Poursuivons l’exploration pour nous intéresser à l‘âme de la bête, c‘est-à-dire sa mécanique. Subaru fait partie de ces constructeurs attachés à cultiver un certain non-conformisme technique. En témoigne le choix de moteurs boxer, ce qui signifie que les pistons se voient répartis sur deux rangées et s’ébrouent sur un plan horizontal et à l’opposée les uns des autres. Une architecture quasi-inusitée dans la production automobile actuelle, bien qu'évoquant celle du moteur de la Porsche 911 (et logiquement des Boxster et Cayman). Il y a de pires références. Longtemps réfractaire au diesel, Subaru a récemment changé son fusil d’épaule, choix salutaire pour sa santé financière. Le printemps 2008 a ainsi vu l’arrivée dans la gamme d’un très bon 4 cylindres…boxer (première mondiale pour un véhicule de série), doté d’un double arbre à cames et d’une culasse 16 soupapes. Délivrant 150 ch et un couple de 35,7 mkg à 1800 tr/mn (contre 41,5 mkg à 4000 tr/mn pour une Impreza WRX de 300 ch), celui-ci offre un filtre à particules et satisfait à la norme Euro5. Du sérieux, donc, et qui s’accouple exclusivement une boîte manuelle à six rapports, au bénéfice du bruit et de la consommation sur autoroute.
Contact. Un léger « concerto pour castagnettes » trahit d’emblée le moteur carburant au mazout. Sur ce plan, la concurrence fait mieux et contient avec plus d’autorité des vocalises qui se montrent ensuite un peu trop présentes sur les premiers rapports. Un désagrément auditif certes léger, mais qui s’accorde assez mal avec les caractéristiques d’une voiture typée haut de gamme. C’est d’autant plus regrettable que l’on est rapidement séduit par le caractère d’une mécanique qui, si elle manque d’un peu de souplesse à très bas régimes, parvient à se montrer volontaire et tonique. L’on se gardera bien d’employer le terme de « sportif », mais sa bonne volonté à l’assaut du compte-tours participe grandement de l’agrément de conduite délivré. Loin des diesels ternes et sans grand caractère, le « quatre à plat » joue les charmeurs et confère un bel entrain à l’auto.
Le plaisir de conduite se voit renforcé par une direction et un comportement d’ensemble équilibré et rassurant, dont il faudra aller chercher loin les limites. Installés quasiment aussi haut qu’à bord d’un petit 4x4, conducteur et passagers bénéficient d’un confort de suspension de bon aloi, filtrant les inégalités de la route avec une belle efficacité. Le freinage se montre suffisamment puissant et plutôt endurant malgré les 1571 kilos à vide de l’auto. Tous les ingrédients d’un voyage serein sont ainsi réunis, et ceci qu’il vente, pleuve ou neige.
Lors de notre essai, quelques escapades hors-bitume nous ont confirmé les bonnes dispositions « naturelles » de l'Outback avec notamment une garde au sol de 20 cm, valeur tout à fait honorable si l’on garde à l’esprit qu’il s’agit d’un simple tout chemin et non d’un véritable 4x4. Un Nissan X-Trail n'offre d’ailleurs pas mieux. Sans jouer les franchisseurs, l'engin fait preuve de capacités certaines dans les ornières et saura déjouer la plupart des "pièges" se présentant sur son chemin. Pas de gamme de vitesses courtes au programme, mais on apprécie à l'usage la présence d'un système de retenue en côte très pratique, lequel bloque les freins quand l'auto est arrêtée dans les déclivités supérieures ou égales à 5%, et ceci en montée comme en descente.
La transmission intégrale permanente répartit pour sa part le couple à 50/50 entre les trains avant et arrière. Quand les choses se compliquent - sur la route ou hors-bitume, un viscocoupleur à glissement limité modifie cette répartition afin de préserver une motricité optimale, et se voit secondé dans sa tâche par un efficace système antidérapage type ESP (on dit VDC chez Subaru). Passe-partout… ou presque, donc.
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