Fêtes de fin d'année : une auto plaisir à petit prix, c'est possible ?
Audric Doche , mis à jour
Se faire plaisir derrière un volant est de plus en plus compliqué, mais grâce au monde de l'occasion, il est parfois possible de dénicher quelques jolies perles sans forcément casser son plan d'épargne logement. Une entrée sur le marché de la seconde main nous montre que certaines autos (surprenantes) sont plutôt accessibles. Attention, en revanche, aux coûts d'utilisation sur certains modèles... Mais alors, que pouvons-nous trouver pour 10 000 € ?
Le "déplaçoir" de la semaine vous ennuie ? Vous en avez assez d'entendre le claquement de votre moteur diesel pour vous rendre au travail et vous souhaitez vous évader le temps d'un bel après-midi le week-end avec votre chère et tendre ? Cela tombe bien, avec les années qui passent, il est possible de se trouver des modèles plaisir sans pour autant se ruiner. Faisons justement un petit tour (non exhaustif, évidemment) de ce qu'il est possible de trouver en seconde main. Le frisson peut en effet être synonyme de raison, la preuve...
Les routières et les GT : bonnes à tout faire, sans exceller dans un domaine
Le week-end venu, vous souhaitez prendre la route au volant d'une auto qui allie deux choses pourtant pas toujours destinées à être associées : le plaisir et le confort. Les routières dynamiques et les GT et grands coupés sont légion en seconde main, mais qui dit confort et grande auto dit souvent grosse motorisation et frais d'usage pas toujours très raisonnables. Heureusement, la robustesse de ces gros blocs est souvent au rendez-vous et les prestations d'origines perdurent avec les années.
Dans la catégorie, nous trouvons une offre pléthorique, notamment en provenance d'Allemagne avec certaines BMW 330i (E46), Mercedes CLK 320 (voire 430) mais aussi quelques Mercedes CL. Cette dernière reste toutefois à envisager avec précautions pour plusieurs raisons : frais généraux (assurance, consommations sur les V8 et V12), prix des pièces parfois exorbitants et gabarit plus imposant. Toujours chez Mercedes, nous éviterons le cas de la Classe S. S'il est en effet possible d'en trouver sous les 10 000 €, le gabarit, l'entretien et le budget global (assurance, pièces et entretien) font qu'elle nous apparaît comme trop déraisonnable.
Chez BMW, au delà des traditionnelles 325/330i, il est aussi possible de trouver des Série 7 E65 (dessinée par Chris Bangle, la "mal aimée" des "7"). Tout ceci peut être repéré à moins de 10 000 € sur la Toile, avec parfois certains kilométrages avancés, mais si l'entretien est suivi, ce genre de moteur ne pose pas de problème. Bien entendu, toutes ces autos ne sont pas exemptées de défauts (les trains sur les BMW E46, par exemple), mais dans l'ensemble, elles vieillissent très bien si elles n'ont pas eu droit à des traitements épouvantables.
Il est également envisageable de trouver une Jaguar XJ8 (et XJ6, un moteur finalement préféré par les fans de la marque au huit cylindres) à prix d'ami et avec un kilométrage plutôt raisonnable. L'anglaise permet de se démarquer tout en ayant un confort royal et une fiabilité globalement satisfaisante (sauf problèmes de tendeur de chaîne et pompe à eau sur certains modèles, un souci connu).
Une règle générale se dégage de cette catégorie : si l'entretien n'a pas été fait correctement (voire pas du tout), de très gros frais peuvent vous tomber dessus. En clair, les prestations sont de premier ordre, mais il faut bien tenir compte des "à côté", surtout sur les modèles les plus prestigieux et à gros moteur.
Chez Audi, il est envisageable de trouver des S4 Avant à moteur V8 à moins de 10 000 € (B5 et B6), le bloc étant réputé comme fiable. Un média suisse nous montrait en 2012 le coût total d'une S4 B6 au bout de 8 ans et 110 000 km, le véhicule ayant été acheté neuf. Même si les tarifs sont en francs suisses, cela donne déjà une petite indication sur les frais à prendre en compte, même si vous roulez peu avec votre auto plaisir. Notez par ailleurs l'immense décote (près de 70 000 francs suisses perdus en 8 ans !). C'est là l'intérêt sur ces modèles : une énorme décote, pour le plaisir des acheteurs en occasion qui peuvent faire de vraies affaires.
Pour terminer, un mot sur la consommation : même si vous n'utilisez l'auto "plaisir" que très rarement (en gros, moins de 5000 km par an), l'appétit de votre belle peut poser problème s'il s'envole. Ce sera notamment le cas sur les plus gros moteurs, comme le V8 de l'Audi S4 si vous avez tendance à avoir le pied lourd (14 litres aux cent en mix sur plus de 100 000 km selon notre propriétaire suisse, ce qui nous paraît juste). Les six cylindres, notamment chez BMW (une 330i ne consommera pas grand-chose à vitesse stabilisée sur départementale et autoroute), sont logiquement moins gourmands, mais là encore, tout dépend de votre façon de conduire. Quoi qu'il en soit, n'espérez pas trop descendre sous les 9/10 litres aux cent kilomètres avec plus de 200, voire 300 ch sous le capot. Le plaisir passe toujours par une soif parfois extrême.
Et les Françaises, alors ? Dans notre budget, il est possible de trouver un très joli coupé dessiné par l'italien Pininfarina. La Peugeot 406 Coupé affiche en effet une cote raisonnable en occasion et n'est pas encore entrée dans la case des collectors aux prix qui flambent. Vous pouvez donc vous faire plaisir, mais attention lors du choix à bien privilégier certaines versions. Nous ferons ici l'impasse sur le HDi, qui n'a rien à faire dans une utilisation plaisir, mais les moteurs essence ont été variés et nombreux sur la française.
En quatre cylindres, si vous le pouvez, orientez vous vers le "EW", qui n'affiche, certes, que deux chevaux de plus que l'antique XU, mais ce quatre cylindres 2.0 de 137 ch est nettement plus moderne. Globalement, les fiabilités sont au rendez-vous, mais surveillez bien le bruit du moteur à froid : s'il claque fort, il y a risque d'usure prononcée des poussoirs hydrauliques, qui peuvent être changés, mais il sont au nombre de 16 (une vingtaine d'euros l'unité) et demandent de tomber la distribution pour changement. Côté V6, la dernière version est, là aussi, à conseiller avec un ensemble mécanique plus moderne que sur le premier 3.0 de 194 ch, d'autant plus qu'il affiche 16 ch de plus (3.0 de 210 ch). On peut en tout cas retenir que la 406 Coupé est une auto bien née, au design qui vieillit particulièrement bien, mais si vous le pouvez, optez pour une version post 1999/2000, avec un restylage qui améliore la présentation intérieure.
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