 87 diodes électroluminescentes (DEL) et le système audio avec amplificateur à haut rendement (consommation électrique diminuée de moitié) de la CT 200h participent à ce résultat.
C’est pas mal, mais il n’y a vraiment pas de quoi s’extasier. Transférer tout le système hybride (la mécanique thermique, le moteur électrique, …, la transmission et les batteries) sans changements hormis la récupération de la chaleur des gaz d’échappement près de deux ans après (Prius 3 commercialisée en Europe au début de l’été 2009), à une époque où les technologies évoluent si vite, et de surcroit sur une marque Premium qui se veut à la pointe du raffinement, c’est de notre point de vue quand-meme bigrement décevant. Surtout que par rapport à une Prius ou une Auris certes nettement moins bien finies et au chassis moins dynamique, la Lexus se paye cinq à huit milliers d’euros de plus à équipement comparable.
Mais bon, la finalité de la CT 200h n’est pas d’etre plus performante ou de proposer un meilleur agrément hors de la ville, mais bel et bien de devenir une passerelle à peu près abordable des clients Toyota vers Lexus, mais aussi de rajeunir la clientèle de la marque dont la moyenne d’age dépasse à l’heure actuelle 50 ans.
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