2. Sur la route : puissant, mais pas si sportif
Ce n'est pas que nous voulions faire partie des fossoyeurs du diesel, mais c'est tout de même à la version essence T6 que nous nous sommes plus particulièrement intéressés. Vous le savez peut-être, la stratégie mécanique de Volvo est désormais on ne peut plus simple : que ce soit en essence ou en diesel, il n'y a plus au catalogue (et pour toute la gamme, au fur et à mesure de son renouvellement) que des blocs 4 cylindres 2 litres. Dans le cas du T6, le moteur est gavé par un turbo et un compresseur, ce qui lui permet de revendiquer les coquettes valeurs de 320 chevaux et 400 Nm. Il est marié à une boîte automatique 8 rapports et à une transmission intégrale, comme c'est le cas dans toutes les versions du XC60.
Après quelques centaines de mètres, nous avons déjà choisi de sélectionner le "Dynamic" du véhicule, qui modifie les lois de gestion du moteur, de la boîte et de la direction. Et c'est cette dernière qui a motivé notre choix. Car en mode normal, que Volvo nomme "Comfort", nous l'avons trouvée un peu trop, comment dire… confortable ! Comprenez que nous avons jugé sa communication plutôt insuffisante, ce qui n'est pas le cas en mode Dynamic. Admettons que nous aurions pu prendre le temps, comme le permet le XC60, de personnaliser les paramétrages, pour obtenir de la direction ce que nous attendions d'elle, tout en conservant un fonctionnement doux et onctueux de la boîte auto par exemple.
Quand vient le moment de cravacher la bête sur un parcours riches en virages, les choses se précisent. Premièrement, on note que la sonorité du 4 cylindres dans l'effort – disons même en conduite engagée – n'a rien de très enivrant. Certes, la sportivité (ou ne serait-ce que l'ambiance sportive) ne fait pas partie du fonds de commerce de Volvo. Il n'empêche qu'il y là un petit décalage entre les promesses de la fiche technique et du look assez dynamique, et ce qu'on ressent une fois qu'on se met "au boulot". Et on se dit qu'avec la somme de technologies en tous genres qu'embarque le XC60, les ingénieurs auraient pu se fendre en plus d'un peu de "Sound Engineering", avec une petite valve active sur l'échappement par exemple.
A priori, on sent que le moteur donne volontiers ce qu'il a et qu'il est très bien accompagné par la boîte. Mais à priori seulement. Car plus tard, nous avons aussi essayé une version D5 de "seulement" 235 chevaux et l'écart en termes de performances ne nous a pas semblé flagrant. Il faut dire que le diesel dispose de 80 Nm de plus, qu'il lâche plus tôt que le T6 ses 400 Nm, et sur un parcours très sinueux tels qu'on en trouve autour de Barcelone, c'est surtout le couple qui parle. N'empêche, cette comparaison donne au T6 un petit goût de trop peu. Et ce n'est pas tout…
Tant que nous sommes dans la comparaison, le châssis du D5 s'est aussi avéré un peu plus agile que celui du T6 : plus à l'aise dans les changements d'appuis incessants, plus dansant quand il s'agit de bondir d'un virage à l'autre. Paradoxalement donc, les suspensions du T6, que l'on aurait tendance à percevoir comme "le méchant" de la famille, semblent plus orientée vers le confort. Attention, il sera parfaitement capable de suivre un conducteur bien décidé à godiller en montagne, mais il ne manifestera aucun enthousiasme pour cet exercice. Clairement, le T6 a une préférence pour une conduite plus décontractée. Cela pour dire que celui qui s'offrira un T6 en espérant avoir le Volvo le plus sportif des XC60 risque une petite déconvenue. En même temps, si c’est cela que l’on cherche, est-ce vraiment la porte d'une concession Volvo que l'on pousse ?
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